CHAPITRE 11: Fin du temps heureux

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  Le petit groupe quitta la gare hâtivement. Ivana regarda attentivement autour d'elle. Ses deux amies marchaient à sa droite, leur sac sur le dos. Sur sa gauche figurait Jellan, qui essayait de comprendre une carte, aidé de son compagnon Elfis. Ce jeune homme venait de Jaganem et avait été sur place lors de la nuit de l'élimination, comme l'appelaient-ils. « La nuit où mes parents ont été tués », pensa la jeune fille. Ivana détailla attentivement Elfis tandis qu'ils marchaient rapidement vers le lieu de rendez-vous. Il devait avoir une trentaine d'années, était grand, robuste et pâle. Selon Jellan, il avait de proches contacts avec les Créateurs.

   Les cinq personnes devaient rejoindre une certaine Maky, la sœur de Jellan. Celle-ci les conduirait en voiture à proximité de la forteresse. Ils marchèrent quelques minutes et un tout autre paysage pris la place de place de la gare. Ivana regarda curieusement autour d'elle. Des petites maisons rondes étaient construites sur le bord du chemin de bout et de dalle en pierre. Jellan leur indiqua une direction, et Ivana suivi du regard son doigt. Une personne d'une quarantaine d'année leur faisait des signes joyeux.

   Maky était tout le contraire de Jellan, bien qu'ils soient frère et sœur. Jellan était une personne assez discrète et pleine de secret, mais aussi très sérieux et studieux. Maky, elle, accueillit les jeunes gens en souriant. C'était une personne tout-à-fait charmante. Elle était très bavarde, leur parlant de Manaïr, des endroits à visiter, des spécialités, pendant le voyage en voiture. Zoé et Anaïs riaient à ses blagues, mais Ivana n'avait pas le cœur à se détendre.

   Au bout d'une demi-heure, Maky se tut et s'arrêta. Elle les prévint :

- Je ne peux pas aller plus loin. La forteresse est jusque derrière la forêt. J'espère que vous avez un plan, car le château est très bien gardé et l'endroit grouille de soldats.

   Jellan hocha la tête et la remercia du regard. Les jeunes gens descendirent de la voiture silencieusement. Elfis prit la parole :

- Nous ferions mieux de rester ici jusqu'à la tombée de la nuit. Ainsi on pourra plus aisément pénétrer dans la forteresse.

- Bien-sûr, répondit Jellan. Profitons-en pour se reposer avant l'offensive.

   Tout le monde s'écroula par terre, exténué. Personne ne prêta attention à Anaïs qui s'était éclipsé discrètement. Elle se dirigea en courant vers une petite clairière. Ensso l'y attendait. Elle lui sourit, encore essoufflée de sa course, et lui demanda :

- M'as-tu rapporté ce que je t'avais demandé ?

   Le jeune Anilohus sourit malicieusement :

- Mais bien-sûr, maîtresse.

   Anaïs leva les yeux au ciel et répliqua :

- Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler ainsi. Allez, donne.

   Le jeune garçon lui lança un petit sac.

- Les meilleures que j'ai pu trouver.

   La jeune fille sourit :

- Bien, dans ce cas, je suis prête à me battre. Tu m'aideras, hein ?

   Ensso soupira :

- Je suis bien obligé. Si tu meures, je serais bien embêté, surtout que je ressentirais ta douleur.

- Ne fais pas semblant d'être soumis. Je te rappelle que c'est toi qui a désiré que je sois ta maîtresse.

   Le jeune garçon eut un petit rire. Dans une nuée de petites étincelles, de magnifiques ailes d'aigle apparurent dans son dos. Anaïs le regarda émerveillée.

- J'ai découvert il y a peu de temps de je pouvais changer seulement de forme sur une partie de mon corps. Tu veux faire un tour ?

   La jeune fille posa sur lui un regard interrogateur. Il sauta souplement derrière elle et l'entoura de ses bras puissants. Il poussa sur le sol de ses pieds et décolla, Anaïs criant de surprise. Au bout de vingt mètres d'altitude il ouvrit ses ailes et se mit à planer, tenant solidement la jeune fille dans ces bras ; Cette dernière riait aux éclats, tout en lui criant de ne pas lui faire des frayeurs pareilles.

   Ce fut le dernier jeu avant l'offensive. Anaïs, comme Ensso, ne se doutait pas un instant des drames qui allaient arriver et des crimes qui allaient être commis.

   La jeune fille allongée sur l'herbe un peu plus loin cueilli une fleur violette. Zoé non-plus ne se doutait pas que quelques heures plus tard, elle allait tuer.

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