L'Esprit

Il s'appelait

Elle l'aime.
Il l'aime.
Ils s'aiment.
Mais aujourd'hui, elle en a marre.
Elle a toujours été là pour lui quand il en avait besoin, toujours en train de le pousser vers la lumière, alors qu'elle-même s'enfonçait au plus profond des ténèbres.

Il a toujours été seul.
Collège, lycée.
Mais elle était là pour lui.
Toujours.
Aujourd'hui, la lumière lui a ouvert ses portes.
Il peut enfin s'épanouir.
Mais il en a décidé autrement, il reste renfermé sur lui-même.
Et elle ne comprend pas.
Alors elle continue d'être derrière lui depuis six ans.
Mais ce rôle, elle ne le supporte plus.
Il ne fait aucun effort.
Et il est aveugle.

Lui, il n'a jamais été là pour elle.
Ses années de collège, ses quatre années d'enfer, jamais elle ne lui en a parlé.
Il ne s'intéresse pas à elle.
Mais elle, elle continuait d'être là pour lui, même si elle était seule.

Elle le supporte de moins en moins, car il ne voit pas la chance qu'il a.
Elle a beau lui crier dessus, le secouer, l'insulter, rien n'y fait.
Il est aveugle et sourd.
Il pourrait pleurer, crier, hurler, l'insulter, vider son sac, mais il ne fait rien.
Il préfère son petit monde, la négligeant.

Et jamais il ne se remettra en question, car il ne voit pas le problème.
Le problème, ce n'est pas les autres, c'est lui.
Le problème, il est dans sa tête, et il le bouffe.
Comme elle le bouffe, car il ne s'affirme pas.
Il pourrait avoir tout ce qu'il veut s'il le souhaitait, mais il continue de se plaindre.
Il est la victime, et les autres sont les bourreaux.

La vie, ce n'est pas ça.
La vie n'est pas un jeu vidéo.
Tu n'en auras pas de deuxième.
Alors, profite.
Sors. Discute. Ris. Amuse-toi.
Ouvre-toi. Libère-toi.
Et tu verras que les autres t'accueilleront les bras ouverts.
Car le problème ne vient pas des autres.

Affirme-toi.
Deviens fort.
Oui, se renfermer est un signe de faiblesse.
Deviens fort pour prouver aux personnes qui t'ont fait du mal que tu n'es pas qu'un moins que rien.
Ne leur donne pas raison.
Bats-toi.
C'est ça la vie.
C'est pour ça qu'on est deux.
Je serai là pour porter ce poids que tu portes quand tu baisseras les bras, mais il faut que tu saches faire de même.
Sinon jamais je ne serai capable de m'épanouir à tes côtés.

Tout ça, c'était avant.
On est en 2017.
Tu n'es plus au collège.
Tu as été libéré.
Tu aimes ce que tu fais.
Tu n'as plus à être comme ça.
Et tu n'as plus à me faire subir ça.
Laisse le passé derrière toi, et avance.
J'ai réussi à le faire, alors toi aussi tu peux.
Avance avec moi, je te tiendrai la main.
Mais si tu t'entêtes à rester ours, alors je vais devoir mettre un terme à tout.

Réagis avant que je réagisse.
Ceci est ta deuxième chance.
Tu n'en auras pas de troisième.