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"Elle semble si parfaite mais rien n'y fait, je ne l'aime pas comme toi."

Ses yeux d'un vert envoûtant me faisaient perdre la tête. Elle les garda intentionnellement grands ouverts et ne les fermèrent que lorsque ses lèvres charnues fondirent sur les miennes. Sa peau et ses cheveux sombres me frôlèrent alors que cet agréable moment se perpétuait. Elle faisait cela avec tellement de douceur.
Ma petite amie est décidément la femme parfaite. Du haut de ses 1m78, elle attirait dangereusement. Hommes comme femmes s'arrêtaient pour l'admirer ou la jalouser lorsqu'elle déambulait sur les chemins. S'en était presque gênant qu'ils s'osent à la reluquer alors que je me tenais tout juste près d'elle. Quel culot ! Je me demandais toujours comment une canon de son envergure avait pu s'enticher d'un garçon aussi simple que moi, mais c'était évidemment une fierté. Elle accusait mon air charmeur, ma perspicacité et ma grande détermination de l'avoir fait chavirer mais j'en étais peu convaincu. Il fallait être beau pour supporter une splendeur pareille. Pas que je ne lui fasse pas confiance, je l'aime et je sais que cet amour est réciproque mais j'ai toujours eu cette peur qu'elle puisse se détacher si facilement de moi.

Un peu comme Sophia.
Ces deux filles sont celles que je ne voudrais perdre pour rien au monde. Bien que mon amour pour elles ne soit pas identique...

Flashback
Elle s'amusait sur la balançoire que je lui avais confectionné.
Elle allait bien. Et pourtant ces derniers temps je me surprenais à penser et à m'inquiéter pour cette jeune demoiselle dont l'insouciance devenait presque éreintante bien qu'apaisante. Après l'avoir observée un moment, je pris une grande bouffée d'air frais et me décidai enfin à la rejoindre.
Mais je n'eus pas le temps de l'appeler qu'un bruit sourd se fit entendre.
- So...!
PAN
Craac bouum
- Aah ! Lâcha ma protégée désormais au sol.
La balançoire avait craqué. J'accourus vers Sophia pour l'aider quand un homme se présenta devant elle.
- Lâche-moi le chauve ! beugla la jeune fille.
Mais l'homme dépourvu de chevelure n'écoutait pas, il prit Sophia sur son épaule bien trop facilement et m'ayant aperçu tira des coups dans le vide avec une sorte de pistolet avant de s'enfuir à toutes jambes.
- Rendez-la moi ! Déclarai-je en tentant désespérément de les suivre. Mes jambes d'enfants galopaient aussi vite qu'ils le pouvaient. Mon coeur s'affolait dans ma poitrine. J'étais à la fois déterminé et mort de peur.
J'avais peur de la perdre encore une fois.
- Sophia ! Pleurai-je sans m'arrêter. Quand ce même garçon de sa première - et j'avais espéré dernière disparition - me stoppa dans ma course.
- Toi. Soufflai-je.
C'était un petit brun d'à peu près l'âge de Sophia. Il lui ressemblait étrangement dans le regard et hormis sa masculinité, dans le physique. Il semblait s'être tout juste réveillé avec ses cheveux défaits dans le vent. - Je me retins de lui en faire la remarque -. Tout ce que je voulais c'était que l'on me rende Sophia. D'ailleurs que leur voulaient-ils ?
Et comme s'il pouvait lire dans mes pensées le garçon me dit :
- Ma soeur doit rentrer à la maison. Papa nous attend.
Mais que me débitait-il là ? La maison de Sophia est celle qui se trouve à quelques pas de l'orphelinat où je séjourne. Elle est l'unique enfant adoptée de ses parents, alors que se passait-il ?
- Ce ne sont pas tes affaires. Va t'en ! Conclut-il.
- Je ne partirai pas sans elle ! Affirmai-je en m'essuyant grossièrement les yeux.
Mon interlocuteur soupira et l'on finit par me rendre une Sophia inconsciente. Aussi facilement ?
- Tu l'auras voulu. Ricana-t-il et s'enfonça jusqu'à disparaître dans les bois, suivi de l'homme chauve qui était apparu pour la déposer au sol.

À partir de ce moment je sus ce pourquoi nos chemins s'étaient croisés. Elle était là pour donner de la couleur à cette vie maussade qu'était la mienne et je me devais de la protéger à tout prix quelque soit son histoire - qui ici semblait bien compliqué -.
Si elle avait encore de la famille, alors pourquoi s'était-elle faite adoptée ? Pourquoi voulaient-ils la récupérer ? Qui plus est par la force ? Que lui ont-ils fait ?
Mon cerveau de petit garçon travaillait lourdement. Les pièces manquantes du puzzle étaient bien trop nombreuses. Je la déposai chez elle et retournai rapidement à l'orphelinat pour éviter de me faire sermonner.
- Je la reverrai demain. Pensai-je.

Le lendemain, la maison des KAMORO n'était plus. Détruite. De plus parmi les débris, aucune trace de la famille. Elle était partie pour de bon.
Fin Flashback

Ces souvenirs m'étaient douloureux. Surtout depuis que Sophia ne les partageait plus.

J'esquissai instinctivement un mouvement de recul qui n'échappa pas à celle qui m'embrassait encore.
- Encore elle ? J'en ai marre. Ragea ma copine après avoir coupé court au baiser.
- Ava, qu'est-ce que tu racontes ? Soutins-je en me redressant sur le canapé.
- Ne fais pas l'innocent Max. S'indigna-t-elle. À chaque fois qu'on peut enfin avoir un moment pour nous, il faut qu'elle s'immisce.
- Ne dis pas n'importe quoi. Sophia n'est pas là. Rétorquai-je rapidement.
- Et voilà j'avais raison. Fit-elle dans une moue désespérée voire déçue.
- Quoi ? Demandai-je.
- Tu pensais bien à Sophia pendant notre baiser. Continua Ava sans me regarder.
- Ava...
- Non ! Coupa-t-elle. Pas d'excuses. Sinon comment as-tu pu deviner que je parlais de Sophia quand je disais "elle" si ce n'était pas le cas ?
Je baissai la tête honteusement. Elle est forte.
Elle se tourna finalement vers moi et plaquant ses mains sur mes joues, elle planta ses orbes émeraudes dans mes yeux puis murmura :
- Écoute mon amour. Je ne veux que ton bonheur. Alors si cette fille peut te rendre heureuse mieux que moi, va ! Retrouve là et empêche ce rencard avec cet autre garçon.
- Ava, je t'aime...
- Non c'est Sophia je t'aime. Sourit-elle bien malgré elle. Va !
Je me levai du canapé et sortis de l'appart d'Ava sous ses encouragements non sans la remercier d'être aussi compréhensive. Elle faisait passer mon bonheur avant le sien. Quel égoïste je fais. Elle est belle, généreuse,...Cette fille est tellement parfaite. Et pourtant elle ne vaut pas Sophia dans mon coeur.
Ava ne mérite vraiment pas ce que je lui fais subir.

Celle que j'aime avait réussi par je ne sais quel miracle ou plutôt malchance à retrouver Connor. Puis pêcheuse comme elle est à avoir un rendez-vous avec lui qui aurait lieu après son entrevue chez le maire.
Les curieux qui avaient voulu savoir pourquoi elle avait fini à l'hôpital avaient mal pris ses réactions "excessivement déplacées".
À vrai dire Sophia n'avait jamais réussi à garder pour elle les méchancetés qu'elle pouvait penser. Elle finissait toujours par les balancer bien qu'elle croyait être juste en train de les penser. Ce qui n'était en général pas au goût des insultés.

Je me rendis instinctivement vers l'immense demeure du maire. Il fallait que je l'empêche de faire quoique ce soit ou même simplement de voir ce Connor.
Connor...
Il s'appelait donc Connor.

Ce garçon qui avait déclaré être son frère il y a quelques années.








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Hello ! Et voilà la suite avec un PDV Max et un "flashback".
+ un nouveau personnage, qu'est-ce que vous pensez d'elle ?

Je pense qu'il y aura pas mal de retour dans le passé comme ça.
En espérant que vous avez aimé ce chapitre.
Héhé.

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