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"Mieux vaut prévenir que guérir"

Il s'appelait donc Connor.
Ce garçon qui avait déclaré être son frère il y a quelques années.

Sa rencontre avec le maire était sûrement terminée. Il fallait que je me presse pour arriver avant ce Connor. Mais à ma plus grande joie cette conférence allait durer encore un moment puisqu'il semblerait que le maire ne soit pas un adepte de la ponctualité. Cela m'arrangeait bien. Mais qu'allais-je faire en attendant ? Impossible de se tourner les pouces et regarder un massacre se produire. Il fallait que je m'occupe personnellement du garçon avant qu'il n'approche ma protégée. Mais comment savoir où il habite ?
Je n'avais absolument aucune information à son sujet hormis son prénom et la connaissance de son lien de parenté avec Sophia.
D'ailleurs quel était son but ? Pourquoi chercher à séduire sa soeur au juste ?
Information de plus, ce garçon n'a pas toute sa tête.
C'est tout simplement de l'inceste. Il le sait que Sophia est sa soeur mais elle non. C'était le pire.
Pauvre fille, s'amouracher de son propre sang, elle n'en sera que déchirée lorsqu'elle l'apprendra.
Un amour impossible ! C'est pas un film ça ?

Je repris rapidement mes esprits. Là ce n'est pas un film Max, il faut que tu sortes Sophia de ce pétrin avant qu'elle n'en souffre trop, pensais-je.

Une personne me vint alors à l'esprit. Je connaissais bel et bien une personne friande d'informations ou disons le complètement de ragots et il s'agissait de la seule et unique Deborah GRANWTS, la meilleure amie de Sophia.

- Alors tu la trouves cette adresse ? M'impatientai-je.
- Eh mais tu as cru que la vie c'était une chouquette ou quoi ? Attends un peu tu veux ? S'énerva Deborah.
- C'est quoi cette expression ? M'indignai-je.
- C'est quand on me stresse trop ! Ah voilà je l'ai ton adresse. Assura Debby.
- Enfin ! Tu es sûre que c'est là qu'il habite ? L'interrogeai-je une dernière fois.
- Tu doutes de mes talents de chercheuse ? Se vexa-t-elle.
- Non, c'est juste que...
- Je t'embête Max, coupa la demoiselle. C'est bien celle de Connor SHANDON mais tu veux en faire quoi au juste ?
- Rien, c'est un vieil ami avec qui euh...je n'ai plus de contact. Je veux lui rendre...une petite visite ! Mentis-je.


Je ne lui avais pas expliqué la situation. Il fallait que je me dépêche, aucunement le temps de raconter cette histoire à une curieuse comme Deborah, elle m'aurait gardé jusqu'au lendemain si j'avais commencé.

- Mais Connor c'est pas le crush de Sophia ?
- Merci, à plus ! Lui dis-je en lui donnant un bisou sur la joue en guise de remerciement et pour réponse.

Je me rendis illico presto en direction de cette adresse fraîchement trouvée. Le coin était plutôt mal fameux. Placé à l'arrière d'un cimetière, l'endroit semblait avoir été massacré par de nombreuses batailles. Le sol était décoré de sachets de poubelles renversées et l'air lourd mêlé de toutes ces odeurs était irrespirable. Un quartier précaire que ce cher maire aurait tout intérêt à s'occuper au lieu de prendre en compte des plaintes égoïstes et inutiles.
Je scrutai un long moment les alentours. Bien qu'il ne sache pas coiffer ses cheveux, il était impossible que ce garçon vive ici.
Debby s'était sûrement trompée, ça peut arriver.

Je m'apprêtais à faire demi-tour lorsqu'une voix masculine m'interpella :
- Tu ne te trompes pas Max, c'est bien ici que je vis !

Encore cette faculté à lire en moi. Étais-je si transparent ? C'était déconcertant.

- Non, je n'ai pas de pouvoir. J'ai simplement été tenu au courant de ta venue. Répondit-il encore.

Un piège ? Je devais m'y attendre, il nous surveillait depuis le départ.
Mon visage se décomposa instantanément à cette idée. Pourquoi ne m'étais-je pas méfié ? Je me suis jeté droit dans la gueule du loup.
Il rit franchement à la vue de mon expression. Ce rire résonna au loin et attira des hommes baraqués dont le chauve de la dernière fois que je reconnu sans problème.

- Écoute, tous les deux on n'a absolument rien à se dire. Tu en sais beaucoup trop ! Et tu sais ce qu'on fait aux personnes qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas ? Annonça Connor.
- J'ai une petite idée. Le défiai-je fièrement.

Il n'allait pas se débarasser de moi j'en étais persuadé. Ou plutôt je l'espérais.

- Quel courage, mais tu n'es pas vraiment en position de jouer Max ! Se moqua-t-il. Cependant tu as juste sur le fait que je ne vais pas te tuer. Du moins pas directement.
- Ne passe pas par quatre chemins Connor !
- De quoi as-tu le plus peur mon petit Maxou ? S'enquit-il.
- Ne touche pas à Sophia ! M'emportai-je.
- Mauvaise réponse. Chanta-t-il en imitant le bruit d'un buzzer. Puis il rit et ordonna que l'on m'immobilise.

Les hommes autour de moi s'exécutèrent et je me retrouvai rapidement incapable de bouger malgré mes coups.
Ils m'attachèrent à l'arrière d'un vieux bâtiment et ne réapparurent plus.
Ils n'avaient même pas pris la peine de me faire taire. Ce quartier mal fréquenté n'était visité de personne, ici, personne ne penserait à mettre les pieds.
Jamais on ne me retrouverait.
Je criais de toutes mes forces, à plein poumons. Je me sentais tellement inutile et seul.

Et, il avait raison, cette idée...m'effrayait terriblement.
Je détestais cette sensation.





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Salut salut ! Voilà la suite de l'histoire !
Héhé.


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