La vie originale des élèves de Bobby's school

4.Un rencard sympathique. Quoique. Non, c'était bien quand même. Ou pas?

Après avoir vomi mon déjeuner suite au coup dans l'estomac que j'ai reçu de la part de....

J'ai oublié de lui demander son prénom.

Oups. Pas grave. Un peu quand même. Voire même beaucoup? Naaaaaaaaan.
Je décidai donc de me préparer pour notre rencard. Cela impliquait de mettre des habits de qualité.

Ou plutôt d'y aller au naturel. Ou autre chose? Pourquoi est ce que je voulais y aller au fait? Je pouvais pas rester chez moi et lui dire d'aller se faire foutre? Attends. C'est moi qui lui ai proposé? Bon. Mettons que j'y ailles.
Je mets quoi comme vêtements? Ah oui. De beaux habits.
Ou au naturel? En fait pourquoi est ce que j'hésite, alors que je n'ai même pas ces fameux beaux habits? Bref. De toute façon je n'ai plus le temps après avoir autant tergiversé. Allons-y.

Je mis plusieurs minutes à atteindre le Poste, un café proche de Bobby'school. La devanture était assez belle, dans un style ancien et plutôt chic. Tout ce que je n'aimais pas en somme. Quoique. C'était quand même pas si mal, non? Ou pas. Bref. Je regardai ma montre:
17h50.
J'étais en avance. J'entrai dans le café et parcourus la large pièce du regard. La fille n'était pas encore arrivée. Peut-être que je devrai en profiter pour m'en aller? Peut-être qu'elle m'a posé un lapin? Peut-être qu'elle n'est tout simplement pas en avance?
Soudain, j'interrompis mes réflexions. Elle venait d'arriver. Bizarrement, dès que je la vis, j'eus​ l'impression que c'était la première fois que je la voyais vraiment. Le flot habituellement incessant de mes pensées se calma. Pour la première fois, toutes les voix dans ma tête étaient d'accord. Chaque fibre de mon être était attirée par elle. J'imagine que c'est ce qu'on appelle avoir un coup de foudre. Elle était magnifique, la couleur émeraude de ses yeux sublimant son regard franc et intelligent. Ses cheveux châtain cascadaient sur ses épaules et soulignaient son visage fin et délicat, bien que assez peu souriant.
Elle s'approcha de moi et me jeta un regard inquisiteur.

-"Tu n'as même pas fait l'effort de t'habiller correctement. Ça valait vraiment la peine d'arriver en avance si c'est pour faire l'impasse sur des choses aussi importantes que l'hygiène ?"

-"Désolé. Je ferai mieux la prochaine fois."

-"Parce que tu crois qu'il y aura une prochaine fois? Alors que tu es clairement venu sans accorder d'importance à ce rendez-vous que TU as demandé. "

-"J'ai eu quelques soucis. Mais je t'assure que je peux faire mieux."

-"On verra ça."

Aïe. Le style minimaliste que j'avais adopté ne lui plaisait pas. J'en prends bonne note. Pour la prochaine fois.

Car il y aura une prochaine fois.

-"Puis-je commencer par te demander ton nom?"
-"Béatrice. Appelle moi Béa. Enfaite non, ne m'appelle pas. Du tout."

J'adorais sa franchise. C'était
rafraîchissant. La plupart des gens prenaient des pincettes avec moi au vu de mon état psychologique. C'était réellement éprouvant d'être considéré comme un handicapé et un abruti tout le temps. Enfin, pas que Béa ne me considère pas comme tel, mais au moins, elle, elle me le disait en face.
-"Et sinon, qu'est-ce que tu aimes faire dans la vie?"

-"Je fais du karaté. Je lis. Je regarde des animes. Je joue un peu aux jeux vidéo.Je vais souvent au zoo. J'aime aussi manger et jouer au bowling."

-"Oh c'est plutôt cool. Combien d'années de karaté ?

-"Huit"

-"Pas mal. Perso je fais de la boxe depuis mes deux ans. Sinon, je fais de la natation et je sèche les cours pour aller me droguer."

-"Ah bah bravo. On vois que tu accordes beaucoup d'importance à ton avenir."

-"Je plaisantais pour la drogue. Certes, je considère les études comme pas vraiment importantes pour moi, car j'ai mes raisons. Je suis exceptionnellement intelligent, mais dans tous les cas je réussirai pas à me dégoter un boulot "classique" avec mes sautes d'humeur."

-"Donc tu ne plaisantais pas quand tu parlais de tes troubles de personnalité?" Elle avait l'air assez concernée en disant cela, ce qui me fis plutôt plaisir, il faut l'avouer.

-"Ah non je ne plaisantais pas. Actuellement je vais plutôt bien mais la plupart du temps je ne peux pas me décider pour quoi que ce soit, j'ai toujours l'impression d'avoir plusieurs personnes essayant de faire valoir leurs points de vue dans ma tête, et je peux m'énerver pour un rien. Enfin, tu l'as déjà expérimenté toi même pas vrai?"

-"Pas faux. Je pensais que tu étais juste stupide mais ça va plus loin que ça on dirait. Mais qu'est ce qui me garantie que tu ne vas pas te remettre a m'insulter d'un coup, voir même être violent? Surtout si tu fais de la boxe. Je veux bien qu'il y ai une deuxième rencontre, mais je tiens à ma vie." me dit elle à moitié amusée.

-"A vrai dire, rien. Honnêtement, je pensais que ce rendez vous allait très mal se passer. Mais depuis que tu es là, je suis comme... apaisé. Merci. Ça fait longtemps que je n'ai pas eu les idées aussi claires."

-"Alors comme ça on joue déjà la carte du "Oh ciel, je ne peux vivre sans toi"? Je dois avouer que c'est assez difficile a avaler. Et terriblement cliché. Pourtant, j'ai l'impression que tu dis la vérité. Je suis peut-être crédule et naïve, mais je vais te faire confiance. J'accepte de sortir avec toi."

-"Euh j'ai rien dit à propos de ça à ce que je sache..."

-"Si tu voulais réellement cacher ton faible pour moi, tu aurai au moins pu éviter de me fixer avec autant ... d'insistance disons." Répondit elle avec une pointe de malice dans la voix.

-"Oh. Bon c'est d'accord alors.
Donc, maintenant qu'on est ensemble je peux te donner des petits noms romantiques? Comme par exemple : mon petit oiseau des îles, mon chaton, mon lapinou rose..."
-"Seulement si je peux t'appeler célibataire."
-"Ca veut dire oui?"
A ma grande surprise, elle semblait rougir légèrement à l'écoute de mes mots, et tenta de riposter en me frappant à l'épaule. Je décidai de poursuivre.
-"Sinon, mes parents ne sont pas chez moi ce soir, ça te dirait de..."
-"JACK! STOP! J'AI COMPRIS! ARRETE CA TOUT DE SUITE OU JE T'ABANDONNE SUR PLACE!"
-"Well excuuuuuuuuuse me princess..."
-"Et arrête les références pourries aussi."dit elle, faisant mine de bouder.
Pourtant, je voyais bien qu'elle rougissait en me disant cela.
C'est la première fois qu'elle sourit depuis que nous nous sommes rencontrés.