Prologue 🌤

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Je suis dans un hôpital psychiatrique depuis seulement deux jours et j'ai encore plus envie de me suicider que d'habitude.

Pourquoi suis-je ici devez-vous vous demandez, eh bien car j'ai tué mon père, et aussi car j'ai traumatisé des enfants en leur parlant de la mort. Je ne comprends pas leurs réactions. Après tout, on peut prendre n'importe quel chemin dans la vie, il y aura la mort au bout, et ça, les gens l'oublient trop facilement. Ils oublient de profiter de chaque seconde, ils préfèrent ne voir que leurs petits problèmes. Tout le monde finit par mourir, regardez mon père, il doit être en train de m'observer depuis les enfers.

C'est drôle car quand tu dis à une personne que tu as tué quelqu'un elle est tout de suite choquée et prend peur de vous. Mais moi, j'ai mes raisons, et peut-être qu'après les avoir lus vous serez de mon côté, peut-être.

Alors, commençons par le début, à l'époque je devais avoir 7 ans, ni plus ni moins. Je revenais du parc, j'y étais allé avec Elena, une ancienne amie. Je me souviens être rentré chez moi un grand sourire aux lèvres, le dernier, et à peine avais-je fait un pas à l'intérieur de ma chaleureuse maison qu'il avait disparu, remplacé par une mine inquiète. Un cri aigu affreusement long retentissait, ce n'était pas moi.

De minuscules gouttes de sang formées un rond devant le canapé. Le cri provenait de l'étage, j'ai donc grimpé les escaliers sans faire le moindre bruit. La porte de la chambre de mes parents était ouverte, alors qu'habituellement elle était fermée à double tour. Je n'aurai jamais dû y regarder l'intérieur. Des taches de sang étaient encrées dans la moquette grise et ma mère... Elle était étendue sur le sol, mon soi-disant père était debout à côté d'elle, lui donnant de violents coups de pied, sans s'arrêter. Mon coeur s'était déchiré, pour toujours.

Ma mère était morte, par sa faute, c'était tout simplement impardonnable.

Avant ce jour je n'avais pas remarqué les bleus sur la peau de ma mère, ni la tristesse qui habitait ses yeux. Après sa mort mon père s'en est pris à moi, il me battait, sans répit, sans une seule once d'humanité dans ses yeux, le diable l'habitait.

À mes 21 ans, l'âge adulte, le jour de mon anniversaire, j'ai pris un couteau et je l'ai planté dans le coeur de ce monstre, sans répit. La mort de mon père a été un énorme soulagement. Plus soulageant que la mutilation. Plus soulageant que la clope.

Mon père ne m'aimait pas, ma mère devait penser que j'étais la seule chose qui l'a reliée à lui, elle devait me détester. Je suis fille unique donc je n'ai pas eu d'autres moyens d'aimer ou d'être aimé. Je suis dorénavant seule.

Suicidaire et seule.

« Des bleus à l'âme. »

PSYCHOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant