Chapitre 1 ⛅️

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Jour n°3 dans cet enfer.

Je suis toujours dans la pièce qui me sert de chambre, ils n'ont pas fait beaucoup d'efforts sur la décoration, les seuls meubles présents sont mon lit, la chaise sur laquelle je suis actuellement assise et un bureau. C'est tout. Pas de miroir, pas de brosse à cheveux, pas de télévision.

J'ai demandé dès le premier jour à avoir un carnet et un stylo, pour pouvoir écrire. La seule occupation qu'il me reste.

Quelqu'un toque à la porte et entre sans même attendre ma confirmation. La personne referme la porte derrière elle, je ne lève pas les yeux du sol. J'entends ses pas s'approchaient et elle se stoppe devant moi, des chaussures d'homme entrent dans mon champ de vision.

-Bonjour, je m'appelle Zayn et je suis ici pour t'aider, j'étais, moi aussi, suicidaire, dit une voix rauque.

Zayn. Joli prénom. Je relève doucement la tête. Des cheveux noirs teint en blond foncé, des yeux marron presque noirs, une barbe de trois jours, des lèvres rosées, une peau basanée. Joli garçon.

Je ne lui réponds pas.

-N'essaye pas de faire la fille froide avec moi Lya, ça ne marche pas.

Je hausse les sourcils.

-Tu finiras par me parler.

Je secoue la tête négativement et lui lance un regard du genre "tu veux parier ?".

-J'étais comme toi, mais j'ai fini par parler, à exprimer ma tristesse, et regarde-moi aujourd'hui, je vais beaucoup mieux.

Cool pour lui.

-Tu veux savoir pourquoi j'étais suicidaire ? me demande-t-il.

Je hausse les épaules, indifférente.

-J'ai tué toute ma famille, dans un accident de voiture, j'étais au volant. Quand je me suis réveillé de mon coma le médecin m'a dit que ni mes parents ni ma soeur n'avaient survécu. Je me suis retrouvé seul, sans personne, alors l'alcool et la drogue m'ont tenu compagnie. Je n'allais plus au travail, je faisais n'importe quoi. Je m'en foutais de tout. Puis un jour la police à toquer à ma porte, ont m'a accusé d'avoir tué ma famille, volontairement. Je devais aller en prison, mais le juge à vue les marques de brûlures sur mes bras, au lieu de me mutiler, j'écrasai la fin de mes clopes sur mes bras. Il a donc décidé de m'envoyer ici, me raconte-t-il.

-Alors tu vois, on n'a pas la même histoire, mais la fin est pareille, rajoute-t-il.

Non elle n'est pas pareille, lui s'en est sorti.

-Fais-tu des cauchemars ? me demande-t-il.

Oui j'en fais tous les soirs depuis la mort de ma mère.

-Moi en tout cas oui, mais je prends des médicaments et cela les atténue un peu, me dit-il.

Je reste silencieuse.

-Je dois venir te voir tous les jours.

Vraiment ? Je vais devoir passer du temps avec lui en plus ?

-J'ai lu ton dossier du début à la fin, et nul part il n'est précisé que tu es muette, donc tu pourrais avoir la politesse de me répondre non ?

L'espoir fait vivre.

-Au moins un sourire ? insiste-t-il.

Il peut toujours rêver. Je ne suis pas ici pour faire la gentille.

-Tu nous fais perdre notre temps à tous les deux en refusant de parler, si tu parles je vais t'aider et tu vas sortir d'ici un peu plus vite. Alors ?

-Ok, tu veux savoir quoi ? Même si je ne vois pas comment tu peux m'aider, je ne fume que très rarement et seulement la cigarette, je ne bois pas et mis à part avoir tué mon père, je n'ai rien fait d'horrible, finis-je par lui dire, agacée.

Il sourit victorieusement.

-Pourquoi as-tu tué ton père ?

Je hausse encore une fois les épaules. Je préfère passer pour une meurtrière plutôt que de prononcer à voix haute la scène qui me hante encore la nuit.

-Je sais que tu avais des raisons, tu n'as pas la tête d'une tueuse.

-Ne jamais juger un livre par sa couverture, lui répondis-je sèchement.

Mon père avait la tête d'un ange, pourtant c'était un démon.

-Tu es un livre ouvert, grâce à tes yeux, me répond-il un sourire en coin aux lèvres.

Je lève les yeux au ciel.

-Tu finiras bien par me le dire, tu vas vite avoir envie de sortir d'ici.

-On verra bien, lui dis-je insolemment.

Il se dirige vers la porte, l'ouvre et se retourne.

-À demain la fausse meurtrière. Puis il sort et referme la porte à clef derrière lui. Ah oui ! Je ne vous avais pas dit que j'étais enfermé en permanence ? Et bien maintenant vous le savez.

Bon, maintenant que l'autre forceur n'est plus là je vais regarder par la fenêtre le paysage qui entoure cet enfer jusqu'à en être fatigué puis je vais aller dormir.

À demain cher carnet.

« Le silence est le cri le plus fort qu'une femme puisse faire.»

PSYCHOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant