Jour n° 5 dans cet enfer.
Je me réveille de... bonne humeur, étrange... J'ai beau être de "bonne humeur", je ne souris pas pour autant, j'ai oublié comment être heureuse. Pour moi être de bonne humeur c'est ne pas penser à la mort en me réveillant. Aujourd'hui en me réveillant j'ai pensé à un kebab, la nourriture ici est pire que dans une prison, alors ça ne m'étonne pas d'y avoir pensé.
J'ai envie d'avoir de nouveaux vêtements aussi, je porte la même tenue depuis que je suis là (peu hygiénique), c'est à dire un tee-shirt noir et un legging noir également, je n'ai pas de chaussures, seulement des chaussettes grises (maintenant presque noires).
Même si je suis une "psychopathe" j'aimerai bien avoir un minimum de vie normale, je ne suis pas un animal, je devrais pouvoir choisir quoi manger et moi changer à ma maquette, mais non. Poursuivre toujours le pas de brosse à cheveux, pour le coup même les chiens ont des brosses. Injustice. Tiens, ma bonne humeur est partie, elle ne dure jamais longtemps. La bonne humeur et ma personnalité négative ne sont pas compatibles.
Quelqu'un que je devine être Zayn toque à la porte et l'ouvre. Il déplace son regard dans toute la chambre et quand il croise le mien, il sourit. De toutes ses dents. Joli sourire. Il referme vite la porte et s'assoit en face de moi sur le lit.
-Alors je peux savoir la suite? demande-t-il comme un enfant demande un jouet.
-Bonjour à toi aussi, je survis et toi?
-Excuse moi mais je veux savoir la suite.
-Je veux quelque chose en échange.
Je prends l'Ipod qui était posé sur le sol et le lui donne.
-Premièrement je te le rends, il ne sert plus à rien décharger, et je veux un kebab.
Il rigola.
-Je te comprend, c'est à vomir ici, tu le veux quand ?
-Pour ce midi.
-Très bien, tu l'auras. Maintenant raconte moi la suite.
Je baisse la tête et commence à jouer avec mes mains.
-C'est difficile à dire...
Il essaye de me prendre les mains mais je les retire immédiatement.
-Ne me touche pas, lui dis-je avec un regard noir.
Il acquiese et pose ses mains sur ses genoux.
-Quand je suis rentré dans la chambre de mes parents j'ai d'abord vue des taches de sang sur le sol, plusieurs. Puis j'ai vu... j'ai vu ma mère sur le sol.. entouré d'une flaque de sang, mon père était à côté d'elle, lui assénant des coups de pied un peu plus violents à chaque minute. Elle est morte, à cause de lui. Et après sa mort il m'a battu, moi. Alors le jour de mes 21 ans je l'ai assassiné, sans remords.
Il me regarde désormais avec pitié, j'ai horreur de ça.
-Tu n'avais que 7 ans quand tu l'as découvert ? me demande-t-il.
-Oui.
-Tu as dû être traumatisé...
-C'est la cause de mes cauchemars.
-Mais alors pourquoi es-tu encore suicidaire, tu devrais être soulagé qu'il soit mort.
-J'ai vécu sans amour, ni maternel ni paternel, je n'ai jamais eu beaucoup d'amis et je n'ai jamais eu non plus de petit ami. Je vais finir seule et je ne vais jamais avoir de travail. Alors autant mourir.
-J'ai bien trouvé un job et puis je veux bien de toi, moi, me sourit-il.
-Tu es là pour m'aider, pas pour me mentir.
-Tu n'as pas confiance en moi ?
-Je ne te connais pas, répondis-je.
-Et bien apprenons à se connaître.
J'ai accepté, je n'ai rien d'autre à faire de toute façon.
Nous avons passé le reste de la journée ensemble, nous avons même mangé nos kebabs ensemble.
J'admets qu'il m'a fait sourire, que très légèrement, une seule fois, et ça n'a duré qu'une seconde.
Il est sorti de ma chambre très tard dans la nuit, je suis directement allé me doucher puis je me suis couchée. Je n'ai pas regardé par la fenêtre aujourd'hui, ce qui veut dire que je ne me suis pas ennuyé.
À demain.
« Il y a des jours où je vais mal, et d'autres où je vais mieux, pas bien, juste mieux. »
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PSYCHO
Short StoryJe suis juste une fille suicidaire enfermée dans un asile, qualifiée de «psychopathe » car j'ai tué mon père. Mais j'ai mes raisons. \\les photos,vidéos,gifs présents dans cette histoire ne m'appartiennent pas//