CHAPITRE 4

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Je n'ai jamais su comment papa a décidé maman . Mais nous sommes partis rejoindre Mamine a Belle-ile . En nous accompagnant a la gare, ma mère nous a fait un grand discours:

-Je ne peux pas vous empêcher de voir votre grand-mère, mais sachez que je trouve sa conduite inqualifiable . Alors, n'aller pas penser que je vais lui pardonner ! Qu'elle fasse sa vie mais ce sera sans moi ! Et quand vous rentrez, surtout ne me raconter rien . Je ne veux s'avoir ni qui il est ni comment il est !

Jean lui pose un baiser sur la joue et ajoute tendrement:

-Ma petite maman , ne t'en fait pas ! Tout ira bien !

Ça me fait sourire . Mon frère se fiche bien de toutes ses histoire mais il ménage notre mère . La vieille, il m'a avoué:

-Pauvre maman ! Franchement, tout ce plat pour pas grand choses ! Les femmes sont compliquées! 

Il parle comme un vieux . Depuis quelque mois, il se moque des petites histoires de la vie quotidienne. Rien ne le perturbe quand il a le nez plongé dans un bouquin et il y est du matin au soir.

Il file avec sa valise et je me dépêche de le rejoindre après avoir promis a ma mère, du bout des lèvres, de lui téléphoner des notre arrivée . Depuis la fameuse gifle, nous gardons une certaine distance . Nous n'en avons plus reparlé mais je ne parvient pas a l'oublier. 

Sur le bateau, je regarde se dessiner dans le lointain les deux phares du palais . La citadelle de Vauban domine le port sur la falaise de droite . Le vindilis grouille de touristes, prenant des photos les bras tendu , d'enfant surexcités et de parent épuiser. Sur la jeter il ya un attroupement et permit eux se trouve Mamine que je ne n'ai pas vue depuis quatre mois .Soudain l'angoisse me fléchit les jambes . Est-elle seules ? Jean ne lève même pas la tete quand la sirène gronde pour signaler l'arriver du bateau . Il lis Le vicompe de bragelonne d'Alexandre Dumas et depuis notre installation dans le wagon a la gare Montparnasse, il avale le bouquin .

-Eh jean ! grouille, on arrive .

Nous avons mis plus d'un quart d'heure a débarquer . On piétine les uns derrière les autres . Les moteurs des voitures ronflent et nous empestent, les gent se bousculent pour descendre plus vite. Certains ont le visage blanc des personnes qui n'ont pas le pieds marins.

Mamine nous attend dans sa vielle 2CV. Il y a tant de monde qu'elle n'est pas descendue de la voiture .

-Vite, monter les momes ! 

Je l'observe du coin de l'oeil. Elle a rajeuni !

Ses cheveux gris sont recouverts par des meches blondes, les rides se sont estompees, elle a meme maigri. Et puis, ses vetements ! Un pantacourt que je ne lui connais pas et un débardeur qui met en valeurs ses epaules brunes. C'est pas mal, l'amour ! 

Mamine ne nous pose aucune question sur notre mere. Nous parlons de nos derniers mois au colleges, des copains.

-Alors, elle vient Louise ?

-Dans deux semaines ! Ca ne te dérange pas, au moins ?

-Tu rigoles ! Plus ont est de fous...

Je ne lui demande rien sur Louis, mais j'en meurs d'envie.En fait, je n'ose pas encore. Elle évite de justesse un groupe de jeunes en bicyclette puis tourne sur le pont pour rejoindre Sauzon. Le village rosi par le soleil couchant, caché au bord du petit port, me fait toujours le même effet : ça m'empoigne le cœur et ça me submerge d'une houle de pur bonheur . Nous nous garons un peu plus haut, près de sa maison de pêcher qu'elle a retapée avec Papouch pour leurs vieux jours. Je trouve ce lieu avec toujours le même plaisir.

l'été des amoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant