CHAPITRE 3

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BROOK

En rentrant à la maison, je trouvai mon père assis à la cuisine, une bouteille de whisky devant lui. Pour la première fois, je décelai une certaine vulnérabilité qui émanait de lui et j'en fus presque attendrie. Presque. Il me lança un regard noir.

- Tu m'attendais ?
- Il est 4 heures du matin Brook où est-ce que tu étais passée ?
- Ne va pas essayer de me faire croire que tu t'inquiètes pour moi.
- Je suis sérieux je veux que tu me dises tout de suite ou tu étais.              Tout de suite. Son expression favorite.
- Je pourrais te demander la même chose.
- Sauf que tu es ma fille j'estime avoir le droit de savoir où tu traines à une heure pareille. Moi je suis ton père je n'ai aucun compte à te rendre.
- À moi peut-être pas mais à maman si. J'ai vraiment hâte de savoir quelle excuse minable tu vas inventer cette fois.

À ce moment là, l'alcool, la fatigue et le dégoût que ses mensonges m'inspiraient me firent ressentir une sérieuse envie de le gifler. En même temps je ne pouvais pas m'empêcher de le comprendre, qu'aurais-je fait à sa place ? Ma mère n'était que le fantôme d'elle-même depuis la mort de son frère. Mon père se démenait au travail toute la journée, et ne pouvait tirer aucun réconfort de la maison. Aucune distraction. Une vie morne et pathétique, où les jours défilent et se ressemblent tous.
Je pris son verre et le vida d'un trait tout en plantant mon regard dans le sien, avant de monter les escaliers quatre à quatre pour aller me coucher.

Orgueil, Tome 1: BROOKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant