Orgueil, Tome 1: BROOK

CHAPITRE 5

BROOK

La grande aiguille de l'horloge du salon venait d'indiquer 20 heures lorsque j'entendis Cassie klaxonner à plusieurs reprises. Je soupirai : cette fille est vraiment trop ponctuelle. Tant pis, je finirais de me préparer dans la voiture. J'attrapai mes talons hauts, et sorti. Je ne pris pas la peine de prévenir ma mère que je sortais elle ne le remarquerais sûrement pas. Et quand bien même elle s'en apercevrais, je lui dirais que j'ai passé la nuit chez Cassie, elle ne poserait aucune questions. Ma mère ne demande jamais rien, elle préfère ne pas savoir, ou du moins faire semblant.

Cassie laissa échapper un sifflement admiratif lorsque je montai dans la voiture. Elle aussi était magnifique, elle portait un haut en dentelle qui dévoilait son ventre plat, un simple short en jean et ses nouveaux escarpins dorés.

Il était 20h30 lorsqu'on arriva chez Jordan. J'apprécie énormément Jordan, c'est quelqu'un de bien. Le genre de personne sur qui on peut compter, et je trouvais ça vraiment dommage que Cassie se serve de lui. Pourtant je ne lui faisais aucun reproche, je savais pertinemment ce qu'elle allait me répondre : que j'étais exactement comme elle.
Et puis je devais reconnaître qu'elle n'avait pas tout à fait tord, on ne trouverait jamais de l'herbe d'une aussi bonne qualité à un prix aussi bas que celui de Jordan. On s'attarda environ 1h dans son appartement avant de se mettre en route pour la soirée. Il était convenu que Jordan nous rejoindrait plus tard directement sur place.

J'aime sortir, m'amuser, rencontrer des gens. Boire. Prendre des drogues. Être défoncée. C'est les seuls instants où je me sens vraiment moi-même, heureuse. Je ne veux jamais oublier cette sensation. Je veux que toutes ces soirées, tous nos fous rires, nos moments partagés restent gravés en moi pour toujours.
Pourtant je ne suis pas naïve, j'ai bien conscience que ce bonheur, ce bien être, ces liens si forts que je crois partager avec les autres ne sont qu'éphémères et artificiels. Mais tout compte fait, c'est peut être ça qui me plait.

Des dizaines de voitures s'alignent déjà devant la maison où la soirée est organisée. Une magnifique demeure se dresse devant nous. Une allée majestueuse en gravier blanc, une propriété vaste, et très bien entretenue.
- Putain Cassie c'est magnifique.
- Ouais tu l'as dit. C'est un ancien copain de fac de mon frère, plein aux as d'après ce qu'il m'as dit.
- Je vois ça.
On entend la musique depuis l'autre côté de la rue. Je croise le regard de Cassie et nous nous sourions : nous savons toutes les deux que ce sera une soirée inoubliable.