6. Lettre

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Paulo Dybala

Le lendemain


                   J'entre dans ma chambre, suivit par Leo. Je n'ai pas revu Sacha depuis hier. Il n'est pas revenu me voir, comme s'il savait que c'était une mauvaise idée. J'ai eu un flash, après le flash. Leo a déjà levé la main sur moi. Plusieurs fois. Il pose ma veste sur le lit et se gratte la nuque.

Leo : Je suis juste à côté si tu as besoin. Mais... Angel et Gonzalo sont les chambres en face des notres mais tu le sais, de toute façon. Quelqu'un m'a laissé ça pour toi.

                Je prends l'enveloppe et la fait tourner entre mes mains quelques secondes. Leo sort et referme derrière lui. Je m'assois sur le bord du lit, les coudes appuyés sur mes genoux, l'enveloppe entre mes doigts. Blanche, intacte. Il n'y a que mon nom, écrit au stylo rouge, d'une écriture raffinée. Une écriture que je suis incapable de reconnaitre. Et il semble y avoir un objet dedans. Je l'ouvre et vois des clés, un bracelet et une bague. Celle de mon père adoptif. Je la remet, aussitôt et sort la feuille que l'enveloppe contient. Je la déplie. C'est écrit de la même écriture propre et impeccable mais en bleu. Je commence à la lire.

"Paulo,


On aurait pu être heureux. On aurait dû être heureux. Mais c'est trop tard. On s'est anéanti, tous seuls. On s'est auto-détruit. Non. C'est un mensonge.


Je t'ai anéanti et détruit en te frappant par pure jalousie. Je savais qu'au fond de toi, tu pensais toujours à Léo et par jalousie envers lui, je ne voyais qu'un moment, te frappais. Comme si ça allait changer quelque chose. Tu sais... J'ai entendu ta discussion avec Buffon un jour. Juste après la première gifle. Tu lui a dit que le coup que je t'avais donnais te faisais penser à Leo qui était devenu violent avec toi. Tu me comparais encore à lui et je ne l'ai pas supporter. Je suis devenu violent. Chaque jour un peu plus.


On aurait du le savoir. On se fait plus de mal que de bien et je suppose qu'il est préférable qu'on laisse tomber. Je te faisait plus de mal que de bien et je ne peux pas m'imaginer ça. On doit arrêter avant que je n'aille trop loin. Avant que je ne te blesse pour de bon. Je t'ai aimais, tu ne dois pas en douter. Je t'aime toujours, d'ailleurs. Mais on ne peut pas continuer alors j'ai préféré partir. Fuir. Sans même te faire face. Je suis désolé.


Désolé de te faire ça mais il est préférable qu'on ne soit plus jamais face l'un à l'autre. Ca te ferait trop souffrir. Tu ne te souviens pas de moi mais j'ai vu la peur dans ton regard quand il a croisé le mien, à l'hôpital, après ton réveil. Ma présence t'a ravivé de mauvais souvenir alors j'ai préféré partir sans te faire face une dernière fois.


Le mal que je t'ai fait, je sais que tu ne l'oubliera pas de si tôt. Mais... Je sais qu'il passera toujours avant moi. Il y aura toujours l'ombre de Léo qui planera sur nous alors je suis désolé mais je préfère m'en aller. Pour lui laisser une dernière chance avec toi. Parce que je sais que tu en as envie. Tu en as toujours eu envie et il semble être toujours amoureux de toi.


Je joins, à cette lettre, le bracelet rouge duquel tu ne te séparais jamais avant de me le confier. Il est à toi. Donne le à Leo. Je sais que c'est une preuve d'amour pour toi. Tu me l'a donné en pensant que ça effacerait Leo de te souvenirs. Tu étais naïf. Il sera toujours dans ton coeur et dans ta tête. Il est le premier à t'avoir fait sentir aussi bien, non ?


Je te rends, aussi, la bague de ton père adoptif. Elle était restée dans ma voiture et je sais à quel point elle est importante pour toi. Je sais qu'elle a une valeur sentimentale hors du commun pour toi. Et je n'en ai pas besoin. Elle ne m'appartient pas.


Pour ce qui est des clés, ce sont celle de la villa à Turin. Je n'y remettrai pas les pieds. Jamais. Fais ce que tu voudras des affaires qu'il reste là-bas, je n'en aurai plus besoin. Ne t'inquiète pas, je n'ai pas envie de me foutre en l'air. Juste envie de te foutre la paix.


Je sais que je t'ai fait beaucoup de mal mais j'aimerai que tu trouve la force de me pardonner tout ce mal. C'est justement parce que tu ne te souviens que de mon mauvais côté que je m'en vais. Je ne veux pas te voir avoir peur de moi. Je ne le supporterai pas. Jamais. Alors je pars.


Partir. C'est ce que tu aurais dû faire depuis longtemps. Je ne te défendais pas, qu'est-ce que tu foutais encore là ? Qu'est-ce que tu foutais encore avec un salopard dans mon genre ? Tu serais devenu l'un de mes souvenirs. Et même si les souvenirs sont des présences invisibles, au moins, je n'aurai pas pu te faire tant de mal.


Mais à chaque fois que je te blessais, tu pleurais un peu moins. A chaque fois que je te laissais, tes larmes séchaient plus vite. A chaque fois que je m'éloignais, tu m'aimais un peu moins. Et je ne peux pas te blâmer pour ça. Notre couple n'a aucune chance. C'est triste mais c'est vrai. Notre couple n'a aucune chance et il n'en a même jamais eu.


Un jour, tu as dit : "Tout ce qui ne me tue pas, m'endurcit. Laissez moi me blesser. Si tout ça n'est qu'un rêve, laissez-moi rêver avant que je ne me réveille." aux dirigeants de la Juventus. Ils ont sourit et t'ont laissé leur prouver que tu étais le meilleur joueur qu'ils avaient eu depuis longtemps. A mon sens, en tout cas. M'enfin ! On s'en fiche, c'est pas le sujet.


Les rencontres, c'est comme le vent. Certaines nous effleurent juste la peau, d'autre nous renverse. Tu es de celles qui m'ont renversé. Mais de ton côté ? On sait tous les deux que tu essayais de te convaincre que j'étais un mec bien quand je te frappais. Tu essayais de te convaincre que j'étais l'homme idéal pour remplacer Leo. Mais personne ne peut le remplacer.


Tu as bouleversé ma vie et pourtant. Dès l'instant où tu as commencé à me draguer, c'était comme si je savais que tu ne cesserai jamais de l'aimer. Il a toujours eu une place de choix dans ton coeur et ton esprit.


Maintenant, je ne te laisserai plus jamais m'approcher parce qu'à chaque fois qu'on est en contact - ou presque - je te fais souffrir en te frappant, en t'humiliant ou en te rabaissant. Je ne te laisserai plus jamais être trop proche de moi. Pour que tu ne souffres plus. Parce que je ne veux pas te voir détruit. Ne foire pas avec Leo.


Je t'aime,


Sacha."

✔️ Forgive me [ Leo Messi x Paulo Dybala ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant