Chapitre 17

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La soirée se continue, sous les coupes de champagne et les rires, parfois un peu poussés par l'alcool, il faut l'avouer. On finit par plonger dans la mer complètement habillé, et un poil ivre aussi...

-Ah ! J'ai mes vêtements qui flottent ! Rigole bêtement Historia avant qu'Ymir arrive vers elle en essayant de regarder en dessous, hum... Ymir ?

-Pas assez saoule... Marmonna la brune en nageant un peu plus loin vers Reiner et Livaï.

Livaï... Je ne l'ai jamais vu se baigner depuis le début des vacances. Je le regarde alors, ses joues rougies par la chaleur de l'alcool, ses cheveux trempés. J'ai alors une soudaine envie de le prendre dans mes bras et de l'embrasser. Je pense que ça doit-être l'effet de l'alcool, mais je retire mon haut et nage vers lui, prêt à bondir tel un prédateur.

Ce que j'aurai surement fait si Sasha ne m'avait pas interpellé avant et remit les idées au clair.

-Eren ?

-Mmh ?

-C'est quoi ces griffures dans ton dos ? Me demanda-t-elle intriguée.

Mikasa nagea vers moi et observa mon dos, avant de passer une main dessus. Je rougis à son contact, comprenant que les griffures qu'elle étudiait sous ses doigts de tigresse possessive et affamée, c'était les griffures que m'avait fait Livaï lors de nos ébats.

-C'est rien ! M'exclamais-je en allant sous l'eau.

Je reste en apnée assez longtemps pour qu'on m'oublie et dans les eaux noirs de la nuit, nage en direction de Livaï. Je reconnais son corps sous l'eau à seulement moins de 10cm de lui, et lui attrape la taille, le collant à moi qui reste sous l'eau.

Si j'avais pu rester collé à lui comme une ventouse toute la vie, je l'aurais fait. Seule présence chaude dans l'eau glacée qui m'entourait. Je finis pourtant par manquer de souffle, et je m'éloigne de lui brusquement avant de remonter à la surface.

-Oh tu peux pas faire attention ?!

Je lève les yeux et décèle une ombre de cheval qui m'est familière, et qui à l'air d'avoir vécu la peur de sa vie.

-Je ne savais pas que tu étais une chochotte, Jean ! Lui dis-je d'un ton provocant.

-Tu peux répéter la face d'algue ? Réplique-t-il en faisant surement allusion à mes cheveux trempés sur mon front.

-J'ai dis que tu étais une chochotte.

Il m'attrapa les cheveux et me plongea la tête en arrière. Je lui envoie un coup de pieds dans l'abdomen et le fais s'éloigner, et nous continuons ainsi jusqu'à épuisement. Sasha bien ivre, rigole et va se coller à Connie qui profite de la vue, Reiner rejoint Historia et Ymir en nous regardant, Mikasa et Armin discutent de je ne sais quoi, Annie et Bertholdt tentent de noyer Marco et Livaï à complètement disparu.

Nous finissons par remonter à bord, grelottant. Je mets une serviette sur mes épaules, éternue, cherche Livaï et finit par le trouver assis à l'avant du bateau, son téléphone à la main, l'air sérieux.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-Travail...

-En vacances ?

-Ouais. C'est compliqué.

-Je suis pas plus con que la moyenne, tu peux m'expliquer je comprendrai.

Il soupir et pose son téléphone du côté ou je ne suis pas assis avant de fixer la côte seulement éclairée par les lumières de la nuit. Il devait-être approximativement une heure du matin.

-Je bosse pour une compagnie de bateau qui fait des excursions depuis seulement quelques mois, avril pour être exact. Mais avant j'étais avec Erwin au Castillo, j'étais... ami -si on peut dire ça comme ça- avec le proprio, je m'arrangeais avec ceux qui lui devait des l'argent, je rendais des comptes à sa place, le sol boulot si tu veux...

-Tu faisais quoi exactement ?

-C'est si compliqué à imaginer ?

Je tourne la tête vers la côte, les sourcils froncés, essayant de ne pas avoir l'image de Livaï persécutant de gros hommes mal rasés ou avec des lunettes noirs et en costume.

-Pourquoi tu faisais ça ?

-J'avais des comptes à lui rendre. J'en ai toujours d'ailleurs, et je ne devrais surement pas te parler de tout ça. Je suis parti et c'est mieux ainsi, retiens juste ça gamin. N'oublies pas que toi aussi, tu as une dette à me rendre.

-Ça a un rapport avec ton ancien groupe de musique ?

Il se raidit et ses mains se crispèrent.

-Qui t'en as parlé ?

-No Name c'est ça ?

-Qui t'en as parlé !

-C'est pas important...

-Tu as entendu ma conversation avec Erwin.

Je baisse la tête, coupable.

-Ces histoires-là ne te regardent pas, ne t'en mêles pas, et ne t'occupes plus de mes affaires !

Il se lève brusquement et me regarde froidement, comme il regarde les autres, comme si j'étais redevenu un inconnu.

-J'avais passé une bonne journée, me dit-il avant de repartir.

Figé, choqué, blessé, je pliais mes genoux contre mon torse et laissais retomber ma tête sur mes genoux, ne laissant pas les larmes couler.

Je voulais juste des explications, pas l'offenser et encore moins le repousser. Je n'aurai jamais du lui demander, je n'aurai jamais du autant m'attacher. Je pris une dernière inspiration, regarda encore plusieurs minutes la rive silencieuse, avec pour seule compagnie, le bruit des vagues qui s'écrasaient sur les parties du bateau. Il n'y avait plus de bruit derrière, tous avaient du aller se coucher. Seul reste d'activité, des rires provenant de certaines cabines, que j'essayais de ne pas entendre, voulant rester seul dans mon silence.

Je finis par me lever et entrer dans ma cabine de poche, renversant au passage ma trousse de toilette dans la douche. Je peste contre moi-même en ramassant mes affaires étalées au sol glissant. Je n'eus pas le courage de prendre une douche, bien que l'eau poisseuse de la mer me collait à la peau. Je ne prit même pas la peine de me rhabiller, je lançais ma serviette en boule sur le sol, et m'allongea attendant un sommeil qui ne vint jamais.

Ce fut les faibles rayons du soleil qui commençait à se lever qui m'incita à sortir de ma cabine, mon téléphone indiquant 6h15, mon coeur serré, mes yeux cernés, mon corps engourdi et ma peau pégueuse, la bouche sèche et une forte envie de vomir me prenant les entrailles.

2 Mois  「EreRi / RiRen」tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant