Comme je m'y attendais, personne n'était réveillé. Je prépare donc mon petit déjeuner avec des mouvements lents et en essayant de faire le moins de bruit possible. En attendant que mon café soit près, je décidais d'aller sous la douche, ne supportant plus ma peau poisseuse.
Sous la douche, j'essaie de ne pas repenser à ma conversation de la veille-ou plutôt de se matin- avec Livaï. Après tout, je n'ai fais qu'y penser toute la nuit, je ne vois pas en quoi ça m'avancerai d'y penser encore. Je n'ai qu'à attendre qu'il se lève, lui parler normalement et voir sa réaction... Même si au fond de moi, je sais parfaitement que je ne pourrais pas rester normal avec lui, je serai beaucoup trop stressé et tendu.
Je me sèche et m'habille d'un haut moulant noir qui me fait penser à ceux de celui qui ne quitte décidément jamais mes pensées, et un jean troué. Si je me souviens bien, on est censé arrivé à Cannes dans la matinée, et allé y faire un tour... Comme des touristes !
Je sors de ma cabine bien propre et vais chercher mon café près depuis un certain moment déjà. Je retourne sur les filets, à l'avant du bateau, la ou nous nous trouvions avec Livaï, et regarde la côte ensoleillée. En face de nous, d'autres bateaux qui mouillent plus près de la rive. Un ponton et un marché. J'y aurai bien fait un tour, mais je ne peux pas emprunter le zodiaque ni le conduire de moi même... En plus, on est censé partir à l'heure où se réveil notre skipper.
Une fois mon café fini, je pose la tasse sur le côté et m'allonge en espérant que mes vêtements empêcheront le filet de me faire de magnifiques traces cadrillées. Les nuages au dessus de moi, défilent rapidement. Une forme, puis une autre, et encore une autre. C'est si beau et si étrange... Je finis par m'endormir, bercé par le bruit de l'eau, le doux soleil sur ma peau et les formes des nuages dans les pensées.
A mon réveil, je constate que nous avançons sur les flots et qu'une fine couverture est posée sur moi, la même que celle du premier soir ou j'ai dormi chez le cousin de Mikasa...
Je me lève, les jambes engourdies, et tente de ne pas basculer par dessus bord. Un pieds devant l'autre, j'arrive à la barre ou se trouve mon beau noiraud. Mon cœur se serre alors que je passe derrière lui et pose la couverture sur le fauteuil extérieur. Il ne m'a pas encore vue... Je dépose également ma tasse sur la table et regarde l'heure sur la grande horloge. 10h30. Je me demande un instant comment il se fait que personne a part nous deux ne soit levé, puis me revient un mal de crâne horrible qui me rappel que la veille, ils étaient ivres mort, et qu'ils doivent désormais tenter de récupérer ou de chasser vainement leurs gueules de bois.
-Eren ? J'entends derrière moi.
Je fais volte-face et rougis face à Livaï qui me regarde depuis son estrade, alors qu'il conduit notre bateau.
-Euh...oui ?
-Tu ne m'as pas dis bonjour.
Pardon ? C'est tout ce qu'il trouve à me dire ? Je ne lui ai pas dis bonjour ? Mais le monde marche sur le cul !
-Tu m'envoies balader hier soir par ce que je te pose des questions sur ta vie, et aujourd'hui comme si de rien étais tu me sors "Oh eren ! Saperlipopette tu ne m'as pas dit bonjour"? Je lui balance sévèrement.
Je ne pensais pas réagir ainsi... En fait, cette réaction était la dernière que je pensais avoir. Enfin au moins, j'exteriorise des pulsions que je ne pensais même pas avoir.
-Vaut mieux entendre ça qu'être sourd... Marmonne Livaï en levant les yeux au ciel.
-Tu te fous de ma gueule, en fait.
-Tu m'énerves. Tu veux pas passer à autre chose, j'ai pas envie de parler de ça.
-Non Livaï ! J'ai pas arrêté de repenser à notre conversation, à me demander pourquoi ça t'avais tant contrarié, à comprendre ce que j'avais fais de mal... J'en ai pas dormi de la nuit !
-Vue tes cernes...
-Je ne plaisante pas ! Pourquoi tu ne veux pas me dire, et pourquoi tu restes distant en ce qui concerne ta vie ?
Il me lança alors un regard glacial avant de faire un mouvement brusque du volant, tirant sur les voiles et prenant delà vitesse.
-A ce que je sache, nous ne sommes pas ensemble. Je ne te dois rien.
-Et je n'étais qu'un plan cul ?
-Oï gamin, c'est toi qui m'a sauté dessus.
Je frappe la table de rage et m'avance vers lui, le menacant du regard.
-J'ai été vraiment con. Tu m'a manipulé, tu as fais en sorte que je ressente quelque chose pour toi, et dès que t'as eu ce que tu voulais, tu décides de faire comme si de rien n'était ?
Je lève ma main, prêt à lui mettre une droite, mais je ressens une forte douleur à la pointrine. Jamais je ne pourrais le frapper.
-Eren...
-Ta gueule.
Je me retourne, reprend la couverture que je balance à terre et laisse ma tasse se fracasser sur le sol. Anéanti et rouge de colère, je retourne dans ma cabine, ne voulant qu'une chose, annuler mon acte de la veille.
Je suis pas le genre de personne à accorder ma confiance à tout vas, et je pensais que lui aussi ressentait quelque chose pour moi. Surtout lorsque je l'ai entendu après notre partie de jambe en l'air. Il a juste profité de ma bite en feu et de mon esprit de jeunesse influençable. Ou juste du fait que je sois tombé amoureux de lui.
Moi, Eren Jager, amoureux d'un gars qui s'est servi de moi pour un coup d'une âprem.
Ça ferait un excellent titre pour une chronique de merde, dont je serai le héros lamentable qui se laisse avoir dans les filets du putain de badboy. Oui enfin une chronique pour gay... Je suis pathétique...
Mais en dessous de toute ma rage qui fuse, de mes nerfs à bloques et de mes points qui ne demandent qu'à frapper, je suis blessé. Touché au cœur, je ne demande qu'à sombrer.
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2 Mois 「EreRi / RiRen」tome 1
Fanfiction"-Ma famille nous propose des vacances dans le sud cette année ! En plus, mon cousin Livaï a obtenu son permis bateau, nous expliqua Mikasa alors que nous prenions le chemin du bus. -Tous les trois ? Demanda Armin. -Ce serait super ! M'exclamais-je...