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Les semaines se sont enchainées sur le même rythme, 2 à 3 gardes par semaines. Ce matin là je suis rentrée, mon corps me portait à peine. Il est 13h30 quand mon téléphone sonne.

"Putain Caro, je sors de garde, je dormais !

- oups pardon  mon chat! "

Caro, ma meilleure amie, interne de médecine générale. C'est le genre de fille sur qui on peut compter, la fille toujours enjouée mais qui a son caractère. C'est ma co-équipière de vie. Longtemps les gens ont cru que l'on était ensemble, surtout lors de nos soirées enflammées. Mais non, on aime beaucoup trop croquer la gente masculine pour ça.

"Qu'est ce que tu veux?

- Juste, Ce soir, on sort?

- oui oui si tu veux... Je te rejoindrai là-bas

- Parfait dors bien mon chou!"

Je raccroche, j'ai encore des heures de sommeil à faire.

*****

Après des semaines d'hospitalisations, mon frère est sorti de l'hôpital. Je l'accueille chez moi pour qu'il se remette, il va mieux, il ne lui reste que son bras en écharpe de visible, et quelques cicatrices sur le visage. J'ai beaucoup pensé à Joe, j'espérais la croiser de nouveau, au hasard, dans un couloir. Son café et son sourire ce matin là m'ont réchauffé le coeur. Mais il n'en fut rien. C'était juste une rencontre isolée en cette nuit tragique. Une rencontre. Une connaissance.

Lucas s'installe dans ma chambre d'ami. Il connait bien les lieux, on peut dire qu'il est comme chez lui. On est jumeau, mais tellement différent. Je suis le calme réfléchi avec mes instants impulsifs. Il est l'insouciant, inconscient même.

"Dis moi frérot, on fait quoi ce soir?

- Comment ça on fait quoi ce soir? tu sors de l'hôpital Lucas!

- Ben justement je suis en pleine forme! Juste un verre, histoire de s'aérer.

- Juste un verre alors!

- On pourra mater comme ça!

- Lucas! tu es pas croyable!

- On va à "la casa"?"

J'aime bien cet endroit, même si ça fait très longtemps que je n'y ai pas mis les pieds.

" C'est vrai, faut que tu sortes mon vieux, depuis ton histoire avec l'autre là, tu n'as plus rencontré personne ! tu vas finir vieux garçon si tu continues"

Je grogne. Celle qu'il appelle l'autre, c'est mon ex, Sofia, avec qui je suis resté 4 ans. Histoire pathétique, et cliché, elle est partie avec un autre.

"Ok, va pour la Casa

- Top! on va coincer de la minette

- Avec ta tête d'handicapé tu ne vas coincé personne, et puis tout le monde sait que derrière tes grands airs tu es un timide en fait.

- pfff, je vais me coucher au lieu d'entendre tes bêtises, j'ai besoin d'être en forme pour mon grand retour!

Il claque la porte. Je ris seul. Ca me fait du bien de le retrouver.


******

Je me suis réveillée à 18h ce soir là. J'ai traîné à l'appartement jusqu'au moment de me préparer. Une douche, un maquillage fumé, des créoles, une robe noire moulante et volante à la fois, des sandales à talon noire, les cheveux lâchées , une touche de parfum et c'est parti!
Je passe une veste je prends mon sac et route pour la casa. Avec Caro c'est notre fief, on y a élu domicile depuis 2 ans , on y va très souvent, on est leur plus fidèles habituées. C'est un endroit où l'on eut danser et boire des verres. Le patron, Luis, toujours à tenir le bar est devenu notre papa adoptif. Pour ma part, je n'ai jamais eu de père, Luis a un regard protecteur envers moi.
J'arrive devant la boite
"Hey lou !"
Le videur, un nounours dans un corps tel une armoire à glace. Je l'embrasse tendrement sur la joue .
" ca va beauté? Encore pleins de bébés?
- M'en parle pas beaucoup trop! Tu as vu Caro?!
- oui dedans deja à se déchaîner!
- oula alors je file, à toute !"
J'entre , et me faufile derrière le bar. Je dépose mes affaires à côté de celle de caro deja là.
Je vais dire bonjour à Luis et à sa femme, Carmen. Je les adore tous les 2.
Je prends une canette de coca zéro au frigo.
"Qu'est ce que tu consommes toi! Tu vas me ruiner!
- heureusement que ce n'est que du coca!
- Luis laisse là avec tous les hommes qu'elle ramène dans ce bar et qui consomment à sa place, tu peux la laisser se servir je pense !"
Je regarde Carmen faussement choquée par ce qu'elle vient de dire, je savais que je pouvais compter sur elle et j'embrasse Luis sur la joue.
" Allez petit papa! La musique m'appelle !
- je te surveille !"
Je pose ma canette et m'avance vers les escaliers menant à la piste de danse .

(Re)NaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant