Chapitre 4

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Un frisson désagréable parcourut mon corps dans son intégrité et je tâtai, les yeux encore fermés, mon matelas afin de découvrir où ma couverture avait disparu... Mes doigts rencontrèrent le tissu familier que je saisis pour le rabattre sur moi. Seulement, une résistance que je n'expliquais pas mit mes plans de sommeil à mal. J'avais beau tirer, la couverture restait à sa place ! C'est donc dans un effort ultime que j'ouvris un œil afin de comprendre la situation.

Encore dans le brouillard, je distinguai une masse à l'extrémité du lit. Une masse humaine endormie et empêtrée dans ma couverture... Jimin... J'avais complètement oublié qu'il était resté dormir parce que je l'avais obligé à regarder un film d'horreur et qu'il avait bien trop peur pour rentrer chez lui de nuit... Et puis de toute manière c'était bien plus pratique pour lui avec son académie à deux pas de chez moi. C'était même pour ça que l'avoir chez moi de nuit devenait de plus en plus fréquent... Sa présence dans mon appartement était devenue naturelle mais le savoir endormi à mes côtés me perturbait encore un peu. Peut être parce que j'avais beau dire ne pas être prêt pour entamer une nouvelle relation, le noiraud me plaisait indéniablement ou peut être parce que ses habitudes de sommeil étaient déplorables...

Je pensais avoir tout vu avec un Tae qui gigote dans tout les sens et finit sa nuit la tête de l'autre côté du lit. Mais non ! Chim lui avait d'autres habitudes... Il s'endormait très rapidement, sur le ventre, un bras sous la tête et une jambe repliée, un peu comme dans la position latérale de sécurité... C'était adorable. Et puis il ne bougeait plus, respirant doucement. C'est après que cela se gâtait... J'avais cru avoir une crise cardiaque lorsque la première nuit où l'on avait dormi ensemble, je m'étais réveillé en sursaut parce que quelque chose venait de saisir mon bras et le serrait fort ! Voici donc ce qu'était la mauvaise habitude de Jimin, se trouver une peluche tout à coup dans la nuit et ne plus la lâcher... C'était mignon mais flippant. Heureusement j'avais maintenant trouver la parade de l'oreiller quand je sentais sa main venir chercher dans le sommeil un objet à serrer contre lui.

Mais cette nuit je ne pouvais comprendre ce qu'il avait trafiqué car il était enroulé d'une telle manière dans la couverture qu'il lui était impossible d'en sortir les bras ! En attendant, j'avais toujours aussi froid et mes yeux étaient tout autant gorgés de sommeil. J'essayai d'analyser la situation mais la seule conclusion à laquelle je parvins fut celle que j'allais devoir me passer de couverture... Et pourquoi c'était-il mis à gigoter en grommelant ? Surtout qu'il s'empêtrait encore plus ainsi. Ah ! Je venais de comprendre ! C'était la dernière fois que j'insistais autant pour regarder un film d'horreur avec le noiraud... Pour le coup j'avais un peu pitié de lui parce que faire un cauchemars lorsque qu'on ne peut plus bouger son corps c'est vraiment pas agréable. Magnanime, je me rapprochai donc de lui et tenta de le démêler sans me prendre un coup de cette chenille apeurée... Finalement, j'arrivai à le libérer assez pour qu'il puisse sortir ses membres supérieurs. Et aussitôt deux bras s'enroulèrent autour de mon cou et m'attirèrent droit contre le torse du brun ! J'étais devenu la peluche de cette nuit...

J'hésitai un instant à me défaire de son étreinte mais je renonçai à cette idée en sentant mon corps se détendre contre cette masse toute chaude. Une vraie bouillotte ! Et puis je n'avais pas eu l'occasion de dormir sur son torse depuis la première fois où je l'avais pris en otage... Chacun son tour. Et comme la dernière fois, je trouvais son odeur agréable, masculine et douce à la fois. Comme Jimin en fait... Je remontai lentement mon visage vers celui qui me tenait dans ses bras et mon cœur loupa un battement en voyant le doux sourire de bien être qui s'étirait sur son visage endormi. Qui pourrait résister à cette expression de celui qui a retrouvé la sérénité en vous serrant fort dans ses bras ? Pas moi...

Je laissai donc le temps à mon cœur de se calmer avant de rapprocher mon visage du sien et pouvoir fixer ses traits que je n'avais jamais eu l'occasion d'observer de si près. Malgré l'obscurité de la pièce, je pouvais distinguer ses longs cils presque féminins qui cachaient ceux que je savais être deux yeux parfois rieurs ou moqueurs, parfois tendres et généreux, parfois fuyants et gênés, parfois passionnés ou passionnants. Mon regard remonta vers sa douce chevelure noire en pagaille dans laquelle j'aimais passer la main pour le décoiffer. Puis je m'attardai sur le nez, un peu large et qui s'empâtait légèrement lorsque son grand sourire lui mangeait le visage, dévoilant toutes ses dents blanches dont une de devant semblait à peine plus pointue que les autres. Et ses joues, encore rebondies de l'adolescence mais qui paraissaient vouloir laisser leur place à une mâchoire plus masculine. Enfin ses lèvres, ces croissants qui avaient été la première chose que j'avais remarqué dans le visage de Jimin. Ces demi-lunes pleines et rosées qui me perturbaient lorsque je le regardais et qui devenaient de plus en plus difficile de résister à leur appel au baisé...

Ces yeux làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant