CHAPITRE IV

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Média: je ne sais pas pourquoi, mais cette photo résume bien la relation entre Neli et Klaus

... après ça, plus aucune réaction, mais ce que trouvait Klaus rassurant c'était que les médecins lui avaient l'assistance respiratoire et que, jusque-là, elle respirait seule et correctement. Il faut dire aussi que son état était moins déplorable que les premiers temps où il se rendait à son chevet. Et les médecins avaient retrouvé espoir de la voir un jour ouvrir les yeux. Et au lycée aussi.

D'ailleurs, les notes de Klaus s'étaient légèrement amélioré, d'une part, parce qu'il était plus attentif en cours pour prendre des notes pour Echo, et, d'autre part, parce qu'il avait commencé à prendre goût à lire les cours à la jeune fille - sous prétexte qu'elle entendrait tout ce qui se passe autour d'elle - et de les apprendre par la même occasion.

Mme LAPERE ne voyait presque plus le jeune homme, il faut dire qu'il l'avait un peu remplacé par Echo. Et le directeur ne l'avait pas vu dans son bureau depuis un peu plus d'une semaine. Autant dire que son comportement changeait, grâce à elle.

Pourtant elle ne s'était pas pour autant réveillée, et ne donnait, d'un point de vue physique, aucun signe d'un potentiel réveil.

Quand il était allé la voir cet après-midi, sur les coups de 16:00, il l'avait trouvé plus rayonnante, enfin, elle avait pris des couleurs sur les joues. Mais ses lèvres étaient restées les même: bleus. Et sa mère avait dû passer plus tôt, puisqu'elle avait une sorte de chignon, bien sûr très sommaire mais cela dégageait le cou de la jeune fille anormalement plus pâle de le reste de son corps.

Et cette journée aurait pu être comme toutes les autres pour Klaus ... sauf que sur les conseils de Neli - oui, Neli - il avait décidé de enfin prendre la main de la jeune fille pour enfin savoir si elle était froide.

Il était peut-être temps, non ?

Enfin, il s'approcha d'elle et l'observa, pour la énième fois. Il passait, concrètement sa vie à faire ça. Et aussi à lui parler. C'était un monologue qui tombait dans l'oreille d'une sourde mais il commençait à y tenir, a ça aussi. Il lui parlait de tout et de rien, de ses parents adoptifs, de ses vrais parents, des cours, de son manque d'ami, de son manque d'un meilleur ami, de Neli et ses bêtises, des professeurs, d'elle et de son état, et surtout de son envie de lui parler pour de vrai, d'avoir un vrai discussion avec elle.

 Il lui parlait de tout et de rien, de ses parents adoptifs, de ses vrais parents, des cours, de son manque d'ami, de son manque d'un meilleur ami, de Neli et ses bêtises, des professeurs, d'elle et de son état, et surtout de son envie de lui parl...

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Média: Cette image est celle d'une jeune fille qui était dans le coma et qui en est sorti il y a quelques années, je crois. Je me suis permise d'utiliser sa photo, puisque c'est de son récit (dans une interview) dont je m'inspire dans les chapitres suivant.

Il s'assit sur une chaise près du lit, côté fenêtre où était retourné sa tête. Et sans même hésiter, il lui prit la main. Il fut surpris de la trouver si chaude, et délicate. Il avait l'impression que si il la serrait trop forte, il pourrait lui briser les os. Katy lui avait verni les ongles en beige foncé qui lui allait bien. Il caressa le dos de sa main et toucha le bout de ses doigts, eux froids.

Il commença à faire ce qu'il faisait de mieux; parler tout seul.

—Eh, alors feignante, tu restes encore au lit aujourd'hui ? c'est pas sympa, je dois me farcir les cours pour deux, sérieusement. En tout cas, rien n'a changé au lycée: la bouffe est toujours aussi naze, et les profs toujours aussi chiant mais c'est pas les pires en ce moment ... c'est le conseil des élèves; mi-Mai, il y a le bal du lycée et ils veulent déjà savoir qui va venir ou non, mais putain on est en novembre !

Il lâcha un soupir et se pencha sur elle.

— Et chez moi, c'est pas le top en ce moment. Je t'explique, en fait, j'ai zappé hier d'aller chercher Neli à la sortie de l'école, et du coup quand je suis rentré, je me suis fais allumer. Genre correctement. (encore un soupir...) Parfois, tu as de la chance: pas de corvées, pas de disputes, pas de cours, rien.

Klaus n'avait pas remarqué qu'elle avait ouvert les yeux, une demi-seconde, mais l'effort était considérable pour elle. Elle avait l'impression que ses paupières étaient collées. Elle referma les yeux et dit faiblement et péniblement:

— Tu veux qu'on échange ?

Il n'osa plus bouger; avait-il halluciné encore une fois ?  Il regarda le visage de la petite brune, ses yeux étaient fermés.

— Echo ?

Il se dit que "qui tente rien, n'a rien".

— Arrêtes de ne fixer comme ça, c'est gênant...

Il vit deux grands yeux verts foncés, beaux mais triste. Elle avait du mal à les ouvrir en grand et à s'habituer à la lumière. Mais Klaus n'en revenait pas; elle était réveillée.
Il se leva dans un grand bond et lui dit de ne pas bouger. Il manqua de peu de se prendre la porte quand il sortit, et se pinça dans le couloir.

CHESHIRE GIRLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant