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Une certaine agitation régnait cette après-midi-là au palais.

Cyclamen s'impatientait devant la porte de la chambre de la princesse en faisant les cent pas. Ces derniers jours, elle avait dû régler bon nombre de détails pour que la rencontre avec les procréateurs se passe au mieux.

La conseillère aimait s'occuper des événements du royaume. Elle était réputée pour être une très bonne organisatrice, un compliment qui lui plaisait particulièrement. Au fil du temps, elle devint même un peu trop perfectionniste, et le moindre contretemps aurait pu la contrarier. Mais là, tout était bien prêt. Les hommes devaient déjà attendre leur venue.

Il ne manquait que Physalis.

Sa robe bleu nuit virevolta encore une fois sur un retournement d'impatience, puis elle alla frapper à nouveau à la porte.

— J'arrive, j'arrive ! s'exclama la voix étouffée de Physalis.

Cyclamen soupira et prit son mal en patience.

Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrait dans la précipitation. Physalis s'était parée d'une de ses plus belles robes et semblait avoir redoublé d'efforts pour dompter sa chevelure avec une longue tresse.

— Me voilà, je suis prête !

En l'observant, Cyclamen lui trouva l'air à la fois d'une femme mûre et d'une enfant apeurée. Ses habits dorés lui donnaient de la prestance, mais la façon dont elle se tenait trahissait son angoisse. À sa place, sa conseillère aussi aurait été stressée.

— Alors, allons-y, nous sommes attendues, dit Cyclamen en l'invitant à la suivre.

Physalis lui emboîta le pas et elles se mirent en direction du hall du palais.

Alors qu'elles marchaient, Cyclamen voulut en savoir plus sur l'état émotionnel de sa protégée.

— Vous êtes bien sûre de vouloir le faire ?

— Nous en avons déjà parlé plusieurs fois, j'ai fait mon choix, répondit Physalis.

— Vous savez ce qu'en dit votre mère... Il serait plus prudent de procéder par insémination. Même si cela n'est pas infaillible, il y aurait sans doute plus de chances d'avoir une héritière ainsi. Vous pouvez encore changer d'avis.

— Ce sera une héritière, je ferais de mon mieux. Alors ce n'est pas la peine d'essayer de me faire douter.

Les deux complices échangèrent un sourire entendu.

— D'accord, je vois que vous êtes déterminée. Votre choix ne devrait donc pas être difficile, il n'y a qu'une cinquantaine de procréateurs qui vous attendent.

L'assurance de Physalis s'effondra en un instant.

— Une cinquantaine ? répéta-t-elle, le souffle coupé.

— Oui, mais vous n'avez pas à vous inquiéter. Ce sont les meilleurs du royaume, la taquina Cyclamen.

Physalis aurait bien voulu rétorquer quelque plaisanterie, mais rien ne lui vint à l'esprit. Elle devait plutôt se concentrer sur l'angoisse qui revenait en elle.

À mesure qu'elle approchait du hall, elle modéra sa démarche. Son cœur se mit à ralentir par la même occasion, comme s'il pouvait arrêter le temps en battant plus lentement.

Cyclamen, qui était sans doute impatiente de voir les résultats de son organisation, accéléra un peu le pas avant de s'arrêter devant l'entrée du hall. Elle guida Physalis vers l'intérieur de la salle.

Les Enfants de Vénus (extrait)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant