Assise sur son lit à baldaquin, Physalis jouait nerveusement avec ses mains, tandis que l'impatience la gagnait.
Un bouquet de brindilles fraîches était déposé sur la commode en face d'elle – l'œuvre de Cyclamen, bien entendu. Celle-ci avait refait le lit et parfumé la pièce d'une délicate senteur fleurie. Physalis, quant à elle, avait enfilé une robe fluide et légère dans les tons verts d'eau, qui, elle espérait, ne faisait ni trop habillée ni trop frivole. Elle avait aussi attaché en arrière quelques mèches pour dégager son visage.
Est-ce qu'elle était suffisamment apprêtée pour l'occasion ? Est-ce qu'elle était assez présentable ? Mais surtout fallait-il qu'elle cherche à plaire à son procréateur ?
Physalis n'eut pas le temps de répondre à ces questions car on frappait déjà à sa porte.
Elle sursauta, puis bondit sur ses jambes. Elle prit une profonde respiration avant d'inviter son visiteur à entrer.
La porte s'ouvrit avec prudence.
Le procréateur fit un pas pour pénétrer dans la chambre, avant de s'incliner vers la princesse. Il était vêtu du même pantalon blanc que la veille, cette fois agrémenté d'un haut à manches longues blanc, couvert par endroit d'empiècements en cuir noir. L'uniforme des procréateurs... Ainsi, il était facile de les distinguer.
Physalis remarqua aussi le bracelet noir qu'il portait au poignet droit, son numéro de matricule inscrit dessus en chiffres d'argent. Il se redressa enfin, et elle put à nouveau plonger son regard dans ses yeux noirs en amande.
Pourtant, cette fois, elle ne parvint pas à déceler d'émotion sur son visage. Il restait stoïque, tandis qu'elle se demandait quoi lui dire.
Soudain, l'homme commença à enlever ses habits dans un ensemble de gestes méthodiques. Il retira d'abord son haut, qu'il plia avec soin avant de le poser par terre. Physalis restait muette, ne sachant pas comment réagir, alors que son cœur s'accélérait en voyant le procréateur se dévêtir.
Ce fut donc lui qui brisa ce silence gênant.
— Votre Altesse, quelle position souhaitez-vous pour la procréation ? demanda-t-il d'un air formel.
Interloquée, Physalis ne sut pas quoi répondre. Ce n'était pas non plus comme si elle y connaissait grand-chose en matière de positions.
— Pour augmenter les chances d'être ensemencée, continua l'homme en retirant son pantalon, je vous conseille de vous allonger avec les jambes en l'air ou bien...
— Arrête !
Physalis le coupa sur un ton autoritaire. Elle sentit ses joues s'enflammer.
À moitié nu, il s'arrêta pour la regarder, surpris.
Un nouveau silence s'installa quelques secondes.
— C'est très gênant. C'est la première fois que je fais ça... avoua Physalis.
L'homme sembla d'abord étonné, puis un sourire se dessina sur son visage. Il se rapprocha un peu d'elle.
— Votre Altesse, vous n'avez pas d'inquiétude à avoir. Je suis là pour vous, assura-t-il. Je ne fais que mon travail.
Physalis buta sur ces dernières paroles. Lui, continuait de la dévisager, sans bouger. Il attendait la permission de continuer son déshabillage.
La princesse reprit ses esprits. Qu'avait-elle imaginé ? L'homme était là par obligation, bien entendu. Il avait été éduqué dans cet unique but de procréer. Tout ceci n'était qu'une procédure. Elle baissa les yeux.
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Les Enfants de Vénus (extrait)
Science FictionQuelques centaines d'années après la Révolution de Vénus qui a permis l'avènement d'une ère matriarcale, Physalis, princesse de Sàlissa et descendante de Vénus, est en âge d'enfanter une héritière pour le trône. Au mépris du protocole, elle refuse l...