Chapitre 11

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Pdv de Keefe

- Qu'est-ce-que tu fait là ? je demande à la personne en face de moi qui avait les bras croisés et abordait un air indifférent

- Tu as vu l'heure ? répond-t-il d'un ton très calme

Je ressers ma cape autour de moi et lui passe devant sans lui adresser un autre regard.

- Tu es vraiment ingrat comme fils. dit-il avant de me suivre. On mange dans 5 min, le temps que je réchauffe le repas.

Il me reprochait clairement de revenir de tard, il avait raison mais je préférais l'ignorer. Je n'avais pas la force de riposter. Et pour être honnête, je pensais qu'il allait plus me réprimander que ça. La journée n'était pas encore fini mais la possibilité que le repas se passe comme toujours, le seul bruit qu'on puisse entendre étant les raclements des fourchettes, était fort probable. Je soupire et descend jusqu'à ma chambre qui n'était que quels étages en dessous du Luminateur. Je retire ma cape et saute sur mon lit, tête la première. J'entends un ricanement derrière moi. Je soupire à nouveau et regarde sur le côté pour voir Ro qui c'était adosser contre l'embrasure de la porte, un grand sourire moqueur présent sur ses lèvres. Je sens mes lèvres se relever sans aucune raison.

- Qu'est-ce -qu'il y a? Je penserai que tu serais plus excité que ça de cette journée que tu attendais depuis plus d'un mois. dit-elle

- Je sais. Moi aussi. Je suis content qu'elle soit revenue mais c'est l'étrangère que j'ai trouvé, pas elle. Elle est tellement différente. J'ai du mal à mis faire.

- Comme je te l'ai dit il n'y a même pas 5 min. Patience.

Je ferme les yeux et hume en réponse. Oui, Patience. Patience, patience, patience, patience...Patience. Peut-être que si je me le répétais assez de fois je finirai par en être convaincu.

- Keefe, viens mettre la table ! cri la personne qui me sert de père

J'attends quelques secondes et finis par me lever. Ro me suit silencieusement, toutes ses armes rangées dans leurs étuis et qui faisaient un léger bruit qui était facilement imperceptible.

- Je vais aller faire ma ronde pendant que tu manges. Surtout ne fais rien marrant sans moi, je reviens vite. dit-elle avec un clin d'œil avant de partir devant

Je la regarde partir, regrettant presque de ne pas pouvoir la suivre. Presque. Presque parce qu'il faisait froid dehors. Et personne ne pouvait savoir à quel point je détestais le froid.

Je m'avance dans la cuisine qui brillait avec ses blancs murs polis et ses lumières brillantes et présentes partout, je prends les couverts, les verres, les assiettes pour les mettre sur la longue table en verre de la salle à manger. Tout cet espace pour deux personnes était ridicule.

Comme on pouvait s'attendre et le deviner, on avait tout les deux la place du roi et de la reine. Lui étant le roi, avec la cheminée qui crépitait derrière lui, lui avec le dossier de sa chaise qui était tellement grand que ça pourrait tourner au ridicule très facilement. Moi étant la reine, moi avec rien derrière moi, moi à l'opposé du roi, moi avec mon dossier assez haut pour que je puisse poser ma tête confortablement.

Même si je n'avais jamais été proche de lui, ça m'arrivait de me demander qu'est-que c'était que l'amour paternel. J'en recevais peut-être d'Alden mais rien n'aurait été mieux que si ça venait de la personne attendue. De toute façon j'étais qui pour parler d'amour? Je n'avais jamais reçu d'amour paternel. Or, c'était supposés être mon lien le plus fort. Même si j'étais déçu par mes amis, que je soit triste pour une journée, pour un mois, pour une année ou pour l'éternité, mes parents m'auraient pris dans leur bras et m'auraient chuchoté, répété en boucle que tout irait bien. Que tout allait s'arrangé. Que ce n'était qu'une mauvaise passe et que dans quelques semaines, j'irai mieux. J'avais souvent entendu dire que cela ne servait à rien. Qu'à force d'entendre les mêmes conseils en boucle et en boucle ça n'avait plus de sens, ça n'a plus d'effet. Que ça ne voulait plus rien dire.

Tout n'a pas changéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant