Chapitre 5

569 23 13
                                    

Pdv de Sophie

Le dîner c'était passé silencieusement mais ça ne m'avait pas dérangé. J'avais besoin de faire le tri de mes pensées. Je voyais souvent les yeux furtifs de Keefe se poser sur moi, mais il s'inquiétait pour rien. La situation ne me mettait pas mal à l'aise. L'odeur qu'il y avait dans cette maison ne me dérangeait pas. Les adultes qui étaient en face de moi, qui me souriaient quand je croisais leurs regards, ne me dérangeais pas. Ils étaient bienveillants avec moi mais l'idée que tout ceci ne soit qu'une parade n'arrêtais pas de me titiller. Je sentais la lame froide de mon poignard contre ma cheville. Elle me faisait mal mais je préférais l'avoir sur moi. Je me sentais plus en sécurité avec elle à mes côtés.

Keefe se levait et commençait à débarrasser son assiette mais Edaline l'en empêchais qu'il puise bougé.

- Cette journée a dû être éprouvante pour toi. Tu as besoin dormir. disait-elle 

Celui-ci n'insistait pas, il reposait ses couverts et son assiette sur la table. Il se retournait comme pour s'assurer une dernière fois que j'allais bien. Je lui souriais et il me le rendais presque immédiatement avant de se retourner pour monter l'escalier. Je le regardais s'en aller jusqu'à plus le perdre de vue.

C'est à ce moment que je me rendais compte que j'avais passé toute ma journée auprès de lui, que c'était la première fois que je n'étais plus à ses côtés. Cela me donnait une sensation bizarre.

J'étais toute seule dans une cuisine avec deux étrangers maintenant. Des étrangers qui étaient apparemment mes parents. Lorsque je les avais vu pour la première fois, il y a quelques heures, un sentiment chaud m'avait remplie. Un sentiment familier. Agréable. Je n'allais pas me mentir à moi-même, je me sentais coupable d'avoir perdu tous mes souvenirs d'eux. Mais je n'allais surtout pas leur dire, cela serait beaucoup trop facile de me laisser aller dès les premières heures passées avec eux. Je devais rester fidèle à moi-même. Je devais rester forte.

Même si je me sentais aimer par les gens autour de moi, j'avais l'impression d'être une intrus. Je n'avais rien à faire ici. Je devais partir pour trouver ma place. Je devais le faire rapidement avant que je m'attache trop aux gens de ce monde. 

J'adressais un sourire timide à mes parents et leur demandais où est ma chambre. Après quelques indications de leur part je montais à la suite de Keefe pour retrouver mon lit. J'étais face à une grande porte blanche où il me suffisait de tendre la main pour tourner la poignée mais avant je devais tirer une chose au clair.

Je sentais une présence derrière moi depuis un moment maintenant. Sans me retourner pour voir qui c'était, je commençais à me baisser pour prendre mon poignard dans ma botte droite. Je me relevais lentement, doucement, pour ne pas surprendre la chose derrière moi.

- Que veux-tu ? je demandais à l'ombre près de moi, jouant avec la lame de mon poignard.

- Que votre bien, mademoiselle Foster. Je suis votre garde de corps, Sandor. répondait l'ombre d'une voix aiguë.

Je sentais le parquet craquer tout près de moi, signe que quelqu'un bougeait.

Je me retournais lentement pour voir la personne qui prétendait être mon garde du corps. J'étais surprise, je ne laissais pas paraître pour autant, de ce qui se tenait devant moi. Une montagne de muscles.

- Je n'ai pas besoin d'un garde du corps. Je m'en tire bien toute seule, merci. je lui répondais en levant la tête pour le regarder dans les yeux.

La créature en face de moi sourait à ma réponse.

- Croyez-moi, vous avez besoin de moi. Et ce n'est pas à vous d'en décider mais au Conseil. remarquait-il d'une voix qui ressemblait à celle d'une sourie. 

Tout n'a pas changéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant