Je venais de rentrer chez moi, épuisée par le voyage de plus d'une journée. Je m'étais couchée dans mon lit et avait attendu que le sommeil ne me vienne. Pourtant, il ne vint pas. A la place, je me remémorais des jours que je venais de passer à ses côtés.
Je me rappelle, la première fois que je l'avais vue, je n'avais vu qu'une fille timide, mais j'ai ensuite réalisé, qu'elle était folle. La première fois qu'elle m'a sourit, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire en retour. La première fois qu'elle ait venue me parler, j'ai réalisé à quel point elle était gentille. La première fois qu'elle a rigolé avec moi, j'ai vu des étoiles danser dans ses yeux et à partir de ce moment, j'ai su, qu'elle allait devenir quelqu'un de spécial pour moi.
Je me rappelle, du premier jour où on a vraiment commencé à parler et rester ensemble. Il était tôt, c'était avant que les cours ne commencent. J'étais assise sur un canapé, mes écouteurs dans mes oreilles et mon téléphone entre les mains. Elle s'était approchée de moi et s'était assise sur le canapé en face de moi, qui se trouvait seulement à quelques centimètres. Elle me regardait. J'avais enlevé mes écouteurs et lui avait sourit.
« Emilie, c'est ça ? » M'avait-elle demandé d'une voix claire.
J'avais répondu que oui et elle avait prit une gorgée du café qu'elle tenait entre ses fines mains. Après ça, on avait commencé à parler, à se rapprocher. Et ça c'était juste fait comme ça, tout seul, au fil des jours.
Je me rappelle, de tous nos moments passés ensemble à s'amuser comme des folles ou alors à nous plaindre à cause de trop de travail ou de fatigue. Et nos aventures, nos moments de panique, nos fous rires, nos moments passés à se taquiner, à créer des histoires les plus bizarres les unes que les autres.
On avait beaucoup de choses en commun, on adorait toutes les deux lire et écrire et c'était formidable. On parlait, sans jamais s'arrêter. On avait toujours des choses à se dire, on avait toujours des questions à se poser. On avait de quoi en apprendre sur l'une comme sur l'autre. On était toutes les deux excitées de connaître une nouvelle personne.
En peu de temps on s'était rapprochées, tellement vite, c'en était hallucinant. C'était comme si un lien invisible et pourtant si puissant s'était créer entre nous deux, c'était comme si il n'y avait plus qu'elle devant moi et que tout le reste du monde avait disparu.
Tous ses sourires, tous ses rires. C'était adorable à voir. C'était magnifique à vivre. Chaque jour était fabuleux. Chaque jour était un plaisir pour moi de me lever, de la voir et de passer du temps avec elle.
Il arrivait aussi, quelques fois, quand on marchait côte à côte, qu'elle s'arrêtait et me regardait avant de dire :
« Je pensais pas être autant attachée à une personne, c'est fou, parce qu'en si peu de temps, tu es devenue une de personnes les plus importantes pour moi »
Ça me faisait ressentir des millions de choses, puisque ce qu'elle décrivait, c'est ce que je pensais d'elle. Et c'était magique de voir à quel point on se comprenait. A quel point notre relation était fusionnée alors que ça ne faisait que quelques jours qu'on se parlait vraiment. Après tout, on venait seulement de se rencontrer.
Je me rappelle, du dernier jour passé avec elle, de l'enveloppe qu'elle a sorti de son sac avant de la prendre dans ses petites mains et de me la donner. Je l'avais ouverte et y avait découvert une multitude de mots, les uns plus doux et sincères que les autres. Son écriture attachée et appliquée, ses petits dessins et son âme étaient imprégnés dans cette carte qu'elle m'avait offerte. Ça m'avait touché au plus profond de mon coeur. Parce que, j'étais la seule a être aussi importante pour elle, j'étais la seule a avoir le droit à voir ses pensées, ses mots, son âme.
Je me rappelle, le moment où je devais partir était l'un des pires.
Après la remise des diplomes, il y avait un monde fou autour de nous mais il ne signifiait rien. Ce n'était que des bourdonnements. Je ne faisais qu'attention à elle. Rien n'était plus important que de rester en sa présence. Je devais absolument la garder encore quelques temps près de moi.
Ce jour là, on s'est fait des millions de câlins. On se serrait trop fort dans nos bras, comme si on avait peur de plus jamais pouvoir se revoir, comme si on avait peur que l'une ou l'autre disparaisse à jamais.
Elle avait commencé à pleurer, à chaudes larmes. Et moi, je la regardais, le coeur à chaque fois un peu plus brisé, ne réalisant pas que dans quelques minutes, quelques secondes, je devais partir; je devais la laisser. Je voulais pleurer à ce moment là, et même si mes yeux s'étaient remplis d'eau salée, je n'ai pas pleuré toutes les larmes de mon corps, comme j'aurais voulu le faire. Je voulais avoir l'air forte devant elle, je voulais qu'elle est une bonne image de moi, au moins une dernière fois.
« Je t'aime » Avait-elle prononcé entre deux reniflements.
J'avait souri tellement fort que j'en avais mal aux joues. Ces mots m'avaient énormément fait plaisir. Parce qu'au fond, ces mots je les attendais depuis bien longtemps. J'avais besoin d'être aimée, et elle était là et elle m'aimait.
« Tu vas me manquer » Je ne cessais de lui répéter.
Elle me regardait avec ses jolis yeux bruns remplis d'étoiles à travers ses lunettes noires. Et mon coeur s'effondrait chaque seconde qui passait. Ça devait de plus en plus dur de me retenir de pleurer. Ça devenait de plus en plus confus. Je n'y comprenais plus rien, je ne le réalisais pas, il ne restait plus de temps. Tout était allé trop vite, bien trop vite. Je voulais en apprendre encore plus sur elle, je voulais rire, je voulais être heureuse.
« Jamais je pourrais t'oublier » Je lui avait soufflé avant de m'en aller.
Le pas lent, je m'était retournée une dernière fois. Je lui ai souris avec un gout amer dans la bouche et je suis partie.
Je me rappelle ce jour là, son t-shirt était jaune. Et je me suis rendue compte à quel point elle resplendissait, elle éblouissait les gens autour d'elle. A quel point, j'étais chanceuse de l'avoir à mes côtés, de l'avoir rencontrée. J'ai réalisé, qu'elle n'était pas une simple amie à mes yeux, pas non plus une soeur ou quelqu'un de ma famille. Elle était plus que ça, elle était importante au point qu'il n'y avait pas de mot pour le décrire.
J, elle avait les cheveux bruns et longs. Elle était belle. Elle venait de l'autre bout du monde. Elle avait un univers entier dans sa tête, elle avait des idées extraordinaires, elle avait une incroyable façon de penser.
J elle brillait, elle illuminait les journées de gens. J, c'était pas qu'un rayon, c'était le soleil tout entier.