Vous êtes là, tous les deux, à vous engueuler à propos de choses complètement ridicules, comme deux gamins.
Et moi je vous regarde, perdue.
Des cris par ci, des cris par là.
Un monte le ton, l'autre encore plus, lui montrant qu'il est plus puissant, qu'il a raison. L'autre riposte encore plus fort, tout monte en crescendo. Le son traverse la pièce, les hurlements ne cessent de remplir le silence, jusqu'à ne devenir plus qu'un affreux vacarme.
Je ne sais pas quoi faire, j'aimerais pouvoir mettre mes mains sur mes oreilles, j'aimerais m'échapper, j'aimerais ne pas pouvoir entendre, ne pas pouvoir voir.
L'autre commence à utiliser les gestes, l'autre repousse, se défend. Et vous continuez, crachant vos maux, vos douleurs intérieures l'un sur l'autre.
Et moi je vous regarde, bouleversée.
Vous croyez chacun avoir raison, mais vous êtes tous les deux en faute, vous avez tort.
Alors, je vous dis d'arrêter, de vous calmer, de ne plus agir comme deux enfants et d'agir comme des adultes, des parents, mes parents.
Mais, vous n'écoutez pas, aveuglés par vos propos absurdes, et vous continuez, sauf que cette fois, vous vous acharnez sur moi.
Personne ne veut admettre ses erreurs, par fierté, frustration. Personne ne s'excuse. L'aboi de vos voix, vos pensées contraires se battent, une fois de plus.
Alors, je me tais.
C'était censé être ma journée, mon moment, mes beaux souvenirs, mais en l'espace de quelques secondes vous avez brisé cet instant qui devait être mémorable.
Vous ne pensez qu'à vous. Vous êtes égoïstes.
Vous ne vous rendez pas compte à quel point ça nous affecte, ça m'affecte.
Vous voir dans cet état, je sais pas exactement pourquoi, mais ça fracture quelque chose en moi. C'est pas parce que j'ai peur que vous vous sépariez, je sais que c'est normal de se disputer dans un couple, mais, ça me donne juste envie de pleurer.
Ce n'était pas comme si c'était une fois ou deux, mais en ce moment c'est tout le temps, pour tout et pour rien.
Un cable débranché, un objet déplacé, vengeance, un parce que tu me l'as fait, je te le fais aussi. Des mentalités ringardes, des conneries.
Des rugissements par ci, des rugissements par là.
Putain,
J'aimerais juste que vous arrêtiez de crier, j'aimerais juste que vous parliez.