La planète éteinte

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Encore une petite nouvelle, plutôt pas mal celle-là. Elle a été écrite par @Gee, un dessinateur de bandes dessinées qui n'hésite pas à livrer de temps en temps un peu de romanesque. Est-ce que c'est pour autant un chef-d'œuvre ? Pas sûr. L'univers m'avait paru assez enfantin quand je l'ai découvert. Et puis, finalement, il s'agit bien d'une œuvre mature, mais avec tout de même quelques penchants un brin trop improbables pour coller parfaitement.


Worldbuilding

Oniria est une planète dédiée aux arts. Malheureusement, en plus de son nom pas des plus originaux, il y a deux ou trois choses qui peuvent être assez désarçonnants pour l'amateur de hard-SF. Ils se consolera en découvrant qu'il y a tout de même une latence de communication. Mais...

Tout d'abord, Oniria est une planète errante. En grand littéraire, je ne vais pas contredire l'auteur sur des affaires de sciences, mais tout de même je ne crois pas qu'il existe des planètes errantes rocheuses. Les planètes errantes sont des soleils qui n'ont pas pu s'embraser sans pour autant entrer en orbite autour d'une étoile comme Jupiter ni devenir une naine brune. Si je ne dis pas de bêtises.

Ensuite, cela implique également qu'il lui faut un astre pour être réchauffée et recevoir la lumière. Pour le réchauffement, il y a nous dit-on une forte activité géothermique. Plausible, mais cela entraînera alors nombre de séismes. Quant à la lumière, il y a l'éclairage artificiel. Du reste, les conséquences sont tout de même réalistes : une forte perte des pigmentation chez les êtres vivants, les villes sont saturées par la pollution lumineuse...

Autre chose : pratiquement tout ce qui est art provient d'Oniria. Les autres planètes n'ont que très peu d'influence par rapport à eux. Même la planète-capitale, Sys, inspire très peu en comparaison : là, la presque-erreur se nicherait plus dans la sociologie : il est plus difficile de tenir les rênes d'une coalition galactique lorsque vous n'avez pas le monopole culturel ? Un dernier défaut enfin : on nous dit qu'il y a quatre milliards des habitants. Et pourtant elle est surpeuplée...

Peut-être parce que les seules zones habitées sont celles qui ne craignent pas les gros séismes !

Merci Farfouille !


Intrigue & personnages

Oniria, donc, un beau jour, "s'éteint". Tous les médias sont bloqués, toutes les sources d'éclairage s'éteignent, les habitants ne donnent plus aucun signe de vie. Une jeune agente est alors chargée dans les plus brefs délais de voir ce qui s'est passé...

Il n'y a qu'un seul couac dans l'intrigue, c'est cette fin un peu trop optimiste, et surtout là encore pas totalement plausible : tous les habitants de la planète ont fait le même choix, il n'y a eu aucun réfractaire. Ce qui n'enlève rien à son originalité...


Style

Disons que le style est bon. Je n'ai vu aucune fioriture. L'auteur évite les mots trop soutenus ou les explications trop ardues pour se brancher sur l'intrigue, ce qui est très positif. Après, je n'ai pas de remarque spéciale à faire.


Conclusion

La planète éteinte est donc une nouvelle tantôt angoissante, tantôt idéaliste, qui forme un bel ensemble mené par une bonne plume. Les purs fans de SF n'apprécieront peut-être pas forcément, mais dans l'ensemble je dirais tout de même que cette nouvelle est bonne. Tout du moins, il s'agit d'une des meilleures que j'ai pu critiquer jusqu'ici.


https://www.wattpad.com/story/109593638-la-planète-éteinte

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