ELPIS (plus postée sur Wattpad)

Partie I: Temps Modernes (2)

"Non, il est hors de question que je laisse ça passer. Vous ne me prévenez même pas alors que vous me confiez la garde d'un enfant ? Mais vous êtes de foutus irresponsables !"

Robert Fripp était en train de s'énerver sur le service de l'Enfance, plus particulièrement sur la standardiste qui lui avait répondu. Celui-ci ne l'avait en effet pas averti qu'il devait adopter du moins jusqu'à nouvel ordre la fille de John Wetton, Carla. Celle-ci était assise sur le côté, attendant patiemment que son nouveau tuteur se calme et ait fini. Si elle était troublée par le changement de foyer, elle ne le montrait cependant pas.

-M. Fripp calmez vous. Nous ne savons pas d'où vient ce dysfonctionnement mais soyez certain que...

-Vous avez intérêt à avoir une bonne excuse !

-Nous vous recontacterons M. Fripp. Au revoir.

La communication se termina là-dessus. Fripp était fou de rage. Il jurait avec véhémence contre le Service de l'Enfance quand soudain une voix le coupa:

-Je vous embête, monsieur Fripp ? Si je vous gêne je peux toujours demander à repartir. Ils ne peuvent pas refuser.

L'intéressé était le souffle coupé. C'étaient là les premières paroles de la jeune fille, et il sentait déjà la situation lui glisser entre les doigts. Néanmoins, il savait qu'il n'avait pas le choix et qu'il devait se reprendre ; ce n'était pas n'importe qui, c'était la fille de son meilleur ami disparu alors sur ce coup là il devait faire un sans-faute. Il prit une longue inspiration et répondit :

-Ne dis pas de bêtises. Je ne pourrais plus regarder mon reflet en face si je ne répondais pas au souhait de ton père. Bien sûr que tu peux rester et que tu ne me gêne pas, c'est juste que...(il hésite) je n'ai pas énormément d'expérience avec les ados. Mais je ferais du mieux que je peux, promis. Allez viens, on va chez moi. C'est largement assez grand pour deux, promis !

Alors qu'il prononce ces mots, il s'aperçoit que Carla le regarde d'un air surpris. Sans trop se poser de question, il décide de l'aider à amener ses affaires dans le véhicule qui les amènera à destination.

_____________________

Un paysage blanc. Pur. Le domaine onirique du sacré. Des nuages à perte de vue du haut de la Tour qui les surplombe. C'est ici que se trouvent deux êtres. L'une est vêtue d'une armure nacrée dotée d'un emblème de panthère doré et d'un kabuto or et argent qu'elle porte ici sous son bras gauche, laissant ses longs cheveux blonds voler au vent ce qui lui donne, avec ses yeux gris très clair et son teint pâle, un air angélique. L'autre est plus simplement doté d'une tunique bleue sombre et d'un plastron couleur platine pourvu d'un lion d'argent. Sur sa tête, un casque nordique pourvu de deux cornes tourbillonnantes. Plus grand, son teint mat, son regard marron sombre et ses cheveux bouclés d'ébène contrastent.

-Tarkus, commença le chevalier blanc. Je crois qu'il est temps pour nous d'interférer avec ces affaires. Le troisième Dies Irae pourrait être venu...

-Arrête avec tes prophéties, coupa sèchement le dénommé Tarkus. Je suis las d'attendre, je dois m'occuper de cela. Avec ou sans toi, Luna.

-Ne te presse pas. Essaie déjà te réfléchir à ce que nous devons chacun faire. Je me propose pour me confronter avec Hadès si besoin. (Une Claymore apparaît dans sa main.) Je pense que Miséricorde s'en chargera très bien. Et toi, que comptes-tu faire ?

-Je vais essayer d'éliminer les fauteurs de troubles et contacter Poséidon pour le rallier à notre cause. (Il sort une Spathe à la lame d'obisdienne de son étui.) Je pense que Memento Mori m'ira parfaitement pour ce genre de travail.

-Bien compris. N'en fais pas trop non plus. Je te laisse partir, nous nous retrouverons la nuit prochaine dans ton domaine onirique. Je vais rester un peu contempler le paysage.

-Eh bien, je te salue.

Celui-ci disparaît tandis que Luna reste sur place, être divin sur sa tour de Babel, à contempler la mer nuageuse qui s'étend sous elle.