Danse

Chapitre 3

Sur un toit terrasse dans Paris, 28 avril, 22h25
Fantine

Nos verres viennent de s'entrechoquer, je fixe Antoine en attendant d'entendre sa première question.
Il me regarde aussi.

-Alors, d'où viens-tu Fantine ?

-Je viens du sud de la France, d'une petite ville sans histoire.

-Très bien. Pourquoi es-tu venue vivre à Paris ?

-Car j'ai eu des opportunités professionnelles intéressantes et que plus rien ne me retenait dans le sud.

-C'est quoi ton métier ?

-Je suis professeur de pôle dance physique.

Antoine eu un sourire appuyé. Il reprit.
-Physique ? C'est à dire pas de talons ni rien ?

-C'est exactement ça, je ne suis pas strip-teaseuse ou je ne sais quoi, j'enseigne des figures qui sont réalisées à partir d'une barre et qui associées entre elles créaient une chorégraphie. Et le but c'est de se faire plaisir et de se muscler.

Antoine avait été attentif à toute mon explication. C'était un combat de tous les jours que de faire comprendre que la pôle dance ne se résume pas à des nanas se trémoussant les fesses à l'air pour plaire à des hommes.
Il se remit à sourire.

-Je vois, c'est ça qui explique ton corps de malade.
Ses yeux avaient parcouru mon corps en même temps qu'il avait dit sa phrase. Je me sentais rougir.

-Sûrement...

Il semblait amusé par ma gêne.

-Bon continuons. Tu es célibataire Fantine ?

-Oui je suis célibataire.

-Depuis longtemps ?

-3 mois.

Tu te diriges vers une pente glissante Antoine arrête toi la tout de suite.

-C'est pour ça que t'es venue à Paris ?

-Peut être.

Mon ton s'était fait plus froid, mon visage avait dû se fermer comme à chaque fois qu'on l'évoquait. Antoine le sentit et tenta de changer de sujet.

-Et t'as fait quoi avant la pôle dance ?
Je me detendis légèrement.

-J'étais éducatrice spécialisée. Mais la passion pour la danse est vite revenue quand j'ai découvert la pôle dance et j'ai eu envie de me consacrer qu'à ça. J'ai bossé dur pendant 2 ans et j'y suis arrivée.

-Stylé, t'as l'air grave courageuse comme meuf et déterminée... Antoine avait l'air hésitant, il leva les yeux vers moi. T'as vraiment l'air d'être une fille bien et t'as tout pour toi, tous les mecs devraient être amoureux de toi...

-Faut croire que non. Je me mis à rire devant la niaiserie de ce qu'il venait de me dire.

Il me regardait les sourcils froncés.

-Pourquoi tu rigoles ?

-C'était quoi cette disquette de l'espace ? Plus cliché tu crèves !J'avais eu du mal à lui dire ça tellement je riais. En vrai c'était un moyen de protection que j'avais adopté pour ne pas perdre la face devant lui.

-C'était pas une disquette ! Même si ça y ressemblais...
Il sourit à son tour avant de faire comme si il était vexé. Il se leva et me tourna le dos, faisant face à la vue sur Paris.  Je me levais à mon tour et me mis derrière lui.