Chapitre 1 : Premier sang

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Le soleil radieux laissa vite sa place à un ciel nuageux et gris. La température était supportable mais elle connaissait bien la chaleur de Los Angeles. Si les mois froids avoisinent les 10°, les mois chauds frisent les 24°, beaucoup trop chaud pour l'eau qu'elle possédait . Elle ne pourrait pas rester là très longtemps.

Mais à ce moment, la météo n'était pas sa principale occupation ; Elle devait trouver de l'équipement et des vivres rapidement ou la mort viendra la prendre. Jessica força l'entrée d'une épicerie et crocheta la porte de l'arrière boutique. Elle y trouva de l'eau en bouteille et des boîtes de conserves encore intactes. Une vraie aubaine. La jeune femme remplit son sac au trois quart de nourriture et d'eau en était consciente que ce n'était pas suffisant. En ressortant, elle barricada la porte et la cacha pour que personne ne viennent piller le reste.

Le premier problème réglé, il lui fallait résoudre le deuxième. Ce n'est pas avec son petit revolver qu'elle va pouvoir faire face à des hommes armés ou tout simplement se défendre correctement. La jeune femme devait trouver des armes et des munitions.

Jessica connaissait une petite armurerie illégale dans le quartier d'Inglewood. Un quartier dangereux avant la Chute, il est devenu suicidaire de s'y rendre après la Chute. Elle avait plusieurs heures de marches avant d'y arriver mais elle ne connaissait pas d'armurerie moins exposée au bouche à oreille et à la célébrité.

Pendant sa marche, des gouttes de pluie tombèrent dans son cou. Les premières depuis plus de six mois. Jessica resta plantée au milieu de la route à profiter de ce moment. Même la pluie était réconfortante après autant de temps restée dans l'obscurité.

Le soleil se couchait sur la grande ville de Californie lorsqu'elle arriva enfin à destination. Il y avait du sang partout et il y régnait une odeur horrible, comme si des centaines de cadavres pourrissant, la bouche pleine de mouches, en un tas gigantesque. Une pensée qui fit frissonner Jessica tant elle était réalisable. Sur la façade d'une des maisons du quartier, on pouvait y lire un message écrit avec du sang : « Enfuyez-vous, tant que vous le pouvez ! ». Ce n'était sûrement rien mais il lui donna un mauvais pressentiment. Le stress lui tenaillait l'estomac.

Jessica s'engagea dans une ruelle étroite et sombre. L'armurerie ne devait plus être très loin. Elle s'arrêta devant un magasin de nouille et força la porte du magasin avec son pied de biche. La jeune femme souleva le long tapis central et découvrit une trappe au centre de la pièce. Elle crocheta le cadenas qui la ferma et descendit dans cette cave.

Rien n'aurait pu la préparer à ce qu'elle allait voir. Des armes partout : dans des caisses, sur les murs et sur le sol. Du calibre .50, des RPG, des grenades, des fusils d'assaut, des fusils de combat, il y en avait pour tous les goûts.

Son regarde se posa sur un Intervention, un fusil de précision de chez CheyTac et un fusil à pompe plutôt banal. Elle prit le plus de cartouches de calibre .12, de .357 magnum et de .408 CheyTac. Elle chargea minutieusement chacune des armes avant de fixer le fusil de précision dans son dos, son revolver dans sa botte et le fusil à pompe dans ses mains.

Elle en ressortit armée jusqu'aux dents, prête à affronter l'hostilité du monde extérieur. La puanteur d'Inglewood agressa une nouvelle fois ses narines. Dans la ruelle, son instinct lui hurla de ne plus bouger de ne plus faire un seul pas, mais aussi de s'enfuir le plus vite possible de cet endroit. Quelque chose n'allait pas. Elle le sentait ;

La jeune femme décida de ne pas faire confiance à son instinct et continua sa marche, le doigt sur la gâchette. Elle longeait les murs, méfiante. Malheureusement, sa petite méfiance ne suffit pas. Alors qu'elle ouvrit la porte d'une maison qui avait l'air plus ou moins correcte, elle évita de peu le monstrueux poing sortit de nulle part mais pas le coup de genoux. Il frappa de plein fouet le ventre de Jessica qui se plia en deux sous la douleur. Elle leva la tête et vit un homme mûr, plus ou moins la cinquantaine, un couteau à la main.

Son ventre se noua pendant que son esprit était envahit par une panique qui la tétanisait Elle savait que c'était son dernier jour. Elle allait mourir dans cette maison. Son esprit lui disait que c'était le bout du chemin.

L'homme la désarma et lui donna un coup de pied et qui la renversa sur le dos, sur le parquet sale de la maison. A se moment précis, son instinct prit le dessus et il lui ordonna de survivre par tous les moyens inimaginables. Son adversaire se rapprocha d'elle, assis, les jambes de part et d'autre d'elle. Il prit le couteau à deux mains, lame vers la bas, et arma ses bars au dessus de sa tête.

Soudainement, il essaya de planter son couteau dans la tête de la jeune femme qui esquiva de justesse. Avec son bras droit, elle sortit son revolver de sa botte et bloqua la deuxième attaque avec son bras gauche. L'homme mettait tout son poids dans ses bras, faisant plier la maigre défense de Jessica. La pointe du couteau de cuisine se rapprochait dangereusement de son visage, menaçant de la tuer à tout moment. La jeune femme appuya brutalement le canon de son arme sur la cou de son agresseur et appuya sur la détente.

La détonation fit vriller ses tympans et le sang du quinquagénaire lui éclaboussa le visage et le cadavre de son adversaire retomba sur elle. Le couteau lui entailla profondément la joue gauche. Jessica fit glisser le cadavre à côté d'elle et se releva, le souffle coupé. Elle lâcha son arme et posa ses mains sur ses genoux, toute tremblante.

Elle venait de tuer pour la première fois.

Sans prévenir, la jeune femme rendit tout le contenu de son estomac, c'est-à-dire pas grand-chose. La bile recouvrit le corps sans vie de son agresseur.

Une heure plus tard, Jessica décida de reprendre ses affaire et de visiter la maison. Tout avait l'air d'un film d'horreur. Dans son frigo, des membres découpés et du sang partout. Une seconde fois, elle vomit. Elle voulait juste partir de cet enfer le plus vite possible, s'en aller sans jamais jeter un œil en arrière.

Elle sortit le plus rapidement qu'elle pu. Une fois dehors, elle tremblait encore. Elle sortit son paquet de cigarette et fuma en s'en allant le plus loin possible de cet endroit horrible.

Fusil à pompe dans une main, cigarette dans l'autre, Jessica se mit en quête d'un véhicule dans cette immense ville. Mais malgré la taille de Los Angeles, sa tâche sera plus difficile que ce qu'elle pensait.

La ChuteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant