Chapitre 10 : Un Loup dans la bergerie

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Ethan écoutait à une porte. Il entendait les rires graves d'hommes et le bruit sec des claques qu'ils infligeaient à leur prisonnier. Sans attendre une seule seconde, l'homme donna un grand coup de pied dans la porte qui s'ouvrit violemment. Sans un seul remord, il abat les quatre soldats qui torturaient la jeune blonde attachée à la chaise. Ses cheveux tachés de sang cachaient son visage.

Ethan se précipita à ses pieds, écarta les cheveux et regarda attentivement son visage tuméfié, espérant retrouver les traits de sa bien aimée. Il regarda la fille inconsciente pendant plusieurs minutes mais il ne reconnût rien d'elle. Ce n'était pas Mary. Il récupéra un couteau de combat sur le corps sans vie d'un soldat et détacha la prisonnière. Ethan ouvrit les sacs noirs de ces soldats. Il trouva deux combinaisons noires, des munitions et deux paires de lunettes à vision nocturne. Il ne savait pas trop s'il devait les prendre. Après tout, à quoi ça pourrait lui servir ?

Il regarda le ciel par l'unique fenêtre de la pièce. Le soleil l'avait quitté pour la lune depuis pas mal de temps. C'est choses pourraient lui être utiles tous comptes faits. Il enfila la combinaison noire, les bottes en nano fibres, les gants qui stabilisaient tout ce qu'il avait dans les mains. Au fond du sac, il y avait un karambit, un pistolet équipé d'un silencieux et une corde à piano.

C'était un équipement de pro. Tout était parfaitement équilibré, léger et compact. Il avait l'impression que ce matériel était fait pour lui. Soudain, une violente explosion se fit entendre, et les lumières s'éteignirent rapidement, plongeant le bâtiment dans les ténèbres. C'était le moment ou jamais. Il allait pouvoir la retrouver.

Avec ses lunettes, il voyait tout ce qu'il se passait comme en plein jour. Ce fut un vrai bain de sang. Ethan étrangla, égorgea, noya, abattit chaque personne qui ne savait où se trouvait sa bien-aimée. Cette nuit-là, il tua plus d'hommes que n'importe qui en une vie. Il ne restait plus un seul soldat debout.

Lorsqu'il ouvrit la dernière pièce du bâtiment, il crût qu'il ne la retrouverait jamais, qu'ils l'avaient déjà exécutée, qu'il ne restait plus d'espoir. Et pourtant, lorsqu'il ouvrit cette dernière porte, il trouva Mary, le visage et les cheveux ensanglantés, couchée sur le béton froid, sanglotant.

Ethan se précipita auprès d'elle et la regarda droit dans les yeux. La peine immense que l'on pouvait lire dans ses yeux changea en joie immense en un instant. Ils s'embrassèrent longuement, profitant de cet instant de joie en pleine guerre. Très vite, la réalité le revint en plein visage. Ils devaient s'enfuir de cet enfer et au plus vite.

C'était une question de vie ou mort.

- Tu peux courir ?

- Je crois...

- On va devoir s'échapper d'ici le plus vite possible.

- Et Jessica ? On ne peut pas l'abandonner !

- Elle est morte, Mary. Tout un bâtiment s'est écroulé sur elle...

- Ce n'est pas possible. Je sens qu'elle est toujours vivante !

- Mary, ce n'est pas une question ! Si elle est toujours vivante, ces soldats l'ont eu et elle va se faire exécuter d'une seconde à l'autre. Elle n'a aucune chance de survivre. Toi, tu en as une, alors je refuse que tu la gâche pour une fille déjà morte !

- Je peux te demander pourquoi ?

- PARCE QUE JE T'AIME !, hurla-t-il.

Mary le regarda, surprise. Elle le savait déjà par ses gestes, ses réactions...mais il ne l'avait jamais dit. Il avait toujours gardé ses sentiments pour lui. Il avait toujours essayé de rester le plus impassible possible. Mais aujourd'hui, dans cet immense enfer parcourut de toute part par la mort, il lui avait enfin avoué, le regard plein de désespoir.

La ChuteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant