Chapitre V - Balais à vendre

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La nuit commençait seulement à tomber quand Drago Malefoy pénétra dans les locaux de la Gazette du Sorcier. Aussitôt, tous les regards se posèrent sur lui et un profond silence enveloppa le bâtiment.

A cette heure tardive, il n'y avait plus grand monde, mais assez pour que son arrivée fasse des émules. Sans un regard pour personne, il monta le grand escalier et s'arrêta au troisième étage. Il traversa plusieurs couloirs et s'arrêta devant la dernière porte, où étaient disposées deux lettres d'or : M.R.

Il ouvrit la porte à la volée, ne prenant même pas soin de toquer et la claqua si fort que les fenêtres tremblèrent.

Au bureau, une jeune femme était assise. Elle était grande, brune, élancée. Tout à fait du type de Drago Malefoy. Elle sursauta violemment quand il rentra, et son visage se décomposa.

Il s'approcha d'elle d'un pas vif et elle voulut s'éloigner mais il fut plus rapide qu'elle et en quelques secondes, il l'avait saisie par le col de son chemisier, levée de sa chaise et plaquée contre le mur.

Son visage exprimait une telle rage qu'elle avala difficilement sa salive.

- Ecoute moi bien, petite pétasse, cracha-t-il, ses yeux plus gris qu'à l'accoutumée. Je ne sais pas ce qui t'est passé par la tête pour croire que tu pouvais écrire ce genre de conneries. Alors laisse-moi te dire une bonne chose : si tu parles encore de mon fils dans le torchon que vous osez appeler journal, je te tue. Si tu oses encore mettre une photo de mon fils dans un article, je te tue. Si tu ne fais ne serait-ce qu'évoquer l'existence de mon fils, je te tue. Et alors, tu auras une bonne raison de me traiter d'assassin. Alors écoute-moi bien : ce que tu vas faire, c'est publier un démenti et des excuses, ou je te détruis socialement. Plus aucun journal ne voudra de toi, pas même Le Chicaneur, et c'est dire. Que tu m'attaques, ça m'ait égal mais t'en prendre à mon fils, c'est une très mauvaise idée.

Il la relâcha, alors que son visage commençait à devenir un peu trop blanc pour que ce soit naturel. Elle prit une grande inspiration et se massa la gorge, où une marque rougeâtre commençait à apparaître.

- Je veux un démenti dans l'édition de demain matin, ordonna-t-il sans s'émouvoir de l'état de la journaliste.

Et il tourna les talons, claquant la porte derrière lui avec une telle force que la vitre craquela doucement.

Il fulminait. Il ne pouvait pas rentrer immédiatement à Poudlard, parce qu'il était trop énervé pour transplaner, parce qu'il avait besoin de se changer les idées. Il poussa un grognement de rage et envoya son pied valser dans une poubelle qui trainait là.

Puis, il marcha dans les rues de Londres jusqu'à l'appartement le plus proche. C'était celui de Théodore. Son ami lui ouvrit immédiatement et grimaça en voyant la rage qui déformait ses traits.

- Je ne sais pas comment j'ai pu me retenir, s'exclama-t-il aussitôt qu'il fut entré. J'ai vraiment cru que j'allais la tuer !

- De qui tu parles ? demanda Théodore en ramassant la veste que Drago venait de jeter par terre.

- Mary Rilleberge, la journaliste ! Non mais tu as lu l'article qu'elle a écrit ? Elle a osé dire que j'avais tué Astoria pour n'avoir Scorpius que pour moi ! Comment peuvent-ils engager des incompétents pareils ?

Son ami s'approcha de lui et posa une main sur son épaule, si bien que Drago finit par se calmer doucement.

- Et qui est cette Mary Rilleberge ? s'enquit Théodore quand il vit qu'il s'était calmé.

- Une fille avec qui j'ai couché une fois, cracha Drago. Elle n'a pas apprécié quand je lui ai dit que j'étais marié et qu'il ne pouvait rien avoir d'autre entre nous que du sexe... Elle m'a promis qu'elle me ferait payer mon attitude avec les femmes ! Pétasse, murmura-t-il en ses dents. Qu'elle s'en prenne à moi, je m'en fous ! Mais à Scorpius, je... Raaaah !

Alea Jacta Est Où les histoires vivent. Découvrez maintenant