Alea Jacta Est

Chapitre VI - Club de duel

Drago s'étira de tout son long, surpris de n'être pas réveillé par la boule d'énergie qui lui servait de fils. Il sourit, savourant un réveil en douceur comme il n'en avait plus eu depuis longtemps.

Depuis son arrivée à Poudlard, c'était tous les matins la même rengaine : Scorpius venait lui sauter dessus pour l'éveiller – et sa technique était sans faille.

Cela faisait maintenant trois semaines que la rentrée était passée et il constatait avec bonheur que son fils se sentait déjà chez lui dans le château. Les elfes qui s'occupaient de lui étaient particulièrement efficaces et le petit garçon ne cessait de les bercer de louanges.

Drago se leva d'un pas lent et alla préparer le petit déjeuner. C'était sans aucun doute son moment préféré de la journée. Comme il enseignait, il le voyait finalement assez peu, alors le petit déjeuner qu'ils partageaient ensemble avait pris des allures de réunions familiales pour lui, quoiqu'en présence de Scorpius, c'était forcément plus joyeux que les repas de famille avec ses parents.

Il commençait à se demander où était passé son fils. Ce n'était pas dans ses habitudes de rester au lit. Il posa donc son plateau et se dirigea vers sa chambre, qu'il trouva avec horreur complètement vide.

- Scorpius ? appela-t-il.

Mais seul le silence lui répondit. Son sang ne fit qu'un tour. Où était son fils ? Il ne pouvait pas avoir disparu. Il sentit son rythme cardiaque augmenter ostensiblement. Il savait que certains anciens Mangemorts lui en voulaient du fait de son rapprochement avec Potter, mais ils n'oseraient pas toucher à son fils.

Il s'était habillé en quatrième vitesse et s'apprêtait à partir à la recherche de la chair de sa chair, quand on toqua à sa porte.

Les cheveux dans tous les sens, sa chemise à moitié boutonnée, il ouvrit la porte à la volée... et poussa un soupir de soulagement. Il était devant lui, vivant, entier, dans les bras de Granger.

- Mais où étais-tu ? ne put-il s'empêcher de crier.

Scorpius lui adressa un large sourire, ne semblant pas comprendre la colère de son père.

- Je suis venu voir Hermione chez elle, expliqua le petit. Pour une fois, je voulais te laisser dormir, j'ai cru que ça te ferait plaisir de dormir un peu ! Et c'est l'anniversaire d'Hermione aujourd'hui alors je voulais la voir !

- Et tu n'aurais pas pu me prévenir ? hurla Drago, fou de rage désormais. Est-ce que tu réalises à quel point j'ai pu m'inquiéter ?

Progressivement, les yeux de Scorpius se remplirent de larmes et il lui lança un regard triste, avant d'enfouir son visage dans le cou d'Hermione et de sangloter doucement. Aussitôt, Drago se décrispa et il fit un pas en avant pour lui frotter le dos.

- Non ! gronda Scorpius, pleurnichant toujours. T'es méchant, laisse-moi tranquille !

- Mon ange, murmura Drago d'une voix si douce qu'Hermione en frissonna, je suis vraiment désolé. Je ne voulais pas te faire de la peine, mais j'ai eu très peur. J'ai cru que tu avais disparu, et tu sais que je ne saurais pas quoi faire si tu n'étais plus là.

- Mais moi je voulais juste dire bon anniversaire.

- Oui, mais tu aurais du me prévenir avant.

Finalement, le petit hocha la tête et tendit les bras vers son père, qui l'accueillit contre lui avec une tendresse infinie.

Hermione, qui avait assisté à la scène en spectatrice, se remémorait ses journées à pleurer dans les toilettes de Mimi Geignarde, lors de leurs études, parce qu'il l'avait insultée. Elle voyait encore la haine dans ses yeux, quand il lui crachait les mots « Sang-de-Bourbe » au visage. Elle se souvenait de ses airs impénétrables, de son visage impassible en toute occasion, de la façon dont il regardait les autres, se sentant supérieur à tous.