Chapitre VIII - Étude des moldus

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Hermione hésitait, elle devait l'avouer. Plantée devant la porte des appartements Malefoy, elle demeurait immobile, les yeux rivés sur la porte, comme si elle allait s'ouvrir d'une minute à l'autre.

Le mois d'octobre avait succédé à septembre tout naturellement, et un froid automnal s'était progressivement installé. Elle avait fini par se réconcilier avec Drago. Plus ou moins. Leurs relations demeuraient la plupart du temps houleuses, mais leurs disputes devenaient futiles et n'avaient lieu que pour la forme. Sur le fond, il n'y avait que du vide. En réalité, ils se disputaient plus par habitude que par haine. Le reste du temps, un respect, mué par un accord tacite, s'était installé entre eux et les contentait quand ils voulaient échapper à ses gamineries.

En outre, leurs groupes d'amis avaient pris l'étrange habitude de se retrouver désormais les samedis soirs aux Trois Balais. Une sorte de routine s'était établie. Ils passaient l'après-midi à des tables séparées, tout comme le début de soirée, puis, l'alcool et l'ambiance conviviale aidant, ils finissaient généralement par rapprocher leurs tables.

En réalité, ce rapprochement était du au fait qu'elle s'entendait finalement bien avec Pansy Parkinson et Blaise Zabini. A côté de cela, cela faisait maintenant plusieurs années que Drago et Harry se parlaient sans animosité, et Ron et Théodore semblaient s'être trouvés un point commun : leur penchant pour les blondes et le Quidditch.

Finalement, tout le monde y trouvait son compte et, bien que le groupe qu'ils formaient tous était plutôt hors de commun, elle devait admettre qu'ils passaient d'excellentes soirées, tous ensemble, quand personne ne venait les gâcher en parlant de la guerre, de la supériorité d'une maison sur l'autre ou que Cormac ne débarquait pour lui faire une crise de jalousie parce qu'elle était encore, selon ses propres dires, avec ses abrutis d'amis.

Elle soupira à cette pensée. Elle savait que Cormac n'aimait pas beaucoup Harry et Ron, et elle détestait cela, mais elle l'aimait vraiment, du moins elle essayait de s'en convaincre et pour le moment, sa méthode fonctionnait.

D'autant plus qu'elle connaissait les bons côtés de son petit ami, ceux qu'il s'évertuait à cacher devant les autres. Il était tendre et affectueux, quand il le voulait. Il avait de l'esprit, un sens certain de la répartie et une passion, comme elle, pour l'histoire de Poudlard. Tout ce qu'elle cherchait chez un homme, en somme.

Elle sortit de ses pensées, se rappelant qu'elle était toujours immobile face à la porte des Malefoy, n'osant pas frapper. Il était presque quatorze heures et il faisait assez froid, dans les couloirs du château, si bien qu'elle se décida enfin à frapper, sachant qu'un feu de bois brûlait sans doute dans la cheminée du salon.

Il lui fallut attendre quelques instants, mais la porte s'ouvrit finalement sur un elfe de maison. Il portait un t-shirt qui le recouvrait jusqu'à ses chevilles, d'un vert sombre qui lui indiqua qu'il avait appartenu à Malefoy. Ce qui la surprit fut qu'il était parfaitement propre, mais elle savait désormais que Scorpius aimait les elfes autant qu'elle, et qu'il avait donc du insister auprès de son père pour que Mimon soit traité correctement. Et comme Drago ne lui refusait jamais rien...

L'elfe hocha la tête en sa direction, la saluant d'une voix étonnamment grave et lui fit un signe de tête pour qu'elle le suive.

Dans le salon, Drago et Scorpius étaient assis devant la table basse, le fils sur les genoux de son père, et semblaient plongés dans un travail, à en juger par leurs expressions concentrées. Ils se tenaient devant un cahier, mais elle ne parvint pas à lire ce qu'il y était écrit de là où elle était.

L'elfe s'éclaircit la gorge et, dans un même mouvement, le père et le fils relevèrent la tête vers l'intruse. Aussitôt, le petit sauta des genoux de Drago pour se précipiter vers elle et plaquer un bisou naturel sur sa joue. Drago se contenta pour sa part d'un bref signe de tête, avant de lui saisir la manche pour l'asseoir à côté d'eux.

Alea Jacta Est Où les histoires vivent. Découvrez maintenant