Chapitre 4

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Elle n'a même pas laissé son numéro. J'aurais bien aimé la remercier de m'avoir ramené et préparer ce déjeuner. Il n'y a que cette lettre. Sa calligraphie, et ce parfum.

Un petit moment de "joie", mais je retombe très vite dans cette histoire de boulot. Bientôt je n'aurais plus assez pour payer mes factures. Les problèmes arrivent et je ne peux rien faire pour les rayer. Il ne me reste qu'un seul espoir de travailler donc je stresse beaucoup plus que la première fois depuis que j'attends. D'une part j'ai très envie qu'il m'appelle, mais, d'une autre non. Il faut limiter les douleurs et frustrations. Pfff... Il est 14h. Je vais aller marcher. Je prends mon kit et le branche à mon téléphone. Volume au nouveau minimum, je crois que les décès les plus cons étaient ceux causés par un volume trop élevé. Perdre sa vie comme ça c'est... triste. Paix à leurs âmes.

Comme à mes habitudes, mes balades me mènent toujours chez Julien. Il y a pleins de dossiers sur son bureau et il a le nez plongé dans l'un d'eux.

-what's up guy? C'est quoi tout ces papers?

-Arrête de mélanger anglais et français. C'est affreux venant de toi.

-Je suis choqué la.

-Et moi dont?

On rit de nos bêtises et je m'asseois sur la chaise en face de son bureau.

-Alors?

-Ce sont les dossiers de candidatures pour le poste de cuisinière.

-Ah ouais...!

-Beh dis donc! T'a du taf frère.

-Sa me va. Au moin j'aurais la diversité que je cherche et y aura plus de clients.

-Ouais...

Un silence s'installe. Julien replonge dans ses papiers alors que je sors mon téléphone de ma poche pour profiter de son wi-fi. Il ferme le dossier qu'il avait et en prend un autre, il lève soudainement la tête sur moi.

-T'a appri la bagarre d'hier au Strauss?

-Non. Il s'est passé quoi?

-Il semble que des gars bourrés aient déclenchés une bagarre et sa a mal tourné. L'un des récidivistes a reçu un taisson de bouteille et à perdu beaucoup de sang. Ils ont tous été attrapé et sont en garde à vue.

-Wow!

-Ouais comme tu dis. Sa fait un bay quand même depuis la dernière bagarre.

Non non. Je veux dire, wow putain j'ai échappé à sa. Si mes souvenirs sont bons, c'est la bas que j'étais.

-Le Strauss est à la 12ème près de chez moi?

-T'es con toi. On y a déjà bu. Bien sûr, c'est le seul bar dans les environs. Qu'est ce qu'il y a?

-Putain! Jul j'y étais hier!

-Quoi? Mais... t'a eu une veine! Où t'es partis plus tôt?

-Aucune idée. Si j'te raconte ce dont j'me souviens tu ne me croira pas.

-Vas y dis! T'es un putain de chanceux.

Je lui raconte ce dont je me souviens. Être entré dans le bar, avoir bu longtemps en campagnie d'inconnus, le fait d'avoir été tiré par quelqu'un dont je ne me souviens le visage puis le fait de m'être réveillé avec le petit déjeuner et surtout, la lettre.

-T'a un ange guardien?

-T'es con.

-Askip ils existent hein

-T'arrête la oh??

Il se met à rire. Il sait que je suis du style "athée" comme on nous appelle. Ce que je ne vois pas, je n'y crois pas, limite sa me faire peur.

-Elle n'a rien laissé comme piste? Étrange.

-Elle voulait peut-être juste m'aider.

-Ouais. Peut-être elle veut même pas que tu la retrouve.

-Ouais mais quand même. Elle m'a presque sauvé la vie. Me connaissant, devant une bagarre générale, je m'y serais joint et

-Aurais été en prison et cette heure.

-Exacte. Sa aurait deux fois plus salit mon image et si Paolo avait même songé à m'appeler.... t'imagine?

-Putain Einstein! T'a un ange guardien.

-Bon j'me tire.

-Yo! Sa va j'rigole.

Je fais mine de me lever, il me retiens et je l'aide avec ses dossiers. A 16h il nous fait venir de la nourriture. Ah... les avantages, j'en ai un large sourire. Une heure plus tard quelqu'un toque à la porte.

-Mr, excusez moi, il y a une retardataire pour le dépôt de dossiers. Je lui ai dit que c'est terminé depuis hier mais elle insiste et fait beaucoup de bruit.

-Ok Charles. J'arrive tout de suite.

Le dénommé Charles s'en va et referme la porte.

-Hâte de voire qui est cette courageuse.

On se marre et il descend.
Je reste avec sa paperasse et trie. Tous ceux qui sont similaires d'un côté, tous ceux qui sont de la région d'un côté et ceux qui viennent d'ailleurs d'un autre. Julien revient juste quand je finis.

-Quel caractère celle la

-Ah?

-Je l'engage direct!

-Ah!

-Si tu veux faire l'alphabet c'est pas ici.

- Ô...kay

Julien me fixe avant de s'asseoir lentement et de monter un sourcil. Moi-même je sais pas pourquoi je fais sa. Puis sa par en éclat de rire. Qu'est ce qu'on est con parfois.

-Bon! Je vais te laisser.

-Ouais frère. Comment t'a classé la?

-Les plus probables se sont les dossiers du milieu.

-Ok. Je vais mettre cette fille en haut de la pile.

-Où est sont dossier?

-Ce bout de papier.

-Ya quoi dedans?

-Son nom, son numéro, ses aptitudes et connaissances culinaires.

-Alors les autres se sont cassé le cul à acheter des dossiers colorés, rédiger droit sur une feuille blanche et elle...

-Elle quoi? Tu t'en allais pas toi?

-Tu me chasse? Ok ok, j'le prends bien.

-T'es bête. A plus gar!

-Ouais.

Je quitte le restaurant et rentre. Il est 19h. J'arrive à la maison rapidement. Qu'est ce que je vais bien pouvoir manger ce soir? Pas des spaghettis sa devient fatiguant. Je vais commander des pizzas. Oui, Des. Rien que pour moi. Je prends mon téléphone et commence à composer le numéro d'une pizzeria quand mon fixe sonne.

-Allô?

-Mr Paolo Vité à l'appareil.

L'accent italien, Paolo le grand m'appelle en personne.

Signé: l'inconnue POù les histoires vivent. Découvrez maintenant