Signé: l'inconnue P

Chapitre 5

-Allô. Bonsoir Mr Vité.

-Est ce Mr Chest? Jean Chest?

-Oui, lui même.

-Votre dossier me parvient à peine. J'aime ce que je lis.

-J'en... suis rav... ravie monsieur.

-Parler comme un homme voyons!

-Bien sûr!  J'veux dire, oui. C'est un extrême honneur que vous m'appelliez personnellement.

-Ah? Fort bien. Passez demain à l'entreprise et dîtes venir de ma part. Bonne soirée Mr Chest.

-À vous aussi Mr Vité.

Il raccroche. Bordel! Putain! Merde! Tout mais! J'y crois pas. Il... je.. appelle... Je.... wow! Je vais avoir une bonne nuit ce soir ouais! Toujours dans ma grande euphorie, je commande mes deux pizzas et appel Julien tout de suite après.

Je mange mes pizzas, en essayant de bien mâcher tellement je suis heureux. La deuxième pizza et le reste de la première je les met au frigidaire. Je bois de l'eau, me brosse les dents et vais dans mon lit. J'suis comme un gosse qui attend la rentrée, j'ai pas sommeil mais me force, je dois avoir une belle gueule demain.

06h. Réveil. J'y pense à peine mais, il ne m'a pas dit à quelle heure je dois y aller. J'ai pas envie d'aller l'attendre comme un con. Julien a dit "des gens au dessus de moi que je dois respecter "... Je dois commencer à changer mes habitudes.

Pour la première fois de ma vie depuis bien bien longtemps je porte un costume. Il est 8h00 lorsque je suis devant la porte vitrée et coulissante de chez Paolo Vité. Je souffle comme pour me donner du courage et entre. Je précise à la réceptionniste que je viens de la part de Paolo et elle me dit qu'il m'attendait. Elle me dirige vers son bureau. Sa sent toujours bon le bois travaillé comme dans mes souvenirs.

On arrive devant une porte en bois vernis. Elle me laisse au soin de la secrétaire, qui elle, m'annonce. Après un court instant elle me demande d'y aller.
Que ma bouche ne flanche pas pitié.

-Bonjour Mr Vité, enchanté de vous rencontrer.

-De même. Asseyez vous Mr Chest.

-Merci.

-Bon. J'ai vu votre dossier hier comme je vous l'ai dit. Il y a de bonnes choses à l'intérieur. Vous avez un très bon cv et beaucoup d'expérience. Par contre au vu de toutes les entreprises citées j'ai l'impression que vous avez eu plusieurs soucis. J'ai ouïe dire pleins d'histoires,  mais, je préfère la version initiale, la vôtre. Je vous écoute.

- Tout d'abord merci de me laisser l'opportunité de m'expliquer. La raison pour laquelle j'ai été viré de chacune de ses entreprises est que je suis véridique. Je dis ce que je pense et surtout quand sa ne va pas. Sa dérange et ils se voyent obligés de m'éjecter parceque je gêne à leur commerce.

-Hum... d'accord.

Il ne dit plus rien et garde les doigts joints. J'espère ne rien avoir dit de travers. J'ai peur, j'espère que ma réputation ne va pas le freiner. Le silence est tellement lourd que j'entends presque mon coeur battre.

-J'ai besoin de personne comme vous autour de moi. Voir, à côté de moi.

Ma bouche s'ouvre en grand mais rien ne sort.

-Nous avons effectivement besoin d'un comptable et vous allez commencer par la dès la semaine prochaine.

-Heu...Je. Me.. merci monsieur. Merci beaucoup.

- À la semaine prochaine. Dès 7h, soyez ponctuel.

-Bien sûr. Au revoir Mr Vité.

Me voilà hors de la grande bâtisse, le sourire aux lèvres comme un con. Je suis le plus heureux des hommes à cet instant. Comme à mes habitudes je cours littéralement au restaurant de Julien. J'arrive un peu essoufflé,  tout le monde me regarde mais je m'en fou. J'arrive à son bureau et il est là. Il est avec une jeune fille, je crois que ses entretiens ont commencé. Ils se retournent sur moi.

-Julien j'ai été pri!

-Chez Paolo!? Quand? Comment? Sa s'est passé comment?

- Je ne sais même pas par où commencer.

-Laisse moi finir avec la demoiselle ensuite tu reviens. Attends moi au couloir.

-Ok.

Je sors de la pièce. Je suis tout transpirant et les autres prétendantes au poste de cuisinière me regarde. Bref... Je le met sur le compte de ma bogossité.

Une bonne trentaine de minutes plus tard, il me fait passer devant les autres. Elles boudent mais bon, j'ai le privilège mesdames.

-Raconte moi tout dans les moindre détaille.

-Alors! Hier quand je suis rentré Paolo m'a appelé en personne pour me dire qu'il venait de voir mon dossier et qu'il voudrait me voir aujourd'hui. J'y suis allé. Il m'a dit que mon dossier lui plaisait mais qu'il y avait beaucoup trop d'entreprises dans mon cv et par intermittence il a entendu pleins d'histoires sur moi. Il m'a  demande ma version et je lui ai raconté. Il m'a clairement dit qu'il a besoin de gens comme moi avec lui et que je commence la semaine prochaine.

-Wow mec! Je suis content pour toi! Je suis même fière mec.

-Putain...

-Respire frangin.

-Quand je finis toi et moi au restaurant québécois de la 32ème.

- Avec plaisir!

Je m'apprête à me lever mais un papier attire mon attention. Plutôt une calligraphie.

-Montre moi cette feuille.

-C'est le cv "trafiqué" de la coriace d'hier. Je l'ai appelé pour lui donner ses horaires.

Je regarde la calligraphie attentivement. Je la reconnais. C'est la calligraphie de cette fille.

-Julien c'est sa calligraphie.

-Hein? Qui?

-La fille qui m'a aidé au bar. Donne moi son numéro s'il te plaît.

-J'peux pas frangin. J'ai un code de confidentialité depuis l'affaire de Gérard tu le sais. Elle l'a signé et je dois le respecter.

-Ouais mais... fais une exception s'il te plaît. Je veux la remercier

-Tu sais que cette hisoire nous a tous affecté. Je ne peux rien faire Jean, désolé.

-Je comprends mais, on se connaît toi et moi. Tu sais que je serais incapable de faire ce genre de saleté.

-Je ne pensais pas non plus de Gérard forcerait cette fille à faire un plan à trois pourtant je lui fesait extrêmement confiance. Je te compare pas à lui Jean mais, non je ne peux rien te dire. Désolé.