Un matin froid d'hiver, depuis ma fenêtre j'observe la neige tomber en silence. Le Soleil s'est levé, il doit être tard. Je crois avoir entendue quelqu'un monter les marches ma porte s'ouvre lentement. Je fais mine de m'être endormie à cette place, quelques grincements de parquet et il me prend dans ses bras. Mon corps est vite réchauffé par le sien. Ce matin, il ne me remet pas dans mon lit, on passe la porte qu'il avait laissée entre-ouverte. Il marche sur la moquette sans faire un seul bruit, d'un mouvement de pas régulier il rejoint l'escalier et je m'agrippe à lui par réflexe. Une fois en bas, une odeur sucrée atteint mes narines et je souris instinctivement. On passe une seconde porte et il me dépose dans un grand fauteuil moelleux. Sa chaleur quitte mon corps faible, je l'entend au loin attraper une couverture qu'il vient ensuite déposer sur moi.
Je croyais que j'avais réussie à sortir de ma prison mais je me réveille encore une fois dans cette pièce grise et froide ou je suis enfermée depuis un mois. De l'air passe sous la porte et me fait frissonner. Je suis juste vêtue de quelques vêtements délavés. Un grésillement me fait sursauté et des pas de bottes résonnent dans le couloir vide. Mon cœur panique lorsque l'ombre du garde s'arrête devant ma porte. Je me précipite dans le coin le plus sombre de cette minuscule salle. C'est peut-être enfin le jour ou je vais pouvoir m'échapper de cette prison. Le tissu de sa veste se frouasse lorsqu'il cherche quelque chose dans ses poches. J'attrape une pierre à mes pieds, on ne sait jamais. La porte coulisse lentement, le couloir est noir, seule une main m'est visible. Elle est si grande qu'elle pourrait me briser. Ensuite un pied lourd fait trembler les murs de béton. Sans un bruit je déplace mon bras de façon à pouvoir lancer ma pierre. C'est ma seule chance... A l'instant ou elle quitte mes doigts, je saute entre ses jambes le seul endroit ou j'avais la place de passer. J'ai juste réussie à passer un bras derrière lui qu'il m'attrape par la taille. Je cris de toutes mes forces en frappant son dos avec mes poings serrés. Je ne peux pas voir son visage, je veux juste m'échapper d'ici. Apres quelques minutes je suis à bout de souffle tandis qu'il n'a pas bougé. Il me soulève de son épaule et me colle contre lui, je semble minuscule dans cette position. Dans un mouvement de recul sa main passe près de mon visage et mes yeux se ferment instinctivement. Pendant une demi seconde, je me souviens de ce rêve si merveilleux...