Une envie d'écrire me prend à nouveau. Étrangement cette idée ne me déplaît pas autant que ça. Mettre des mots sur ses pensées récurrentes, sur des sensations passagères. Je veux dire ce que je ressens, pour me vider la tête des choses qui la ralentissent. Je veux me réveiller de ce rêve improductif où un succès coupe toute envie de progrès. Je ne suis plus combattante, je l'ai été mercredi après mon réveil, je me suis battue pour reprendre possession de moi. Mais en me levant ce matin, la tête encore lourde et la chambre encore pleine je savais que je replongerais dans cette autre réalité ou le calme est roi et ou il faut beaucoup plus de volonté pour ressentir les vagues qui atteignent quotidiennement les côtes. Ce n'est pas que le calme me déplaise, au contraire mais j'ai peur parfois que le calme que j'affiche (si c'est ainsi qu'on me voit) ne me fasse passer pour quelqu'un d'insensible.
Les bruits me gênent. J'ai perdu mon plan mental lorsqu'elle est venue. Je ne veux pas qu'on sache que j'écris, c'est mon art, ma façon de libérer. Je ne me sens pas bien, et je n'écoute pas de musique pour ressentir seulement les vraies émotions. Mon corps semble être fait de roche, un poids mort. Mes jambes peinent à me porter. Mes rêves n'ont aucun sens, je vois des gens que je n'ai jamais vu, d'autres que je ne vois plus mais les présents ne sont jamais là. Mon cœur est redevenu un trou noir sans contour. Mes yeux ne pleurent pas bizarrement j'ai l'impression de régresser alors que mes cheveux poussent. Je dois faire des progrès sinon tout cela n'aura servi à rien. Je me limite à un espace connu en ce moment c'est vrai. Mais tout le reste semble tout bonnement n'avoir plus de sens. Je voudrais aider les gens que j'aime et qui me donnent tant de temps et a qui il ne reste plus rien ensuite. Je ressemble à une de ces créatures mythologiques. Je vole le temps. Mais je ne sais que faire une fois que je le possède. Je me perd dans un mal-être quotidien dont je ne peux sortir. Je veux sentir a nouveau les émotions pures de la vie mais la - le mot ne me vient pas et je panique. Mon cœur présent à cet instant se sert. Ma tête se serre et m'hurle de me rappeler. Cependant, perdue au milieu de ce chaos, je suis une petite fille assise en tailleur et souriante. Je suis assise et j'attend que quelque chose se passe mais seul le bruit m'entoure. Bruit dont je ne peux m'extraire. Bruit qui résonne en moi. Bruit que je capte encore et encore malgré le casque. Je n'en peux plus de ce silence dans mon être. Je veux me réveiller mais rien ne bouge. Ma voix se perd dans le trou de mon cœur. en un échos.
Comprendras-tu ces lignes, cher ami ? Comprendras-tu cette faiblesse mentale que je ne peux combattre. Je voudrais que tu me détruise de l'extérieur. Que cette blessure soit visible à tous, qu'enfin on me comprenne, on sache ce qui me tue. Le passé est toujours présent, la blessure est toujours ouverte. Bien que certains jours je la cache avec un pansement. La blessure est là, elle s'est accentué depuis, s'est précisée. L'incompréhension toujours et la croyance totale en des êtres bons également. L'amour de soi car notre corps nous appartient. Et puis la douleur de l'incompréhension partagée. Tu m'aimais et je ne ressentais rien comme maintenant sauf que les larmes montent et la tête se sert. Le vent provenant de la fenêtre ouverte me fais maintenant frissonner. Mon estomac pourtant plein semble vide et je ne veux plus écrire. Me rouler en boule et attendre, pleurer tout au plus. Attendre à nouveau la fin. Puis attendre la suivante. Je ne sais pas si les crises sont réellement bénéfique. Mais j'écoute mon corps maintenant. Et mes yeux se ferment, voudraient trouver le repos seulement j'appréhende le réveil. Je suis une personne heureuse. Je suis sure que je l'ai été.
Je remarque que je ne pourrais parler de ça, mes lèvres ne bougent pas. Les mots ne sortiraient pas, ils ne seraient pas authentiques. Il est plus long d'écrire que de parler.
