Chapitre 1.1 : Une journée ordinaire

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"... le jour la nuiiiiiit, je danse avec le vent la pluiiiiiiie, un peu d'amour un brin de..." clic

J'appuie fermement sur la touche snooze de mon réveil et regarde l'heure affichée : 07.02. Je suis tellement épuisée, on est vendredi les cours ont repris depuis seulement quelques semaines et je demande déjà grâce. Je finis tout de même par m'extirper de mon lit afin de prendre une bonne douche avant de m'habiller, de me brosser les dents et de me maquiller légèrement. A travers le rideau de douche j'entend mon frère Victor râler :

-Tu pourrais sortir de la salle de bain merde ? Arrête avec tout tes produits débiles tu seras quand même moche.

Partager une salle de bain avec son petit frère c'est pas vraiment la joie même si ça pourrait être bien pire. Je finis tout de même par lui céder le miroir pour aller déjeuner avant d'attraper mon sac et de sauter dans la voiture de maman. Celle-ci nous dépose devant la grille du campus: notre lycée est si grand qu'il regroupe un centre sportif, trois restaurants et quatre écoles différentes. Maman nous embrasse et s'éloigne nous laissant mon frère et moi.

-Allez bisou, me dit-il en mettant son sac sur ses épaules et en s'éloignant à la hâte.

C'est la norme ici, chacun fait comme s'il ne connaissait pas l'autre et prend un air dédaigneux histoire d'avoir l'air cool. Ici, les filles ont toutes le dernier sac Chanel à la mode, des baskets de marques toujours parfaitement blanches et une Aixam pour leur seizième anniversaire. Pour les garçons c'est plus ou moins pareils.

Pour moi c'est différent, je fais très attention à mon apparence, à être gentille et l'idée du moule dans lequel tout le monde doit rentrer ne me dérange pas au contraire mais je n'arrive juste pas encore à comprendre les codes. J'ai toujours été différente, la petite fille qui lit pendant la récréation c'était moi, celle qui aime bien jouer aux foot avec les garçons c'était encore moi et celle qui préfère recevoir des livres pour Noël plutôt que des vêtement de marques c'était encore et toujours moi.
Cette différence une fois arrivée au lycée se marquait moins dans mes vêtements et dans ma manière de me comporter mais pouvait se remarquer à travers mon groupe d'amis. J'aimais les gens intéressant. Comme tout le monde vous allez me dire et je vous répondrais que moi ça allait au delà de l'intérêt, ça frôlait même la bizarrerie. Du geek, à l'intellote coincé, au féru d'histoire obsédé de Stéphane Berne en passant par le gothique, j'aimais les révoltés, ceux qui avait des choses à raconter. Alors tous les midi, je rejoignais notre endroit secret appelé l'Arbre, un petit bosquet de verdure perdu au carrefour de trois bâtiments et je refaisais le monde.

Mais pour l'heure je dois me hâter puisque j'ai cours de math et que je suis presque en retard. Lorsque que je pénètre dans la classe, tous le monde est encore debout et le professeur n'est pas encore arrivé. Essoufflée je m'effondre sur la chaise à côté de celle de ma meilleure amie, Annie, à sa droite se trouve déjà Victoria, le dernier membre de notre trio.

-Pourquoi tu coures encore tu sais très bien que Vanlou est toujours en retard, me demande Annie en relisant ses notes de cours.

Élève studieuse ses notes sont toujours impeccables, propre et complètes. Lorsque approche les cessions d'examens, la classe organise une vente aux enchères durant laquelle les plus offrant se voit offrir le droit exclusif d'avoir accès à ses cours.
Annie est la personne la plus douce et la plus gentille que je connaisse même si elle a souvent un côté fier et piquant. Pour elle, tout travail mérite salaire et les amis passent avant les connards (c'est elle qui le dit, pas moi désolée messieurs). Elle est assez petite, très mince avec un visage joufflu pareil à celui d'un bébé et des taches de rousseurs sur le nez. Mais surtout, elle a des cheveux très épais et bouclés qu'elle s'obstine à vouloir lisser.
-J'emmerde mon putain d'ancêtre qui a décidé de coucher avec un africain, à cause de lui j'ai les cheveux les plus pourris de la terre, dit elle souvent .

A sa droite se trouve Victoria, une espagnole si si. Cela dit, elle n'a d'espagnol que le nom: petite et rondelette, avec ses grosse lunette sur le nez et son visage souvent marqué de boutons, elle a appris comme personne à manier l'art de la langue. Au sens propre comme au figuré je veux dire. Son charme ne pouvant venir de son physique, elle attire les garçons grâce à sa confiance en elle, son intelligence et son franc parlé. Je l'admire tellement, j'ai toujours admiré les filles comme elle, sûre d'elle, n'ayant pas froid aux yeux et faisant tout se qui leur passait par la tête.

-Comment c'est passé votre week-end, je demande en passant une main dans mes cheveux.

-Pas mal, répond Annie sans lever les yeux de sa feuille, j'ai fait la prépa de sciences et j'ai été dîner chez mes supers grand-parents... Ma grand-mère nous a de nouveau servis de la bouffe pour chien et papa a tiré la gueule toute la soirée... je comprend toujours pas pourquoi on s'obstine e à leur rendre visite.

-Hum, bah parce que se sont tes grand-parents et qu'ils t'aiment ?

-Ils se trompent de prénom une fois sur trois quand il m'appelle.

-je vois... et toi Vic ?

-Super, ma mère s'est absentée trois heures samedi du coup Cédric a pu passer à la maison.

Annie et moi nous regardons gênées alors qu'un sourire pervers s'affiche sur le visage de Victoria. Cédric c'est son PCR, son plan cul régulier, elle le fréquente depuis plus d'un an et commence malheureusement à tomber amoureuse de lui.

- Franchement je ne te comprends pas, soupire Annie, comment tu peux te taper un mec pendant plus d'un an, savoir que c'est un gros con qui pense qu'à baiser et quand même tomber amoureuse de lui...

- Mais j'y peux rien.... Il a un coup de rein incroyable et puis un corps...
Son regard se perd dans les vagues.
-Enfin bref... J'ai déjà hâte d'être au week-end prochain, soupire-t'elle. Et toi Alice ?

Un large sourire germe sur mon visage.

-Bah tout va super bien, je suis sortie au Touch samedi soir et puis j'ai un peu travaillée ce week-end.

-Et tu as des nouvelles de Lucas ?

-Toujours pas...
Lucas c'est mon amour de vacances. Un sauveteur qui travaillait dans le club où j'ai passé l'été. Il était super mignon et on a un peu flirté mais la différence d'âge l'a effrayé et il a coupé les ponts avec moi quelques jours après la rentrée des classes.

-je crois que cest mort... définitivement.

-Heureusement que tu n'as pas couché avec lui, soupire Annie.

Annie est le genre de fille à attendre le mariage pour coucher avec un garçon, Victoria elle est plutôt du genre à essayer tout se qui passe avant de se mettre avec quelqu'un, quand à moi... Ben j'attend simplement d'être amoureuse et de tomber sur celui qui me correspondra vraiment.

-Holà les beautés.

Diego entre à son tours dans la classe précédé par notre professeur de math, monsieur Vanloury. Un sourire de façade se peint sur mon visage. Je suis amie avec Diego depuis deux ans mais ces derniers temps il développe vraiment un comportement dérangeant à mon égard. Sa présence me met de plus en plus mal à l'aise et j'évite au maximum de me retrouver seule avec lui.
Malheureusement pour moi, la seule place libre de la classe se trouve à mes côtés. Il s'y assied donc et me regarde intensément.

-Alors ma belle, tu as bien dormi ? J'espère que tu n'as pas trop rêvé de moi. Toi tu as parcourus mes rêves toute la nuit... c'était chaud...

Je baisse la tête, n'osant pas le regarder dans les yeux pour le provoquer et j'espère qu'un miracle vienne l'interrompre.

-Bonjour à tous, nous allons reprendre la cours là où nous l'avions arrêté la semaine dernière, prenez vos cahiers et...

Mon miracle qui se présente sous la forme de Vanlou me sauve et vient interrompre Diego dans son monologue. Annie et Victoria s'affaire à prendre notes alors que moi mon corps semble entièrement figé. Sur mon genoux je sens se poser la lourde main de Diego, qui commence à remonter jusqu'à ma cuisse alors qu'un cri de surprise resté bloqué au fond de ma gorge.

Quelques mots d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant