Chapitre 10

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2 mois plus tard. 

24 Décembre. 

Ça devient dur. Vraiment dur. Est-ce qu'à un moment le manque, la douleur finit par partir? Cela fait presque deux mois que nous ne nous sommes pas vus avec Nate, et je commence vraiment à ressentir un trou béant à la place que devrait occuper mon cœur. Nous ne nous parlons plus que rarement, puisqu'il tourne presque tous les jours. Et, quand il est libre, il en profite pour se reposer. Je commence vraiment à en avoir marre. Marre de pleurer jour et nuit, marre de passer pour une fille accro à son copain, alors que je ne voulais pas être comme ça. Marre de penser qu'à chaque moment il pourrait m'envoyer un message pour me dire qu'il rompt avec moi parce qu'une actrice lui a tapé dans l'œil. Est-ce normal de se poser autant de questions, et de ne pas arriver à être épanouie dan une relation? 

Je l'aime, c'est une certitude. Quand on se parle, mon cœur bat la chamade, mon ventre se barbouille, et mon esprit ne répond plus de rien. Quand je le vois, ces symptômes sont décuplés. Je suis dans ma bulle de bonheur. Mais quand vient l'heure des au revoir, ce bien-être ressenti part, faisant à nouveau place à l'appréhension, la crainte, le manque. Et tous ces sentiments mélangés, c'est un cocktail mortel. 

J'ai débarqué chez ma mère il y a deux jours, pour passer Noël en famille. C'est un rituel auquel elle tient beaucoup, et je ne peux qu'être d'accord avec elle. Et bien que nous soyons adultes, c'est quelque chose d'indémodable. J'assume pleinement aimer Noël et sa période, les cadeaux à offrir et offerts, les après-midi sous un plaid avec une tasse de chocolat remplis de guimauves, les clémentines pleines de goût... C'est un petit quelque chose que j'affectionne particulièrement, et j'aimerai que cela ne cesse jamais. Parce que, si l'on regarde bien, c'est la seule chose qui me relie vraiment à ma famille. Mon frère a fondé sa famille, il est marié et a une petite fille pleine de vie. Mes parents sont absorbés par leur travail, et en dehors des fêtes de fin d'années nous n'avons pas l'occasion de nous voir ou de s'appeler régulièrement. Et ça, ça craint. 

En bref, cette période de ma vie n'est pas la meilleure que j'ai vécu. Je regrette même la période où j'étais adolescente, que je pouvais profiter, sortir avec des garçon sans vraiment avoir une boule au ventre de peur qu'il ne me quitte -avouons le, ce n'est pas notre plus grande crainte quand nous sommes adolescents, et puis un chagrin d'amour est vite réparé à cette âge là-, ou encore qu'il parte à plusieurs centaines de kilomètres pour un tournage. Ma vie était tellement plus facile quand je ne le connaissais pas... Mais elle était aussi plus monotone. Il m'a appris la définition d'aimer sincèrement, m'a fait vivre de magnifiques moments, et la différence de dix ans n'est pas vraiment un problème. Il sait être tout aussi imprudent qu'un homme de vingt-quatre ans, et je sais être aussi mature qu'une femme de trente-quatre ans, donc nous nous complétons à la perfection. 

Et, même s'il n'est pas présent avec moi, en cette période de Noël, alors que je tenais à le présenter à mes parents, je sais qu'au fond ce n'est pas de sa faute. Il n'a jamais demandé à être connu.


Je restai bloquée les doigts au-dessus de mon claviers encore quelques minutes à la recherche de ce que je pourrais écrire de plus, mais ayant fait le tour des deux derniers mois de ma vie, je refermai celui-ci et soupirai, et m'adossant à la tête de mon lit.  Je pris mon téléphone et allumai le réseau de données, qui me permit d'aller surfer sur les réseaux sociaux. A peine avais-je le petit sigle "4G" qui s'affichait sur mon écran que je fus assaillie de notifications Instagram. Je cliquai sur le petit appareil photo multicolore, et allai dans les notifications. Je vis que beaucoup de gens m'avaient mentionné dans leurs commentaires, qui étaient remplis de soutien et de compassion pour moi. Je cliquai sur un au hasard, et regardai la photo. Nous pouvions clairement y voir Nathaniel, embrassant à pleine bouche une brune aux formes généreuses. Je lâchai mon téléphone rageusement sur mon lit, et enfouis ma tête dans mon oreiller afin de crier, comme une adolescente en pleine crise. Je saisis à nouveau mon téléphone et appelai Kyle, je ne lui avais pas donné signe de vie depuis quelques temps, le pauvre. Il répondit au bout de trois sonneries. 

Dangerous ManOù les histoires vivent. Découvrez maintenant