Dangerous Man

(Tome 2) Chapitre 16.

Le lendemain matin, je me réveille avec un mal de tête lancinant, et je peine à me réveiller correctement. J'ai fêté mes trente ans comme il se doit, entourée de mes amis, mais j'ai peut-être abusé un peu sur l'alcool. Après tout, on a trente une qu'une fois dans sa vie, donc autant en profiter. 

Je reste allongée, à fixer le plafond comme je sais si bien le faire depuis trois ans, et je tourne la tête vers la porte de ma chambre lorsque j'entends des pas provenant du couloir. Je fixe la porte, et écoute attentivement. 

-Paige, fais moins de bruit! 
-Mais veux fai' plaisi' à Mama! 
-Mais tu vas lui faire plaisir ma puce, il faut juste ne pas la réveiller. 

Je souris. Steven a pris le rôle de père avec Paige, même si au départ je refusais. Mais il a insisté, en me disant que ce n'est pas correct qu'un enfant grandisse sans ses deux parents. Ce à quoi j'avais répliqué que pleins d'enfants dans le monde ne vivaient qu'avec un seul parent, et j'avais eu le droit à cette remarque: 

"Ilia, tu es super jolie et super gentille, mais cette fois tu te la fermes et tu me laisses faire."

Je soupire en me rappelant de ce jour là, c'était peu de temps après mon accouchement. 

J'entends la poignet de la porte s'abaisser, et je reporte à nouveau mon regard  sur la porte. Je vois Paige entrer avec une petite boîte dans les mains, suivie de Steven qui tient un plateau dans les mains.

-Tu sais, c'était hier mon anniversaire, dis-je en souriant. 
-Je sais, mais Paige a insisté pour qu'on le fasse aujourd'hui aussi. 

Je souris et prends ma fille dans mes bras, et la couvre de bisous partout sur la tête. 

-Arrêtes Mama, satouilles! 

Je ris et la fait s'asseoir à côté de moi, et fais signe à Steven de venir s'installer aussi. Tous les trois sur le lit, avec un petit-déjeuner comme ça et des rires à foison, nous ressemblons à une vraie famille. Sauf que nous n'en sommes pas une. Personne ne pourra remplacer Nathaniel, même si j'ai envie de tourner la page. Il est encré en moi comme un tatouage, il me hante jour et nuit. Et je peux certifier que c'est mauvais. C'est un poison qui me paralyse, qui m'empêche d'avancer. Certes j'ai vécu trois magnifiques années à ses côtés, mais cela n'empêche qu'il a agi comme un lâche. 

Après avoir fini de manger, je préviens Steven que je serais absente pour la journée, et que je prends Paige avec moi. Il acquiesce, et je pars m'enfermer dans la salle de bains avec ma fille. Bien qu'elle soit encore bébé, elle a acquis une compréhension et une intelligence que j'admire, bien que je sois obligée de lui expliquer par moment certaines choses que je ne devrais pas. Comme le fait qu'elle ne doive pas appeler Steven, Daniel ou Joseph "papa" mais plutôt "tonton", et pourquoi son père est parti. Pour cette absence, j'ai dû dire qu'il était connu et qu'il voyageait beaucoup. Ce qui en soit n'est pas totalement faux, puisque je regarde souvent son Instagram. Pas dans l'espoir de le voir poster une nouvelle photo et d'être la première à l'aimer comme une groupie, mais pour emmener mon esprit loin des problèmes quotidiens grâce aux voyages qu'il faisait, et qu'il fait certainement toujours à l'heure actuelle. 

Je fais couler l'eau et la rège à une température convenable pour la petite, et la déshabille afin d'entreprendre de la laver. Chose qui s'avère compliqué puisqu'elle s'agit et met de l'eau partout, comme environ la moitié du temps. J'y arrive tout de même, et la fait sortir de l'eau vingt minutes après. Je l'enroule dans sa serviette, et la porte en lui faisant des bisous mouillés partout sur le visage, ce qui la fait rire. Puis je l'habille, tout en peinant puisqu'elle gigote toujours, d'une petite robe bleue foncée, d'une paire de baskets en toile de la même couleur, et une petite veste en daim. J'appelle alors Steven afin qu'il s'occupe d'elle le temps que j'aille me laver à mon tour, et il accourt dans la chambre. Il est complètement gaga de mon bébé, elle met de la bonne humeur partout où elle va.