Troisième Partie

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(image de Matthew Nixon (needanewname) - deviantart - https://needanewname.deviantart.com/)

Gaëtan se leva, aussitôt imité par Molly qui se plaça à sa gauche. Des branches craquaient non loin d'eux, dans les sous-bois. Le reste du groupe se leva, Oprah vint serrer le bras gauche de Molly et Adrianne fit de même avec sa cousine. Jeremy se posta face aux arbres, à droite de Gaëtan, et Sylvain resta un peu en retrait. Une chose se rapprochait. Aucun n'aurait su dire ce que c'était, mais tous savaient que ce qui se tapissait dans les buissons était énorme.

L'adrénaline monta lentement, au fur et à mesure que la chose se rapprochait. Ils restèrent ainsi pendant deux ou trois minutes qui leur parurent interminables, jusqu'à ce que Sylvain remarque un mouvement sur leur droite, tout près de Jeremy. Mais il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche: une bête monstrueuse, ressemblant vaguement à un énorme chien enragé dont les babines coulaient de bave, se jeta sur le brun, plantant les crocs dans l'avant bras droit du garçon. Jeremy ne cria pas, mais Adrianne, Oprah et Molly le firent à sa place. Le garçon donna un coup de poing à la bête avec son bras libre, en visant le cou. L'horrible chien lâcha prise et le blessé se mit à courir vers la forêt, entraînant ses amis avec lui.

Des branches basses leur fouettaient le visage, des racines fourbes les faisaient trébucher, des grognements sourds et des pas lourds les suivaient, mais ce n'est pas ça qui faisait le plus peur à Molly. Elle ne pouvait détacher son regard du bras en sang de Jeremy, qui courait en tête.

- Jeremy ! Où tu vas ?! cria Oprah.

Le garçon ne répondit rien, accélérant même sa course. Le reste du groupe dût puiser dans leurs ressources d'énergie pour accélérer eux aussi, augmentant la distance qui les séparait de la bête.

N'entendant plus que le bruit de respiration de ses amis, Jeremy s'arrêta près d'un arbre, sous un rayon de soleil qui traversait les feuilles frémissant sous une légère brise. Il avait sentit ses doigts s'engourdir au fur et à mesure de la course, comme lorsqu'il fait froid. Maintenant, il ne sentait presque plus sa main. Oprah accourut, affolée, et inspecta la plaie : beaucoup de sang s'en échappait. Ne sachant que faire, elle appela Adrianne, la plus experte dans le domaine de la médecine. Celle-ci se pencha sur le bras de son ami et grimaça.

« - Bouh... Ce n'est pas joli-joli... Quelqu'un aurait un morceau de tissu ou quelque chose qui pourrait faire un bandage ? » Demanda- t-elle.

Sylvain s'approcha, encore essoufflé, et tendit sa veste à Adrianne. Car oui, Sylvain est un frileux et a toujours une veste sur le dos quelque soit le temps. La jeune fille la prit et, utilisant le couteau suisse que lui tendait le blessé, la tailla en plusieurs bandes de cinq centimètres de largeur. Fouillant dans le sac qu'il avait pensé à prendre avant de partir en courant, Gaëtan en sortit de la ficelle sous l'ordre d'Adrianne, qui commença à bander le bras de Jeremy.

Mais le sang ne s'arrêta pas de couler. Molly, secouée par l'horrible chien et perdue dans ses pensée, se souvint du collier de la vielle dame et des paroles que celle-ci lui avait dit en lui donnant le bijou : « Pour la peine, je tiens à t'offrir ce collier. Il t'aidera lors de certaines situations difficiles. ».

Mais que voulait-elle dire ? Ça n'a pas de sens ! pensa la rousse.

La jeune fille fixait le bijou, qui se mit à luire d'une légère lueur bleutée et à légèrement flotter. Une fumée parme s'en échappa et pris forme : une jeune femme se tenait devant Molly, flottant à quelques centimètres du sol. Elle était totalement cyan, peau et vêtements confondus. Sa longue robe s'effaçait petit à petit au niveau des genoux, ses cheveux étaient longs et formaient un demi-chignon sur le haut de sa tête. Elle était fine et semblait gracile.

Le groupe d'amis sursauta en voyant apparaître le spectre bleu, qui se mit à parler.

« - Je suis Diane. Je ne vous veux aucun mal, au contraire. Jeremy, approche. »

Le garçon s'exécuta, ne percevant pas de menace venant du spectre, comme tous les autres. Diane leva une main et l'approcha du bras de Jeremy, qui se mit à luire d'une lueur verte. Il cicatrisa à la vitesse de la lumière, ne laissant qu'une légère marque blanche là où les crocs avaient transpercé la chair.

Jeremy ouvrit grand les yeux sous l'effet de surprise.

« - ça alors... » Dit-il.

Tout le monde resta interdit et Diane retourna dans le collier en disant que s'ils avaient besoin d'elle, il suffirait de l'appeler.

Le groupe n'eut pas le temps de se remettre de leurs émotions qu'un aboiement sonore résonna entre les arbres.

Le cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant