Chapitre 4

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Les premiers flocons tombèrent, en ce jeudi de Décembre. Les jours se raccourcirent et les londoniens, pour se rassurer, commençaient à installer leur lumière de Noël.Le jeudi étant mon jour de congé, j'en profitas pour sortir et admirer les premières décorations. Un petit sapin miniature par ci, une petite guirlande par là, tout était simple et maladroit mais on arrivait parfaitement à sentir une certaine magie grandissante dans les yeux des gens.

    Mes pas quittèrent le bord de la tamise et prirent la direction du Chelsea Royal Hospital où se trouvait, juste à côté, une grande et imposante maison de retraite.J'avais pris l'habitude, depuis quelques mois, de rendre visite à une vieille dame particulièrement attachante. Cette dernière était la grand-mère maternelle de Simon, une femme qui venait régulièrement au musée pour nous apporter toutes sortes de pâtisseries. Elle me traitait comme sa petite fille et, lors de son admission en maison de retraite pour raison de santé, j'avais été plus chagrinée que je ne l'aurais cru. À croire que je m'attachais vite aux gens d'ici.

    La grande bâtisse aux pierres orangés et la grande allée de saule apparurent devant moi. Le London's area contenait un grand jardin dans lequel Maggie aimait y rester des heures. Je su que rentrer dans le bâtiment n'était pas nécessaire. Je sortis du sentier et traversa une série de parterre de fleurs colorés de toutes espèces. La vieille femme était assise sur un banc, lisant un livre bien trop lourd pour elle.

- Bonjour, Maggie, la saluais-je en posant doucement ma main sur son chandail afin de ne pas l'effrayer.

- Oh Ailey chérie, quel plaisir de te voir, souria-t-elle en m'embrassant tendrement. Quelle chanceuse je suis, une visite de Simon et toi dans la même journée!

- Haha, comment allez-vous?

- Je respire la santé! Assez pour réprimander ce bon à rien d'espagnol. Qu'est-ce-qu'il attend pour m'apporter mon repas, qu'il pleuve des sangrias?

Je ria de bon coeur, mama Maggie avait toujours eu le franc parlé des Irlandais et l'humour léger et courtois des anglais. Je passa deux heures en sa compagnie, à jouer aux cartes, à discuter sur ses activités en dehors de la maison. Je devais l'avouer, à chaque fois que je la quittais, la peur de ne plus la revoire me montait à la gorge. Je m'en voulais de la laisser là, seule. Mais d'autres avaient besoin de moi et mon altruisme me mena vers mes pensionnairs canins.

- C'est inacceptable, il pisse partout!

- C'est un chien! Vous voulez qu'il aille aux toilettes ou quoi?

A peine fis-je rentrée dans le refuge que je trouva Charlènes en compagnie d'un client qui avait l'air très énervé. Il tenait dans sa main la laisse à laquelle était relié Leeny, un petit husky gris aux yeux bleus. Je m'approcha de lui et le caressa, histoire de le rassurer, tous ses cris l'avaient apeurés.

- J'exige d'être remboursé!

C'est un refuge monsieur, vous n'avez rien payé, rétorqua mon amie sur le ton de l'indignation.

- Je...

- Vous n'allez rien faire du tout. Vous allez me rendre ce chien et quitter cet établissement au plus vite. Si vous n'aviez pas adopter Leeny juste parce que c'est un husky aux yeux bleus et que vous vous étiez un peu plus documenter, vous aurez l'air moins crétin devant votre fils!

L'homme me regarda droit dans les yeux, je ne bougea pas, le regard sûre de moi. Le père de famille finit par me donner la laisser puis sortit en prenant son fils par la main.

- Bon débarras, merci.

- Je vais promener Poker, l'informais-je en me dirigeant vers la cage de mon toutou préféré après avoir libéré Leeny au jardin.

Je ne supportais pas ce genre de client. Bons nombres de chiens revenaient au refuge pour de stupide raison. "Mon chien saute partout", "mon chien bave", "mon chien aboit", des gens qui ne savent absolument rien sur les chiens et en adoptent juste pour leur gosses qui les oublient des mois après. Je rumina ma colère lorsque mon bras valsa vers l'avant. Poker était parvenu à s'échapper.

- Poker! M'écriais-je en courant derrière lui.

Ca l'amuse, il accélère en me voyant le poursuivre. Il me fit courire dans tout Hyde Park avant de subitement s'arrêter près d'un homme assis sur un banc. Je ne vois pas son visage, il est de dos et lit le journal.

- Excusez mon chien, monsieur, m'excusais-je en reprenant rapidement la laisse.

- Il n'a pas de mal.

Cette voix, elle m'était familière. Edward...Il se tenait là, debout, dans son long manteau noir et me souriait. Je fus scotchée et en même temps surprise, quelles étaient les chances que nous nous recroisions un jour. Je me surpris à le dévorer des yeux, son sourire angélique me faisait totalement craquer et ses taches de rousseur, que je n'avais remarqué jusque la, attirèrent mon attention.

- C'est un gros gourmand que vous avez là, ria-t-il.

- Oh non, Poker!! Grondais-je mon protégé en constatant qu'il avait volé et engloutit tout le sandwich d'Edward qui devait être à la viande.

- Ce n'est pas grave, je vous assure

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- Ce n'est pas grave, je vous assure.

- Si, si, laissez-moi vous en rachetez un, fis-je terriblement mal.

- Je vais vous laissez m'accompagner mais en aucun cas payer!

J'obtempèra devant son air décidé, après tout, c'était moi la fautive. Je me retrouva donc cote à cote avec Edward. Sa démarche était légère et aérienne. Ailey, stop, me grondais-je en tournant la tête à l'opposé de sa présence. J'entendis pouffer à côté de moi, je compris bien vite qu'il s'agissait de lui. Le rouge me monta aux joues en pensant au fait qu'il m'ait surpris entrain de le regarder.

- Vous faites ça depuis longtemps? Me posa-t-il brisant le silence qui s'était installé.

- M'occuper des chiens? Depuis deux ans environs, lui répondis-je alors que nous arrivions devant le vendeur de sandwich.

Edward reprit la même chose, tout en lançant un regard noir à poker sur le jeu de l'humour. Mon protégé ne comprenant pas, aboya en sa direction. La situation me fis sourire et même rire.

- Malheureusement je dois y aller mais, avant de partir...commença-t-il avant d'être interrompu par le vendeur qui lui rendit sa monnaie. C'est l'anniversaire de Louise demain et je me demandais si vous vouliez venir. Cela lui ferait grand plaisir.

- Oh...euh...je, fis-je sous le coup de la surprise.

- Ce ne sera qu'une petite fête en famille.

Une petite fête en famille chez les Redmaynes, me répétais-je. Après tout pourquoi pas? Cela me permettra de le revoir et de faire connaissance avec le reste du "clan". De plus, Louise avait été adorable, je pouvais bien lui faire ce cadeau. J'accepta donc avec grand plaisir, quoiqu'une once de regret se fit ressentir lorsque je lui donna ma réponse.

Tenez, voici l'adresse et, hum, par la même occasion...mon numéro.

Edward me tendit un petit bout de papier avant de s'enfuir presque. Il m'avait donné son numéro...Je sauta de joie, intérieurement avant de faire demi-tour, un sourire niais sur le visage. Merci Poker...

~Un Noël chez les Redmayne~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant