Rouge de honte, je me retourna lentement comme si je ne voulais pas brusquer les fines particules d'air. Edward avait malheureusement l'air que je redoutais. Il me regardait comme si j'avais insulté sa famille. Le regard attentionné et souriant étant le seul que je lui connaissais, je ne savais quoi dire pour m'excuser.
- Vous n'aimez pas mon travail? Me demanda-t-il fermement.
- Euh...je...
- Etes-vous suffisament qualifiée pour le sujet?
Il me vouvoyait, je l'avais terriblement vexé. Je sentis tous mes muscles se liquéfié et mon cerveau surchauffé à la recherche d'une excuse.
- Je suis désolé...
- Vous faites bien! Commença-t-il d'un regard noir. Car moi non plus, je n'aime pas.
Sur ce, lui et sa mère se mirent à rire. Je ne comprenais plus rien.
- Tu es méchant, Eddie, le gronda sa mère encore morte de rire.
- Haha, c'était une blague, Ailey.
- Oh merci, soufflais-je évacuant toute la tension qui s'était incrustée dans mon corps.
Quel farceur, il m'avait vraiment eu. Edward reprit son sérieux du mieux qu'il pouvait avant de s'excuser en posant sa main sur mon épaule. Ce geste ne me rendit pas indifférente, il me fila des frissons dans le dos que je masqua par un rire non contrôlé.
Patricia suggéra de continuer la visite des oeuvres, me sauvant d'une énième humiliation.Je ne trouva pas le moindre tableau représentant quelque chose de concret. Nous passâmes d'ailleurs toute la soirée à tenter de comprendre le message caché de l'artiste. Il nous était difficile, à Edward et moi de garder notre sérieux lorsque Simon était venu nous demander ce qu'on en pensait. Heureusement pour nous, Patricia avait prit le relais. Son fils m'avait informé qu'elle suivait de près les nouveaux artistes, des peintres mais aussi des sculpteurs, des stylistes, des musiciens, exetera.
- Sinon, que faites-vous pour Noël, Ailey? Me posa ce dernière alors que nous venions de terminer la visite.
- Et bien, je reste ici. Mes parents n'ont pas les moyens de venir et c'est également mon cas donc... les informais-je en me sentant soudainement misérable à leur yeux.
- Vous devriez venir avec nous dans notre maison de campagne.
- Très bonne idée, maman!
- J'insiste, Ailey. Je vais de ce pas prévenir Richard.
Patricia partit, son téléphone à la main. Cela me mit mal à l'aise de m'incruster dans leur fête familiale. Edward avait l'air ravi mais je ne pouvais masquer ma gêne.
- Ma mère est très persuasive mais si tu ne veux pas, on ne t'oblige pas évidemment, me sourit-il.
- Je ne veux pas m'incruster.
Oh ce n'est que ça? Plaisanta Edward. Ne t'en fais pas, il y aura tous les Redmayne, bien sur, mais quelques proches amis aussi.
Voulait-il dire que j'étais une proche amie? Je le toisa du regard, il fuyait le mien. J'esquissai un petit sourire en coin lorsque Patricia revint, plus radieuse que jamais. Elle m'informa que tout était réglé et qu'en plus, Thomas était ravi que je vienne. Je surpris Edward se raidir lorsqu'elle parla de son frère. Je ne demanda pas d'explications, me sentant déjà assez indiscrete dans leur vie familiale, je n'allais pas insister.
Le moment de dire au revoir arriva et nous nous séparâmes. J'avais voulu saluer Simon mais il était introuvable. La plus proche station de métro se trouvant à quelques mètres, je me retrouva, dans les rues noires de Londres, à repenser à cette soirée. Edward était particulièrement beau ce soir dans son costume bleu avec la cravate assortie. Il était toujours bien habillé et j'aimais ce genre de gars qui prenait soin de lui. Ses yeux verts étaient surement la chose que je préférais chez lui avec son sourire, j'aimais cette sensation de bien être que je ressentais lorsqu'il me regardait.
Je divaguais en pensant à Edward lorsque l'impression que quelqu'un me suivait me reprit. Je changea de trottoire, histoire de confirmer mes impressions. Je n'étais pas folle, dans le reflet du bâtiment se trouvant à ma droite, je vis une silhouette changer de trottoire. J'accélèra le pas tout en sortant mon téléphone de la poche de mon manteau.Je chercha désespérement quelqu'un à appeler tout en tournant dans une autre rue plus publique mais malheureusement vide à cette heure. Je vis le numéro d'Edward mais me résigna à l'appel pour ce qui semblait être de la paranoïa. Et alors que je remis mon téléphone, quelqu'un me mit sa main sur ma bouche et me projeta en avant contre un mur.
- Ne crie pas sinon j'te tue, les Redmayne sont intouchables mais pas toi, me menaça une voix à l'accent australien.
C'était le criminel du braquage...Il avait parler d'Edward...Je ne bougea pas, son autre main tenait les miennes jointes et moites de peur.
- T'as fais enfermé mon frère! Tu vas payer.
Il me retourna et je pu voir son visage, il avait un oeil au beurre noir et une telle animosité dans le regard. Il se rapprocha de moi violemment, je voulus crier mais rien ne sortis.
- Hey, laisses la tranquille.
Simon...
- Dégages, c'est pas tes affaires!
Simon, mon meilleur ami, mon collègue, s'intercala entre le type et moi. Je le vis serrer les poings, prêt à se battre lorsque deux voitures débarquèrent. Je me serais cru dans une série policière. Simon profita de la distraction du criminel pour lui donner un coup de poing dans le ventre. Ce dernier bascula en arrière et atterrit dans les mains d'un policier, presque comme un cadeau. Les policiers le coffrèrent avant de m'informer que j'avais aider à capturer le dernier membre d'un gang. J'étais perdue, ils furent partis en moins de cinq minutes sans même me demander si j'allais bien.
- Qu'est-ce-que...
- Ca va, c'est fini, me rassura Simon en me prenant dans ses bras.
Mon coeur me faisait mal tellement qu'il battait contre ma poitrine. Je me calma petit à petit contre le rythme régulier de son torse.
- Comment tu as su? Lui posais-je.
- Tu es partie sans dire au revoir, commença-t-il en se détachant de moi. Je voulais te saluer et puis j'ai vu ce type te suivre donc j'ai appelé la police.
- Merci.
- Allez,viens on rentre ensemble.
Simon n'habitait qu'à deux rues de chez moi, aussi on prenait le même métro. Il allait terriblement me manquer, encore une fois, il avait prouvé son amitié envers moi. Londres ne m'avait jamais fait aussi peur que depuis deux jours, je fus soulagée en pensant à la maison de campagne des Redmayne. Rien que l'idée de passer une semaine et demie avec lui me rassura totalement. J'avais hâte.
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~Un Noël chez les Redmayne~
FanfictionToutes les grandes familles anglaises ont leurs habitudes et leurs coutumes. Elles ont aussi leur secret et leur silence. Ailey Orwan, une jeune femme vivant depuis peu à Londres, va faire une rencontrer que chamboulera à jamais sa vie. Ce Noël, ell...