Chapitre #11

202 10 4
                                    

Alors que Derek ne bouge pas, sous le choc suite à ma révélation, mes larmes doublent et je commence à trembler. J'enfonce mes mains dans mes cheveux et me mets à tirer dessus, m'arrachant d'énormes touffes de cheveux. Je n'arrive plus à réfléchir, tentant de faire partir les images de ma tête et la sensation de ses mains inconnus sur mon corps. J'ouvre la bouge et hurle comme une folle. Si cela continue, je vais me transformer en loup-garou et alors là, personne ne pourra plus rien pour moi.

Soudain, Derek se réveille et tente d'attraper mes bras pour me calmer mais je le repousse violemment, ne supportant pas son contact. Il opte alors pour la manière forte et m'empoigne par les poignées avec force, si bien que je ne peux me libérer, pour ensuite passer son bras sous mes genoux et me soulever. Je change alors totalement de comportement, arrêtant de me débattre pour me coller contre lui et empoigner son t-shit et le serrer fortement, jusqu'à ce que mes articulations en deviennent blanches.

Il se dirige vers la salle de bain mais je suis bien en peine de me demander pourquoi. Ma vision est flou à cause des larmes et je tremble vraiment beaucoup. Derek ouvre la porte d'un coup de pied et me pose, me retenant pour que je ne tombe pas. Il me fait rentrer sous la douche et, me soutenant toujours, ouvre le robinet. Je lâche un cri de surprise lorsque l'eau glacée me tombe dessus, mais je dois avouer que cela à le mérite de me ramener à moi.

Je tremble toujours autant mais plus pour la même raison. Derek me lâche pour aller chercher une serviette, j'imagine, mais je agrippe à lui. Il n'a d'autre choix que de rentrer dans la douche avec moi. Ce qu'il fait, sans une seconde d'hésitation. Je me colle à lui, la tête contre sa poitrine nue, les bras croisés autour de sa taille et il pose son menton sur le sommet de mon crâne avant de murmurer :

— Je crois bien que je t'aime, Sky.

Nous restons longtemps là, sous l'eau froide, nos corps l'un contre l'autre, sans bouger. De temps en temps, il dépose un baiser sur le haut de mes cheveux avant de reprendre sa position. Il ne parle pas et je l'en remercie. Peu à peu, la tension en moi s'estompe, disparaissant en même temps que la pleine lune se couche et je commence à mieux respirer.

Derek finit par bouger doucement, me détachant de lui. Il me regarde quelques secondes, sa main sur ma joue, son pouce dessinant des cercles puis m'entraîne avec lui hors de la douche. Sans me lâcher, il attrape une serviette et s'affaire à me sécher les cheveux. Puis il me tends une deuxième serviette avant de sortir en disant aller me chercher des vêtements secs.

Je me déshabille rapidement et me dépêche de m'emmitoufler dans la douce laine. J'attends debout que Derek m'apporte des affaires propres, ce qu'il ne tarde à faire. Il les pose près de moi et après avoir déposé un baiser sur ma tempe ressort pour me laisser m'habiller.

J'enfile mes vêtements et, après mettre lavée les dents, sort de la salle de bain. Je suis l'odeur de pancakes qui envahit la maison et trouve Derek derrière les fourneaux, attendant patiemment devant la poêle. Il s'est changé lui aussi et ses cheveux n'ont pas finis de sécher. Lorsqu'il me voit, il se dirige immédiatement vers moi et me prends dans ses bras. Ne m'y attendant pas, je ne réagis pas tout de suite, les bras le long du corps mais finis par lui rendre son étreinte. Depuis quand est-il si câlin ? Enfin, il doit être en manque de contact humain aussi, j'imagine.

— Fait attention, les pancakes vont brûler, je dis, d'un ton que j'espère léger.

Il ignore ma question et se détache de moi pour me regarder dans les yeux et me demander :

— Tu vas bien ?

Je ne peux pas mentir, il le saura si je le fais, mon cœur me trahira. Alors je n'essaye même pas et réponds :

— Non, pas vraiment. Mais tu es là et c'est tout ce qui compte pour le moment.

Il me sourit puis m'embrasse très doucement et je sens mon cœur palpiter encore plus que cette nuit lors de nos baisers passionnés. J'ai l'impression que je ne pourrais jamais m'en lasser. Il recule et se dirige vers la plaque de cuisson. Je le suis (et dévore) des yeux, un sourire béas sur le visage, tout en m'asseyant à table devant le couvert déjà installé pour moi.

— Alors, on les mange ces pancakes ?

Il me sourit et dépose un de ces fameux pancakes sur mon assiette. Je m'empare de mes couverts avant de fondre sur ma nourriture. J'entends Derek rigoler devant mon attitude mais je ne peux m'empêcher d'engloutir mon repas avant de lâcher un soupir de contentement. Je ne mettais pas rendu que j'avais aussi faim. Ces pancakes valaient vraiment le coup d'attendre.

Couchée sur le canapé, tout contre Derek, je me concentre sur nos cœurs qui battent à l'unisson, à une allure que je n'aurais pu imaginer. Je savoure ses bras autour de moi, sa chaleur émanant de lui qui me réchauffe, sa poitrine qui se soulève contre ma tête et ses lèvres qui se déposent un peu partout mon crâne et quelques fois, quand je le regarde, parcourent mon visage avant de s'unir aux miennes.

La pluie s'acharne à l'extérieur et je suis bien contente qu'une partie de la maison tienne encore suffisamment debout pour nous abriter. Me laissant bercer par les gouttes d'eau qui s'abattent contre les vitres et la respiration de Derek ainsi que par ses mains qui caressent mon dos, je me prends à soupirer de bonheur. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens bien, apaisée.

Nous n'avons rien fait de la journée. Le mauvais temps s'est rapidement installé le matin et nous n'avons pas eu la force de bouger après la nuit que nous avions passé. Nous nous étions donc cantonnés à lire, étudier un peu pour moi, histoire de ne pas être perdue lorsque je reprendrais les cours, ce qui n'était pas encore vraiment au programme et à être dans les bras l'un de l'autre, à rattraper toutes ses années sans contact.

Alors que je sens mes paupières devenir de plus en plus lourdes et le sommeil me gagner, j'entends Derek me murmurer à l'oreille :

— Il serait peut être temps de dormir ? Nous ne l'avons pas fait la nuit dernière et cela ne nous ferait sûrement pas de mal.

J'acquiesce d'un petit signe de tête, trop fatiguée pour faire autrement. Je le sens bouger et se lever. Alors que je m'apprête à faire de même, avec un peu plus de lenteur, il me soulève dans ses bras et je ne proteste pas, à mi-chemin entre les rêves et la réalité et je me blottis contre lui, aimant ce contact et la chaleur qu' il m'offre.

Il me porte jusqu'à ce qui est devenu ma chambre au fil des semaines, mais je qui serais bien en peine de requalifié maintenant vu l'évolution de notre relation, étant donné qu'elle était auparavant celle de Derek et qu'il est à présent obligé de dormir sur le canapé.

Il me dépose avec précaution sur le lit avant de m'installer sous la couverture puis s'apprête à s'en aller quand je le retiens en attrapant le bas de son t-shirt.

— Non. Reste.

Je ne sais pas trop ce que je fais mais je suis consciente de deux choses. Je ne veux plus qu'il dorme sur le canapé et je veux qu'il reste avec moi. Or, bien heureusement, ces deux choses correspondent.

— Sky, tu es sûre ? Je veux dire, je ne te forcerais à rien, mais je ne veux pas te brusquer ou...

—Tu ne veux pas ?

— Si, bien sûr. Oh ! Bien sûr que je le veux Sky. Mais je ne veux pas faire quelque chose qui te blesserais.

Je lui souris et je sens même de l'eau aux coins de mes yeux, touchée parce qu'il vient de dire et par sa sincérité et sa gentillesse. Ce n'est plus la même personne que j'ai rencontré il y a quelques mois. Pas parce qu'il a changé ou quoi que ce soit. Non, car j'ai appris à le connaître et qu'il m'a ouvert son cœur, comme je lui ai ouvert le mien.

— Et bien, je le veux aussi. Ça tombe bien, non ?

Il s'approche alors et s'allonge près de moi. Je me retourne et colle mon dos contre son torse. Il m'enveloppe de ses bras et me serre en enfuyant son visage dans ma nuque. Je caresse d'un geste distrait ses avant-bras tout en pensant.

A mesure que le temps passe, je sens sa respiration ralentir et je le sais bientôt endormi. J'entreprends alors de suivre son exemple et faire les yeux, me concentrant sur sa présence à côté de moi, ses bras qui me collent à lui et à ses lèvres qui frôlent ma peau. Et je tombe peu à peu moi aussi dans le sommeil.


Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Nov 11, 2017 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

The forest [Teen Wolf]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant