L'allumeur de réverbères (En Pause)

chapitre VIII

Elle tenta de se retirer de son emprise mais il la teint fermement.

   -Lâche moi espèce de salop !

La musique à recouvert son insulte mais cette dernière est parvenue au oreilles d'Aaron.

   -Je vous demande pardon?
  
   -Ne me prend par pour une personne naïf ! Tu m'a suivis jusque chez moi et tu a volé les médicaments que j'avais pris pour pouvoir m'envoyer en prison. Et ainsi te remplir les poches avec l'argent que l'on t'aurais donné pour m'avoir dénoncée !

Elle s'échappa  vivement de ses bras et quitta la piste de danse pour se mêler à la foule  en ignorant les regards interrogateurs. Que fait cette enfoiré ici ? Décidément personne n'est à sa place ce soir. Elle ravala sa haine et se mit en quête de Solène.

Elle marcha d'un pas rapide mais Aaron la retint encore.

   -Laissez moi au moins parler, vous devez comprendre mon geste .

Cette phrase ne fit que confirmer qu'il s'agissait bien de lui le voleur.

   -Vas t'en !

Aaron n'en fit rien et lui pris les deux poignets fermement, implorant le silence d'Anka de ses grands yeux verts.

   - Je dois vous dire que...

    - Qui êtes vous ? Vous n'êtes pas invité ! Laisser cette demoiselle tranquille et partez immédiatement.

Anka se tourna avec soulagement vers Olden, il avait parlé si fort que tout le monde c'était tourné vers le trio. Il marcha d'un pas assuré, la poitrine gonflé et les poings serrés. Elle se demanda tout de même si il était réellement obligé de jouer les héros comme ça. Un simple ordre de sa part aux gardes et tout ça aurait été réglé dans le silence.

Les yeux d'Aaron étaient emplis de peur et de colère lorsque son visage se tourna vers Olden. Aaron avait le même chapeau que lors de sa première rencontre avec Anka. Il portait une redingotte bleu marine qui, Anka devait l'avouer, se marie parfaitement à son visage.

   - Je ne reçois pas d'ordres de toi. Dit il avec un froid glaciale.

    - Vous êtes chez moi, alors je vous demande de laisser mes invités en paix et de quitter les lieux. Répondit Olden, impassible.

Il claqua des doigts. Deux agents de sécurité musclés apparaissent et prirent les deux bras d'Aaron pour l'entraîner, ou plutôt le jeter dehors. Ce dernier se laissa faire à la grande surprise d'Anka. Il lui a fait vraiment peur. La foule s'était réunit autour d'elle et les murmures s'élevèrent. Il n'y avait que confusion et interrogations sur le visages de ces gens inconnus, leur yeux transperçants Anka du regard, en quête de réponse et de ragots à colporter.

Des violentes bourrasques de vent traversèrent tout la sale de part en part en faisant voler le haut de forme d'Aaron. Un homme grommela des excuses à peine audibles. Sa capacité à maîtriser le vent a du céder sous le coup de sa curiosité.

   -Suivez moi, lui dit Olden qui l'entraîna à l'écart.

   -Merci beaucoup. Répondit t'elle.

   -C'est naturel, puis-je vous tutoyer?

Anka lui doit bien ça.

    - Oui, évidemment.

    -Qu'est ce que cette personne te voulais ?

Anka ne voulait pas subir d'interrogatoire, c'est à elle d'avoir des réponses.

   -Je l'ignore, mais il semblait vous connaître.

Olden la regarda avec appréhension.

   - Je ne l'ai jamais vu, ça doit être un voleur des bas quartiers.

Anka le savait déjà. Cela dit, Aaron à tout de même tutoyer Olden ce qui représente un grand manque de respect.

Elle fixa Olden de ses grands yeux.
Il semblait inquiet, il avait les sourcils légèrements plissés. Il la regarda à son tour avec bienveillance.

-Peut être préfère tu rentrer, avec ces événements tu doit être fatiguée.

Il a visée juste. Elle ne désirait rien de plus.

-Oui je veux bien. Soupira t'elle.

Il avait beau être très gentil et serviable, Anka préféra garder ces distances et puis elle avait des comptes à rendre à Solène alors autant ne pas se lier d'amitié avec Olden.

En parlant de Solène, la voilà qui accourt.

-Anka par les dieux, est ce que tu vas bien ?

Elle préféra ne pas lui répondre ni même la regarder. Olden pris les devants.

-Oui ne t'inquiète pas, elle vas rentrer chez elle.

-Je peux l'accompagner !

-Ce n'est pas la peine. Répondit Anka avec un ton glaciale.

Elle s'éloigna et pris place dans un taxi que Olden avait appelé. Elle salua son hôte d'un bref sourire et pria pour arriver au plus vite chez elle.

Tout ces événements lui ont provoqué des migraines et des maux de ventre intenses. Et dire que tout était partit d'un paquet de guimauve et d'un foutu perroquet...

Mais Anka s'était instantanément convaincu que tout était sa faute, à cause de son manque d'intention.

Elle rumine la colère qu'elle porte envers elle même et donne toute son énergie pour ne pas vomir.

Quand enfin elle rentra chez elle,  Il devait être environ 23h et son frère dormait déjà paisiblement.

Elle se fit violence pour ne pas entrer dans sa chambre et voler une cigarette car Anka sais pertinemment que Zach en possède. Elle y a goûtée par le passé, c'est si tentant...

Mais elle tourna les talons et s'enferma à double tour dans sa chambre. Elle se jeta dans son lit sans se changer.
Le sommeil ne vint pas à elle avant de nombreuse heures. Mais c'est les yeux empreints de larmes et de fatigue qu'Anka s'endormit sous le poids de ses émotions voraces.