Chapitre XVIII

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Anka resta muette devant l'homme qui se tient devant elle. Olden, l'ami de son frère qu'elle n'avait pas vu depuis plusieurs jours maintenant. Une sorte de culpabilité envahit son esprit et les souvenirs lui revinrent en mémoire : le bal.

Un frisson désagréable la parcouru. Jim, le chapelier expliqua brièvement l'histoire avec Aaron à Olden qui se contenta d'afficher une neutralité absolue.

-Que fait tu ici ? Demanda Anka dans l'espoir de détourner l'attention d'Olden.

-J'ai pris quelque jours de vacances pour voir mon cousin, dit il en désignant Jim, mais je ne m'attendais pas à te trouver là.

-surprise...dit Anka en tentant une pointe d'humour, peine perdu.

-Tu sais que tu est recherchée activement pour avoir cambriolée un magasin à l'aide de ce scélérat alors que tu m'avait dit que tu ne le connaissais pas.

Olden prononça ces mots d'un ton calme, et pourtant ils firent l'effet d'une énorme gifle que Anka aurait reçu en pleine figure. Elle voyait bien qu'il attendait des explications.

-Oui je viens de le découvrir, à ce moment là je ne le connaissais pas vraiment. Mais je n'ai rien de plus à te dire.

Olden opina calmement, Jim observa la scène avec un visage incrédule.

-Zach est triste tu sais, il ne comprend pas ton geste. Et moi non plus d'ailleurs.

Sa dernière phrase énerva Anka plus qu'autre choses.

-Tu n'a pas à comprendre mes agissements !

Et voilà qu'elle se faisait passer pour une voleuse, la honte lui rougit l'intégralité du visage.

-D'accord. Répondit Olden visiblement désemparé.

Il se contenta de fixer ses mains alors qu'il portait des gants, après un long silence il réagit.

-En attendant, je ne peux pas te laisser dans cette état. Je possède un appartement ici et il y a une chambre d'ami. Tu pourra revenir avec moi à New-York.

"Même pas en rêve, Pas sans Aaron !" pensa Anka. Elle regarda ses habits et constata qu'elle avait bien besoin d'un bon bain chaud.

-Ca me va, se contenta t'elle de répondre.

Olden salua Jim et sortit dans la rue avec Anka.

***

Après quelque minutes de marche, ils arrivèrent devant une grande maison parisienne camouflée dans une étroite rue non loin du magasin de Jim.

Olden invita Anka à entrer et ils montèrent un escalier avant d'arriver devant une porte en bois rouge. Le mécanicien la poussa et pénétra dans un gigantesque appartement. La pharmacienne observa avec une grande attention chaque détails rappelant l'élégance parisienne. Il y avait des moulures, une cheminée, un parquet et même une statuette de la tour effeil posé parmis les centaines de livres d'une bibliothèque.

Olden désigna du regard deux portes au fond d'un vaste couloir à droite de l'appartement.

-Là bas il y a une chambre d'ami et une salle de bain. Tu peux y aller, moi je vais m'occuper du dîner. Ha, et il doit y avoir des affaires propres dans l'armoire.

En effet, une grande pendule indiqua 18h30. Le temps avait filé à toute vitesse et le soleil s'était déjà caché, laissant place à un croissant de Lune resplendissant.

-D'accord, merci beaucoup. Répondit Anka.

-Pas de quoi.

La pharmacienne porta son sac jusqu'à la chambre d'ami ouvrit une grande armoire qui contenait des vêtements en tout genre. Elle se contenta simplement de faire voler une robe en laine d'une couleur vert pastelle jusqu'à elle ainsi que des sous-vêtements appropriés.

-Ca devrait aller, se dit Anka.

Elle se dirigea vers la porte en face et entra dans une élégante salle de bain. La pharmacienne fit chauffer l'eau de la baignoire et trouva une serviette propre.

Une vingtaine de minutes plus tard, Anka était lavée, coiffée et habillée. Elle avait oubliée cette douce sensation de fraîcheur et de légèreté qu'un bain pouvait procurer. Elle posa ses vêtements salles dans sa chambre et se hâte vers le salon avant de constater qu'elle était seule.

-Olden ?

Aucune réponse, mais la pharmacienne distingua un papier sur la table qui indiquait ;

Je suis sortit afin de faire quelque courses, je reviendrais bientôt. Ne sort pas de l'appartement.

Cordialement.
Olden

Anka opina en un signe de tête, si elle en croyait cette lettre Olden ne devrait pas tarder. Elle fit encore une fois le tour de l'appartement en se demandant comment cette homme qui exerçait le même travail que son frère avait t'il pu faire l'acquisition d'un appartement aussi chic au cœur de Paris.

Anka s'affaissa sur l'une des chaises du salon mais elle la manqua de peu, elle se rattrapa de toute urgence en s'agrippant la statuette tour effeil posée sur la bibliothèque. Soudain, celle si s'inclina vers l'avant et des planches du parquets bougèrent par elles mêmes afin de laisser une grande ouverture et un escalier qui s'enfonçait dans le sol.

Anka resta abasourdie et contempla avec curiosité l'ouverture du passage qu'elle venait de découvrir. Elle hésita durant quelque seconde et s'engagea dans l'escalier.

***

Aaron se réveilla avec un mal de crâne démentielle. Il lui fallut un instant pour se remémorer la scène qui c'était produite. Il observa les lieux et constata qu'il se trouvait au fond d'une cellule, poignets et chevilles liés pas des chaînes.

Il perçut dans la pénombre un vif mouvement de l'autre côté des barreau.

-Tu est réveillé ? Dit une voix glaciale que Aaron reconnut aussitôt.

-Qu'est ce que tu fait là ?! Salle ordure !

-A ton avis, toi et la jeune demoiselle qui disparaissent le même jour. Ça ne pouvait pas être un hasard. D'ailleurs elle doit avoir faim.

-Ne lui fais aucun mal!

Sous la pression, Aaron laissa agir ses pouvoirs et fit trembler le sol de la cellule.

-Calme toi enfin, répondit Olden d'un ton moqueur. Bien sur que je ne lui ferais rien, d'ailleurs il est temps qu'elle retourne près de son frère parce que je trouve que tu l'a un peu trop mêlée à cette histoire.

Olden passa une main à travers les barreaux pour empoigner fermement la gorge d'Aaron qui ne peut se défendre. Ce dernier sentit le tissu des gants comprimer ses cordes vocales.

-Ne tente rien de stupide, petit frère.

Olden prononça ces mots avec une froideur presque palpable. Il lâcha sa prise et tourna les talons en ignorant les grognements impuissants d'Aaron.

L'allumeur de réverbères (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant