Chapitre 6 : Camila

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  Quand Mme Evans m'a suggéré la couveuse comme expérience, ça ne m'a pas emballée du tout. Jusqu'à ce que je vois le premier signe de vie.

  - C'est ça ? Je demanda à mon père, qui m'aidais à couver mon premier œufs.

  - C'est l'embryon.

Nous observions tout les deux l'œuf, c'est génial.

  - On dirait un haricot, je m'exclama, époustouflée.

Ma mère arriva pour se joindre à cette observation.

  - Regardons les autres, je proposa.

Soudain, c'était vrai. Tous les œufs étaient vivants. Il y avait un bébé haricot dans chacun.
Le jour de la foire, les six poussins sont nés. Un miracle.

  - Cette année, le premier prix est décerné à Camila Cabello pour son formidable projet : "Un poussin est né." S'exclama Mme Evans en me discernant la première médaille.

J'ai gagné la première place. C'était chouette, mais c'est mes poussins qui m'intéressaient. Je les avais ramené à la maison et je m'occupais d'eux comme des rois. Ma mère n'était pas emballée par mes poulets. Mais j'ai supplié. J'ai promis de m'occuper de tout, et je l'ai fait.

  - Où est Clyde ? Je demanda pour moi même, lorsque je nourrissais mes poulets un matin.

  - Clyde ? J'appela le poulet.

J'alla voir dans le poulailler, là où se cachait Clyde.

  - Clyde. Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu n'as pas faim ? Allez, viens.

Je le pris dans mes bras pour intention de l'emmener pour qu'il mange avec le reste des poulets, mais en regardant dans le poulailler je découvrit ce que mon poulet venait de pondre.

  - Tu n'es pas un Clyde. Tu es une Clydette, je dis en souriant.

Mes poules pondaient plus d'œufs que nous pouvions en manger. On a essayé de suivre, mais après un mois d'œufs durs, coque ou sur le plat, on n'en pouvait plus. Le frigo en était pleins. Notre voisine Mme Killeen, s'est présentée, un jour lorsque je récoltais mes œufs.

  - Bonjour, Camila. Si tu en as de trop, je serais ravie de t'en acheter, Proposa t-elle.

  - Vraiment ? Je demanda, surprise.

  - Bien sûr. Et je sais que Mme Dun serait également intéressée, dit la voisine, souriante.

  - Super, je dis en souriant.

  - Rien de vaut des œufs frais,  plaisanta Mme Killeen.

  - Merci, Mme Killeen.

  - Bien sûr, ma chérie. Au revoir, dit-elle en souriant.

Avec Mme Killeen et Mme Dun, le problème des œufs était résolu. Mais Mme Jauregui méritait elle aussi d'avoir des œufs. Mais je ne pouvais pas les lui faire payer. C'était une bonne voisine, toujours prête à nous dépanner, qui amenait ma mère quand notre voiture était en panne. C'était la moindre des choses. Et puis, croiser Lauren n'était pas la fin du monde. D'ailleurs, la première fois que j'avais décidée de leurs amenait des œufs, c'était Lauren qui m'avait ouvert la porte, souriante. Après ma troisième visite, j'ai réalisé que Lauren m'attendait. Elle attendait pour me dire : « Merci, Camila. On se voit à l'école. » En retour, je profitais quelques instants des plus beaux yeux du monde. C'était une aubaine. Jusqu'au jour où ça ne l'a plus été. C'était deux semaine après la disparition du sycomore et je recommençais seulement à me sentir normale. Ce matin là, j'allais toquer comme à mon habitude, chez Lauren, pour l'a voir m'attendre, comme toujours.

  - Salut, Camila. Juste à l'heure, Dit-elle souriante, en ouvrant la porte.

  - Oui, qu'il pleuve ou qu'il grêle, je dis en lui donnant les œufs.

Un silence s'installa quelques instant, Lauren me regarda dans les yeux avant de baisser le regard.

  - Tu vas recommencer à prendre le bus ? Demanda t-elle, gênée de poser la question.

  - Je ne sais pas, je ne suis pas retournée à l'arrête bus depuis...

  - Ce n'est pas si terrible. Ils ont tout nettoyé.

J'acquiesça. Un court silence se réinstalla.

  - Eh bien, je vais me préparer pour l'école. On se voit là-bas, m'informa Lauren.

  - À plus, je dis en souriant timidement.

Une fois que Lauren avait fermé la porte je m'arrêta un instant pour penser. Lauren Avait peut-être raison. Il était peut-être temps que je reprenne le bus. Après tout, elle venait de dire qu'elle en avait envie ? Se pourrait-il que Lauren s'ennuie vraiment de moi ? J'avança finalement vers chez moi, mais je m'arrêta après quelques pas en entendant Lauren sortir de chez elle, les bras chargés d'un sac d'ordures à jeter.

  - Camila ? Qu'est-ce que tu fais là ?

  - Je réfléchissais.

  - C'est le jour des poubelles. Elles sont devant. Dit-elle.

  - Je sais. Tu veux que je t'aide ? Je demanda en m'approchant, je pouvais maintenant voir ce que contenais sont sac.

  - Non. Je le ferai plus tard. Dit Lauren en se reculant.

  - Ce sont mes œufs ? Je demanda, l'air dégoûtée, en voyant mes œufs au milieu des ordures dans le sac.

  - Ils sont tombés, dit-elle, gênée.

  - Ils ne sont pas cassés, alors pourquoi tu les jettent ? Je demanda, encore plus confuse.

Lauren baissa la tête, verte de honte.

  - Tu n'en veux pas ?

  - Ce n'est pas moi. Mon père trouve ça trop risqué, expliqua Lauren.

  - Risqué ? Pourquoi, risqué ?

  - La salmonelle, dit-elle en baissant la tête.

  - Quoi ? Il a peur de s'empoisonner ? Je demanda, énervée.

  - Enfin, tu as vu ton jardin, derrière ? C'est un vrai fouillis. C'est couvert de crottes, avoue Lauren.

  - Ce n'est pas vrai. Je nettoie tous les jours.

  - On ne voulait pas te blesser.

Je baissa la tête.

  - Vous les avez toujours jetés ?

Lauren ne répondit pas et baissa la tête, alors je comprit. 

  - Tu sais, Mme Killeen et Mme Dun payent pour mes œufs, je dis en lui reprenant mes œufs des mains.

  - Vraiment ?

  - Sept euro la douzaine, je dis avec un ton remplis de reproche.

  - Je ne savais pas.

  - Pourquoi tu ne me l'a pas dis ?

  - Je suis désolée, s'excusa Lauren.

Je l'a regarda dans les yeux.

  - Non, tu ne l'es pas, je dit en faisant enfin demi-tour et rentra chez moi.

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hey, je n'ai pas posté ce week-end, mais j'avais des trucs à faire, donc je compte publier seulement en semaine, le week-end je ne posterai pas.

sinon, vous aimez ce chapitre ?

vous pensez que Camila va pardonner à Lauren ?

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twitter : @piscescamisado

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