Chapitre 8 : Camila

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  Je n'avais jamais eu honte de ma maison. Je n'avais jamais non plus réfléchi à l'argent. On n'était pas riches, mais on ne semblait manquer de rien. Jusqu'à ce que Lauren parle de fouillis. Un soir à table, je décida d'en parler à mes parents. Il fallait faire quelque chose et je savais quoi. C'était lorsque mes cousins s'étaient mit à parler de leur projet de démo que je décida de parler de mon projet à moi.

  – En parlant de projet, j'avais envie de nettoyer le jardin, je commença.

  – Quoi ? Demanda mon père.

  – C'est cher, le gazon ? On pourrait avoir une pelouse, des fleurs peut-être. Je pourrai mettre une clôture, j'expliqua.

  – C'est tout un travaille, ma chérie, répondit mon père.

  – Je paierai avec l'argent des œufs.

  – Non. C'est ton argent. C'est le propriétaire qui devrait s'en occuper.

  – Mais il ne le fait pas. Et nous vivons ici. Et c'est affreux.

Mon père me regarda, inquiet.

  – Mila, qu'est-ce qu'il y a ?

  – Rien, je répondis, les yeux dans mon assiette.

Ma mère posa sa main sur mon épaule, pour me rassurer.

  – Ça va, chérie. Tu peux en parler, me rassura t-elle.

Je soupira avant d'expliquer.

  – Les Jauregui ont jeté tous mes œufs par crainte de la salmonelle. Parce que la cour est dans un état lamentable.

Ma mère fut choquée.

  – Clara a dit ça ? Demanda t-elle, les sourcils levés.

  – Non, Lauren, je répondis.

  – Ils ont dû en discuter en famille, soupira ma mère. Un enfant ne tient pas ce genre de propos.

  – On s'en fiche de ce qu'ils pensent, dit Matt.

  – Oui, on s'en fiche, acquiesça Shawn.

– Pas moi, s'énerva ma mère.

  – Sinuhe, on ne va pas commencer, lança mon père a l'intention de ma mère.

  – Non, j'en ai assez de vivre comme ça, Alejandro, j'en ai assez de faire de l'intérim pour boucler nos fins de mois. J'en ai assez de caler la chaise contre le lave-linge pour garder la porte fermée. J'en ai assez d'emprunter l'aspirateur de Mme Killeen chaque fois que le notre est en panne-

  – Tu crois que c'est ce que j'imaginais pour nous ? Mon père coupa ma mère.

Je commençais à me sentir mal, la situation commençais à dégénérer, tout ça parce que j'avais ouvert ma bouche, encore une fois.

  – Il faut parfois faire des sacrifices. On a toujours convenu que Devonhurst était bien pour Daniel, s'énerva mon père.

  – Il faudrait peut-être penser à ce qui est bien pour nous, lui répondit ma mère. Notre fille souffre parce qu'on laisse notre jardin à l'abandon.

  – Ce n'est pas notre jardin, dit mon père.

  – Comment peux-tu dire ça ? Comment ? On est là depuis douze ans et ça fait douze ans qu'on se dit que c'est provisoire, mais ça ne l'est pas. C'est chez nous. C'est mal de vouloir vivre dans un endroit dont on est fier ? D'avoir assez pour envoyer ses enfants à l'université ? Il est temps d'envisager une aide de l'État. Cria ma mère.

kids in love ➸/camren/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant