Chapitre 2

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À mon réveil le dimanche en début d'après-midi, un mal de tête m'empêche de me lever et le moindre geste me donne la nausée. J'essaie malgré la douleur de me souvenir de la fin de soirée et là, impossible, le trou noir.

— Merde ! Mais que s'est-il passé hier soir ? Pourquoi je n'ai aucun souvenir ? Et puis, comment suis-je arrivée dans mon lit ?

À ces pensées, mon estomac se soulève et j'ai tout juste le temps d'arriver à la salle de bain, qu'il se vide de tout son contenu. Quand je suis sûr qu'il n'y a plus de risque, je me réfugie sous la douche. Je m'appuie contre le mur et je ferme les yeux et une scène de la veille me revient en mémoire.

« Je suis assise à une table, mes amies sont sur la piste de danse et un homme est à mes côtés, on discute et rigole. Il ne me commande pas à boire, car j'ai un soda à la main. »

J'ouvre brusquement les yeux et essaie de me souvenir de son nom, je sais que ça commence par un G. Je ferme à nouveau les yeux espérant avoir d'autres souvenirs, mais rien. Désespérée, je coupe l'eau, m'habille et je vais à la cuisine me chercher un verre d'eau pour prendre un antidouleur. Je m'installe dans le canapé quand je reçois un message.

Kelly : Alors Em, tu as conclu avec Monsieur Garret ?

Au moins, j'ai son prénom maintenant. Et sans plus attendre, je l'appelle.

— Kelly ?

— Oh, tu as une drôle de voix. Qu'est-ce qui se passe ma belle ?

— Je n'ai plus aucun souvenir d'hier. Qui est Garret et comment je l'ai rencontré ?

— On l'a croisé au Dirty, le temps que tu partes te réfléchir, il est venu nous demander où nous allions par la suite. Il nous y a rejoints, une heure après notre arrivée. Ça avait l'air de coller entre vous.

— C'était le type en blouson de cuir ?

— Oui, c'est lui.

— Merci, mais ça ne me dit pas pourquoi je n'ai plus aucun souvenir.

— Cela ne m'étonne pas avec la quantité d'alcool que tu as bu.

— OK, je vais essayer de me reposer un peu. Demain je commence un nouveau boulot.

— Tu me tiens au courant.

— Promis, bisous

— Bisous.

Le reste de la journée, je le passe sous la couverture, bien au chaud essayant en vain de me rappeler la suite de la soirée.

Le lundi est un tout nouveau jour pour moi, le réveil a sonné assez tôt afin que j'aie du temps pour me préparer pour mon premier jour dans la vie active. Les cheveux semi-lâché, légèrement maquillé mettant mon regard en valeur, je prends une de mes nouvelles tenues. Une jupe crayon beige, un chemisier blanc et une veste classique assortie à la jupe, le tout accompagné de haut talon noir et d'un blouson long en feutre noir également. En dehors de l'immeuble, je hèle un taxi pour me rendre chez Carter globale. La route dure une dizaine de minutes.

À l'accueil du bâtiment, je montre mon passe à la secrétaire avant de me faufiler vers les ascenseurs pour le dernier étage. Aux quarante cinquantièmes, je remontre mon badge à la demoiselle, qui me guide jusqu'à mon bureau. Cette dernière me souhaite une excellente journée avant de s'éclipser. Durant la matinée, je prends mes marques au sein de l'entreprise, le téléphone n'arrête pas de sonner, je prends note de tous les rendez-vous pour Monsieur le PDG quand arrive l'heure du déjeuner.

Mon téléphone à la main, je sors de l'impressionnant building d'acier et de verre et je m'empresse d'appeler Kelly afin de savoir si elle a le temps de déjeuner. Je raccroche juste avant de tomber sur sa messagerie, passe acheter deux succulents sandwichs avant d'aller la rejoindre dans sa boutique de près à porter. Quand elle me voit, elle vient à ma rencontre et prend le déjeuner que je lui tends.

— Alors, à quoi ressemble ton patron ? Me demande-t-elle la bouche pleine.

Je lui fais non de la tête, avale ce que je mâche.

— Il était en extérieur toute la matinée, logiquement, il devrait être présent après la pause.

— Tu crois qu'il est sexy ? Il est introuvable sur le net.

— Aucune idée. Les recherches que j'ai faites sur l'entreprise indiquent qu'il est âgé de trente-deux ans, qu'il n'a jamais eu de relation sérieuse, qu'il est orphelin.

— Ça ne présage rien de bon, je te le dis moi, il est laid et gros !

— Je verrai cet après-midi.

Nous continuons à discuter encore un instant, avant que je ne m'éclipse pour retourner au bureau. Le rituel est le même que ce matin, je montre badge, monte au dernier étage et j'entre dans mon bureau après avoir fait un signe de tête à ma nouvelle collègue. Je cherche un papier rangé plus tôt quand on frappe à ma porte.

— Bonjour Mademoiselle Storm, je...

À la vue de mon visiteur, les événements dont j'ai tant voulu me souvenir me reviennent en mémoire.

« Coincée contre le mur en brique de la ruelle longeant la boîte de nuit, Garret m'embrasse avec envie, avide de me déguster. Nous nous étions mis d'accord, une aventure d'un soir, sans lendemain. Je réponds à ses baisers avec autant de passion, nos langues se cherchent, se taquinent, s'apprivoisent pour ne former qu'un. Mon corps se couvre de frissons sous ses caresses légères et sensuelles. Tout en plaquant son corps contre le mien, une de ses mains se glisse sous ma robe, la faisant remonter par la même occasion. Je la sens descendre un peu plus, s'insérant sous mon string. De ses doigts habillent, il commence doucement à me toucher. Ne voulant pas le laisser faire tout le travail, tant bien que mal, j'ouvre son pantalon et y plonge ma main, à la recherche de son sexe qui ne dure moins d'une seconde au vu de la déformation de son jeans. J'entoure mes doigts autour de lui et commence un mouvement de va-et-vient. Nos bouches se séparent et il pose sa tête contre mon épaule, la respiration un peu plus rapide. Ses doigts en moi se font plus intenses, m'arrachant de petits cris de plaisir. Notre duel prend fin quand un orgasme m'envahit. C'est alors qu'il baisse mes collants, me prend dans ses bras et me pénètre d'un coup de reins puissant. Ma tête se renverse sous le plaisir, ma bouche s'ouvre, mais aucun bruit n'en sort. Il parle, dit des mots cochons, mais je n'entends rien, je suis subjugué par le plaisir ardent qu'il est le seul à avoir su me donner jusqu'à maintenant. Ses coups deviennent sauvages, rapides et limite incontrôlée. Mon plaisir monte, encore et encore et dans un dernier mouvement, nous jouissons en même temps.
— Merci pour ce merveilleux moment, me dit-il quand nos souffles retrouvent leurs régularités.
Il m'embrasse une dernière fois, m'aide à me rhabiller et devant la boîte me souhaite une bonne fin de soirée avant de disparaître dans la nuit ».

— Vous, dis-je enfin. Mais que faites-vous ici ?

— Et vous donc ?

— Je vous ai posé la question en première !

— Je me présente, je suis Garret Carter. PDG de Carter Globale entreprise.

C'est à cet instant précis que je réalise que je suis dans la merde. J'ai vécu l'expérience la plus torride de ma vie avec mon nouveau patron.

— Que fais-tu là Emma ?

— Emma Storm, je suis votre nouvelle secrétaire Monsieur.

En tête, une seule chose m'interpelle.
Comment vais-je me sortir de cette histoire ?

Et si... ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant