Chapitre 6

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* Garret *

Ça fait maintenant plus d'un mois qu'elle bosse pour moi, plus d'un mois qu'elle m'envoute, plus d'un mois qu'elle me résiste. Elle me fuit et je la suis. Ce voyage, je devais le faire seul. Je l'ai prise avec moi sous prétexte qu'elle parle le français. D'après son CV et son entretient d'embauche, elle l'a appris petite et elle a suivi un cursus en langues étrangères avec celle-ci en premier choix. Mais bon, ce qu'elle ne sait pas, c'est que je le parle couramment, ma mère est d'origine française et elle nous a enseigné cette langue à ma sœur et moi. Depuis qu'elle est arrivée dans le hall de l'hôtel, vêtue de cette combinaison, je n'ai d'yeux que pour elle. Elle est incroyablement ravissante. Elle n'arrête pas de me surprendre et je n'en suis pas déçu. Dans la voiture qui nous a menés au restaurant, elle n'a pas prononcé un mot, elle était subjuguée par le paysage. Je lui ai tendu la main pour l'aider à sortir du véhicule et elle a d'abord hésité, puis elle a finalement accepté.

Cela doit faire dix minutes maintenant que nous sommes attablés, et Daniel arrive enfin.

— Désolé pour le retard, dit-il en anglais.

— Monsieur Martin, voici Emma Storm ma secrétaire. Emma, voici Monsieur Daniel Martin.

En plus d'être un client, Daniel est aussi un ami, c'est pourquoi il a accepté de marcher dans la combine, en faisant croire à Emma que je ne comprenais pas le français. Alors qu'ils discutent joyeusement Emma et lui, je les écoute et rigole intérieurement quand elle me traduit leur conversation. Daniel me fait un clin d'œil, qui signifie qu'il approuve mon choix. Elle s'excuse et sort de table, me laissant le loisir de discuter tranquillement avec Daniel.

— Elle n'est pas mal du tout ta nouvelle secrétaire.

— Fais attention à ce que tu dis ! Le menaçais-je.

— Oh, mais c'est que tu en pinces sérieusement pour la demoiselle.

— Tu n'imagines même pas à quel point.

Nous discutons tranquillement, mais je suis interrompu par un raclement de gorge. Quand je me retourne, je tombe nez à nez avec ma charmante secrétaire, qui a très bien compris que je parlais français.

— Je vais vous laisser, je vois très bien que vous avez trouvé un moyen pour communiquer.

Durant deux petites secondes, on pourrait entre les mouches volées puis elle reprend la parole.

— Monsieur Martin, Monsieur Carter.

Elle prend sa veste, son sac et quitte le restaurant sous nos yeux ébahis.

— Et elle a du caractère en plus ! S'exclame Daniel, soudainement pris d'un fou rire.

— Et encore, tu n'as rien vu.

Je lui explique notre rencontre, de ce qui devait être une histoire sans lendemain et la surprise que j'ai eue en la voyant au bureau le lundi suivant. Mais j'omets de lui dire que depuis ce fameux soir, elle est devenue une obsession, que j'ai eu un véritable coup de cœur et que j'en ai marre qu'elle me rejette. À la fin, mon ami se fou royalement de moi. J'ai l'air si pitoyable ?

— J'ai trois jours pour la faire changer d'avis.

— Tu vas lui sortir le grand jeu ? M'interroge-t-il.

— Oui, elle ne verra rien venir.

Nous nous disons au revoir et demande au chauffeur de me déposer devant l'hôtel. Avant d'entrer dans ma chambre, je fais un détour par celle d'Emma. Sans attendre, je frappe à sa porte et attends patiemment une réponse.

— J'arrive !

Aussitôt elle ouvre et me foudroie du regard.

— Je suis désolé Emma, mais je voulais que tu sois ici avec moi.

— Mais pourquoi ?

— Que tu vois qui je suis vraiment Emma. Je te l'ai dit, tu me plais énormément !

— Tu me plais aussi Garret, mais malheureusement tu es mon patron.

Elle baisse la tête, comme si ça la chagrine d'en arriver à cette conclusion.

— Ici, nous sommes deux personnes libres. Le dossier est dans la poche, il n'y a aucun collègue et nous sommes loin de Manhattan. Rien ne nous empêche de laisser libre court à nos envies.

— Je... ce n'est peut être pas une bonne idée.

— Demain, rejoins-moi ! Une surprise t'attend.

— D'accord Garret, je serai là.

Sur un coup de tête, je me penche, lui fais la bise et lui souhaite une agréable nuit. Je rejoins ma chambre et prends vite une douche froide afin de faire taire mes pulsions. Si ça ne tenait qu'à moi, j'irai la rejoindre pour sauvagement, lui montrer de quoi je suis capable ailleurs que contre un vulgaire mûr dans une ruelle sombre. Des souvenirs me reviennent en mémoire, mon sexe devient dur, très dur. Depuis qu'elle a fait irruption au Dirty, je n'ai touché aucune femme, et j'en serais incapable. Même si les femmes me prennent pour un salop, je ne le suis pas. Je n'ai jamais juré amour et fidélité à qui que ce soit. J'enroule mon poing autour de ma verge, et entame de lents va-et-vient. Ceux-ci deviennent plus rapides à mesure de la scène torride réapparaît sous mes paupières closes. Je ne sais pas depuis combien de temps je me masturbe, mais j'explose en jurant et murmurant son nom, comme je l'ai fait un mois plus tôt. Quand ma respiration redevient régulière, je me lave avant de sortir et m'essuyer pour me coucher, nu comme un ver dans le lit de ma suite. Un étage juste au dessus de la chambre de ma séduisante secrétaire. Comme le proverbe le dit si bien, demain est un autre jour.

Et si... ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant