Chapitre 4

56 11 4
                                    

Les jours ont passé depuis la discussion très brève que j'ai eue avec Garret au restaurant. Au début, l'atmosphère au bureau était très tendue, mais nous avons mis de l'eau dans notre vin afin que nous collaborions dans une ambiance plus agréable pour nous deux.

Après un mois sous sa direction, je suis de plus en plus mal à l'aise quand nous sommes seuls dans une pièce. À vrai dire, il n'a pas arrêté ses allusions, il se tempère juste. Ce mec m'attire comme un aimant et l'attraction qu'il y a entre nous est fort palpable. Je lutte contre moi même à tout moment. J'ai peur de craquer, de lui sauter dessus, encore plus quand je le vois fixer ma bouche en se léchant sensuellement les lèvres.

Des images torrides envahissent alors mon esprit, me laissant complètement haletante dans mon bureau après m'y être réfugiée. Je ne compte plus le nombre de rêves, ou il me prend sauvagement sur son bureau. Je me suis déjà réveillée, complètement désorientée, hurlant à l'injustice. Je n'ai qu'un signe à lui faire, mais je me l'interdis. C'est une ligne à ne pas franchir.

Pour qui me prendrait-on ? Quelqu'un que je ne suis pas et les qu'en-dira-t-on ? Brisé ma carrière pour une partie de jambes en l'air ? Non merci. Mais que se passerait-il si la limite venait à être franchie ? J'aurais simplement gagné une série d'orgasmes hors du commun.

Après m'être battue pour cette place, je ne la laisserais pas me filer entre les doigts pour le plaisir de mes hormones et ceux de mon patron. Je suis sortie de mes interrogations, quand une personne frappe à la porte de bureau et attend patiemment mon invitation.

- Oui ?

Et comme si le destin jouait à un jeu tordu avec moi, l'homme aux yeux acier fait irruption dans mon refuge.

- Emma, je suis venu vous avertir que votre journée est terminée.

- Quoi ? Mais...

- Vous avez le reste de votre journée, et celle de demain pour lire un dossier et vous préparer. Lundi, nous décollons à neuf heures pour rejoindre un potentiel client.

- Puis-je savoir pourquoi je vous accompagne ?

- D'après votre CV et les compétences évalués en entretient, vous parlez très bien la langue dans le pays où nous irons.

- Le... le pays ?

- Oh, avez-vous un passeport ?

- Oui, mais où allons-nous ?

- En France bien sûr, plus précisément Paris.

Je le regarde bouche bée, ne réalisant pas que je vais traverser l'océan pour aller en Europe. En France ! Un rêve sur le point de se réaliser.

- Combien de temps partons-nous ?

- Une semaine, nous serons de retour pour le gala de la société.

Merde, j'avais complètement oublié cette soirée ! De plus, je n'ai rien à me mettre, réalisais-je, paniquée.

- J'ai donc deux jours pour étudier le dossier et me préparer pour un voyage d'affaires ?

- C'est bien ça. À lundi Emma, la voiture vous attendra à huit heures tapantes devant votre immeuble.

- La voiture ?

- Vous allez repérer tout ce que je dis ?

- Non, désolée. Bonne journée Monsieur.

Sans attendre, je quitte cette pièce trop petite pour nous deux, chaque phrase qui sortait de sa bouche avait une consonance érotique à l'oreille, comme une promesse, ou une menace. Je sors du bâtiment et respire un bon bol d'air pour me remettre les idées en place avant de foncer à la boutique de mon amie, qui est spécialisée dans les tenues de soirée. À mon approche, je la vois sur le trottoir d'en face, une cigarette à la main. Alors que j'avance, elle me remarque et me fait de grands signes afin que je ne la rate pas.

Et si... ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant