Chapitre 1

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Ce matin, comme tous les précédents, je sors de chez moi et descends dans le hall de l'immeuble afin d'aller prendre le courrier. Peut-être qu'une bonne nouvelle s'y trouve ! Depuis près de trois mois maintenant, je cherche un emploi, chose pas très facile quand on sort à peine de la fac. Après un nombre incalculable d'entretien et de refus, je ne me fais pas trop d'idées. Si ça continue, je devrais abandonner mes ambitions et postuler comme caissière alors que je suis sortie major de promotion, avec d'excellents résultats pour mes stages, en tant que secrétaire de direction.

La tête dans les nuages, je n'ai remarqué, qu'une fois remontée à la maison, la grosse enveloppe semi-cartonnée de chez « Carter global entreprise ». Les mains moites d'appréhension, je l'ouvre délicatement, priant pour enfin avoir une réponse positive.

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Chère Mademoiselle Storm,

Nous avons le plaisir de vous annoncer, qu'après analysent des résultats obtenus lors de votre essai au sein de l'entreprise, que votre candidature au poste de secrétaire de direction a été retenue.

Nous vous informons que Diane Moore, responsable des ressources humaines, vous attend ce vendredi vingt-trois novembre à dix heures afin de vous communiquer vos codes d'accès au bâtiment et signer votre contrat de travail.

Avec considération,

Sarah Pool,

Secrétaire des ressources humaines.

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Je relis une seconde fois la lettre pour être sûr d'avoir lu correctement le courrier. Quand je réalise enfin que j'ai obtenu le poste, je lâche un hurlement de joie, avant de faire la danse de la victoire.

— Vendredi ? Mais c'est demain ! Me dis-je.

Je dois aller chez le coiffeur et m'acheter un nouveau tailleur ! Sur cette prise de conscience, je fonce prendre une douche avant d'aller chez Marco, le seul homme à avoir le droit de toucher à mes cheveux.

— Ciao Emma, comment vas-tu ?

— Salut Marco, très bien. J'ai reçu une bonne nouvelle ce matin.

— C'est super ça.

— Oui, mais là, tout de suite, j'ai besoin de toi. Peux-tu faire quelque chose avec cette crinière, lui demandais-je en montrant ma tête du doigt.

— Si, prends place je m'occupe de toi.

— Merci.

Pendant près d'une heure et demie, il s'occupe de mes cheveux comme lui seul a le secret. Shampooing, coupe, brushing, tout y passe. Quand enfin je vois le résultat final, je me trouve incroyablement jolie. Après avoir réglé ma note et lui avoir donné un pour boire, je sors du salon, prends mon téléphone et appelle Fanny, pour une manucure expresse. Celle-ci m'annonce qu'elle n'a qu'une place en fin de journée et me demande si ça me convient.

— Oui, c'est parfait ! À toute à l'heure.

Avant de ranger mon portable, je regarde l'heure, quatorze heures trente-sept. C'est le moment parfait pour parfaire ma garde-robe si je veux être au top pour mon nouveau boulot. Je déambule dans les rues de Manhattan à la recherche de la boutique parfaite. Je n'étais pas très emballé de téléphoner à mes parents pour leur demander de l'aide financière alors que je ne rêve que d'indépendance et de m'éloigner de ce monde d'hypocrite que sont les gens plein de pognons. Mon souffle se coupe devant une enseigne très connue, féminine. Même si les prix sont très imposants, je me risque à y faire un tour. À peine franchie la porte, une jeune femme vient à ma rencontre.

— Bonjour Mademoiselle, je suis Olivia. Si vous avez besoin de quoi que se soit, n'hésitez pas à m'en faire part.

— Bonjour Olivia, je recherche un tailleur pour un premier jour de travail.

Elle me regarde, m'analyse avant de me dire qu'elle a l'ensemble idéal pour moi. Elle me demande d'aller en cabine et qu'elle viendra me l'apporter. Bouche bée, je regarde le salon et non de simple cabine d'essayage. La petite pièce est composée d'un petit canapé de couleur claire, les murs sont clairs également, et un tapis rouge donne une note de couleur à l'ensemble. Face au canapé se trouvent deux cabines. J'entre dans la première quand Olivia ouvre sans prévenir et qu'un petit cri de surprise s'échappe de ma bouche.

— Désolée, je ne voulais pas vous faire peur.

— Ce n'est pas grave, je ne m'y attendais pas.

Elle me sourit et me tend un sublime tailleur gris clair dont le chemisier blanc est mis en avant. Je la remercie et je l'essaie aussi vite. La gentille hôtesse avait raison, il me va à merveille, mais malheureusement, je ne suis pas sûr de le prendre. Ma famille a les moyens de se l'offrir, mais pas moi, quand je prends mon sac, celui-ci glisse de mes mains, et se renverse à même le sol.

— Quelle gourde, me dis-je.

Je commence à ramasser le contenu quand une carte attire mon regard. Au dos de celle-ci se trouve un post-it. « Pour les moments importants. » Un sourire se dessine sur mes lèvres quand je comprends d'où elle vient. Quand je suis partie de chez mes parents, à la fin de ma deuxième année, j'avais rendu cette carte à ma mère, après avoir payé deux ans de loyer à mon propriétaire. Elle contenait toutes mes économies, le moindre dollar obtenu depuis ma naissance a été mis sur ce compte. Sûrement une idée de ma mère. Elle a dû me la glisser là, la dernière fois qu'elle est venue me rendre visite.

Quand toutes mes affaires sont à nouveau dans mon sac, je sors du petit salon et annonce à Olivia que je prends le tailleur. Après avoir acheté ce beau vêtement, je fais d'autres magasins pour des fringues un peu plus modernes et colorées. Quelques heures plus tard, je rentre à la maison avant d'aller voir Fanny pour parfaire mon look.

Cette longue journée m'a complètement épuisée et après une bonne douche, vers vingt-deux heures que je me glisse dans les draps afin de retrouver Morphée.

Le lendemain, après avoir été récupérer mes codes d'accès et avoir signé mon contrat, je téléphone à des amies. Elles sont très contentes pour moi et m'annoncent que ce soir, c'est jour de fête. Nous nous sommes toutes donné rendez-vous à vingt-deux heures trente devant le Dirty, le bar branché de Manhattan. Le soir venu et après un dernier coup d'œil à l'horloge, je file à la salle de bain prendre une bonne douche et peaufiner mon rasage. Mouillée, lavée et rincée, j'enroule mes cheveux dans un petit essuie et prends une grande sortie de bain pour me sécher. J'enfile ensuite un peignoir et commence mon maquillage. Un peu de fond de teint, d'eye-liner, de crayon et mascara pour les yeux et un rouge à lèvres très voyant pour avoir une belle bouche. Je quitte ma tenue de bain pour passer des sous-vêtements en dentelle noire et une paire de bas. Je sèche mes cheveux et réforme mes belles boucles avant d'enfiler une robe, très près du corps noir et des talons assortis. Fin prête, je prends ma pochette préparée un peu plus tôt et ma veste en cuir avant de rejoindre le Dirty.

Mes amies arrivent tout de suite après moi et nous commandons des shoots de Tequila pour commencer la première partie de la soirée. Au loin, dans le bar, un bel inconnu attire mon regard. De grandes tailles, un bon mètre quatre-vingt-dix, il est vêtu d'un jeans de couleur sombre, un haut blanc et d'un blouson en cuir, il a l'air bien dans ses baskets, sur de lui et de son physique d'Appolon. Des cheveux courts et des yeux dont je n'arrive pas trop à voir la couleur. Toutes un peu enivrées, nous nous mettons en route pour la meilleure partie de la soirée. Même si c'est un jour de fête, je me limite en alcool afin de garder les idées claires. Et pourtant, j'étais loin de me douter de la suite de la soirée.

Et si... ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant